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Musée juif de Bruxelles: Nemmouche espère que son « innocence » sera « reconnue »

Mehdi Nemmouche est accusé d'avoir ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée, tuant un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du Musée

Mehdi Nemmouche (Crédit : AFP)
Mehdi Nemmouche (Crédit : AFP)

Le jihadiste français Mehdi Nemmouche, accusé d’avoir tué quatre personnes en 2014 au Musée juif de Bruxelles, espère « voir son innocence reconnue » et s’est opposé à ce que ses proches viennent témoigner, lors d’une audience préliminaire à son procès jeudi.

Les débats devant la cour d’assises de la capitale belge doivent démarrer le 10 janvier.

Mais une première audience destinée à arrêter la liste des témoins s’est tenue jeudi en présence de Mehdi Nemmouche, dont c’était la première apparition publique.

L’homme de 33 ans, pull foncé, cheveux courts, barbe peu fournie, a décliné son identité au côté de son co-accusé, Nacer Bendrer, un menuisier de 30 ans, qui doit répondre comme lui d' »assassinat terroriste ». Les deux Français encourent la réclusion à perpétuité.

« Mehdi Nemmouche espère enfin, après quatre années (d’emprisonnement, ndlr), voir son innocence reconnue », a lancé son avocat Sébastien Courtoy.

Sa défense l’a aussi décrit comme étant « dans les dispositions les plus respectueuses » à l’égard de ses juges. « Il ne restera pas muet, il fournira des explications », a assuré à l’AFP Me Henri Laquay lors d’une suspension d’audience.

D’une voix posée, Mehdi Nemmouche a lui-même pris plusieurs fois la parole lors de cette audience procédurale, afin de s’opposer à ce que six de ses proches ou anciens proches viennent témoigner au procès.

Au nom du respect de « son intimité », a précisé Me Courtoy, rappelant « l’enfance difficile » de l’accusé. « Nous ne souhaitons pas faire de ce dossier un dossier de l’émotion », a aussi justifié l’avocat.

Mehdi Nemmouche, né à Roubaix (nord de la France) en 1985, placé enfant dans une famille d’accueil et en partie éduqué par sa grand-mère, a insisté pour que cette dernière, bientôt âgée de « 79 ans », ne soit pas contrainte de faire le déplacement, refusant même que soit lu son témoignage livré lors de l’enquête.

Cette audition avait été « extrêmement difficile », a-t-il soutenu, et dans son témoignage « il n’y avait rien ».

Selon l’accusation, Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste, est l’homme qui, le 24 mai 2014, a ouvert le feu dans le hall d’entrée du Musée juif, tuant un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du Musée.

Le musée juif de Bruxelles – lundi 2 juin 2014 (Crédit : Surya Jonckheere/Times of Israel)

A l’époque, il était revenu depuis peu de Syrie où il avait combattu dans les rangs jihadistes. Soupçonné d’y avoir été l’un des geôliers de quatre journalistes français, il a été inculpé en novembre 2017 dans une enquête à Paris sur cette séquestration et un autre procès se profile pour lui en France.

Ce rôle présumé de geôlier a été au cœur des échanges sur la liste des témoins jeudi matin.

L’accusation et plusieurs parties civiles ont souhaité que les quatre journalistes séquestrés viennent témoigner à Bruxelles, pour éclairer « la personnalité » de Nemmouche.

Ses avocats ont dénoncé « une manœuvre », le risque d' »un procès dans le procès ».

« Cette affaire ne concerne pas la tuerie du Musée juif. C’est la France qui devra juger de ces faits », a protesté Me Laquay.

La président de la cour d’assises doit se prononcer sur ce point à 14H00 (13H00 GMT), après une pause.

« Vrai cauchemar »

Mehdi Nemmouche avait été arrêté le 30 mai 2014 en possession de plusieurs armes à la gare routière de Marseille (sud-est de la France), où s’est ensuite concentrée une partie de l’enquête.

Plusieurs policiers ou ex-policiers de la DGSI (sécurité intérieure française) devraient témoigner au procès ainsi que des surveillants de la prison de Salon-de-Provence (sud-est de la France) où Nemmouche et Bendrer avaient fait connaissance.

Ce dernier, un délinquant marseillais soupçonné de lui avoir fourni des armes, clame également son innocence.

« Mon client n’est pas un enfant de chœur, mais il n’a absolument rien à voir avec cette affaire, il vit un vrai cauchemar », a déclaré à l’AFP son avocate Me Christine D’Arrigo avant l’audience.

Transféré dans une prison belge pour la durée du procès, Nacer Bendrer purge actuellement une peine de cinq ans de prison pour une tentative d’extorsion de fonds dans le milieu du narcobanditisme.

Quant à Nemmouche, resté silencieux pendant l’enquête, sa première comparution publique était très attendue par les parties civiles, familles de victimes et organisations juives notamment.

« Nous sommes persuadés que ce sont les bonnes personnes qui sont dans le box des accusés », a dit Me Marc Libert, qui défend les ayants droits des deux Israéliens tués.

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