Alexa : Amazon enquête sur les théories du complot antisémites
Cette enquête a suivi l'indignation de députés britanniques qui ont découvert que cet outil intelligent apportait des réponses mensongères et antisémites aux questions posées

Le géant technologique Amazon a indiqué, jeudi, avoir ouvert une enquête après la découverte que son outil intelligent, Alexa, donnait des réponses antisémites aux questions sur la Shoah et répercutait des théories du complot.
Le problème a été rendu public après avoir été initialement évoqué par un député britannique dans un courrier adressé à Priti Patel, ministre de l’Intérieur, dans lequel le parlementaire disait être « profondément alarmé » par les réponses apportées par le programme technologique à certaines interrogations.
Dans sa missive, Andrew Percy, qui est également le vice-président du groupe parlementaire Conservative Friends of Israel, a indiqué que lorsqu’elle était activée, la technologie Alexa « répond à des questions variées sur les Juifs, sur la Shoah et sur l’Etat d’Israël en citant des sites internet antisémites complotistes et en utilisant des phrases choisies issues d’autres sources qui se révèlent être mensongères, sans informations supplémentaires ».
Percy a écrit que lorsqu’il lui était demandé si « les sages de Sion contrôlent le monde », Alexa répondait en citant un site qui disait que « les escrocs de Sion ont révélé leur plan visant à soumettre les nations et à prendre le contrôle du monde ».

Dans un courrier séparé émanant du Groupe parlementaire contre l’antisémitisme trans-partisan, des députés ont affirmé que « tout permet de qualifier les affirmations faites d’antisémites, mais Alexa omet ce point crucial. »
Le groupe a évoqué ses inquiétudes dans une lettre adressée au président d’Amazon au Royaume-Uni, John Boumphrey.
Dans une vidéo qui a été postée sur le compte Twitter du groupe Conservative Friends of Israel, Percy demande à Alexa si « les Juifs contrôlent les médias ».
L’outil intelligent répond en citant un article appelé « Veille juive » qui, selon lui, se trouve sur Wikipedia et qui « affirme que les Juifs contrôlent les systèmes financiers et les médias dans le monde entier ».
.@Alexa99, Do Jews control the media?
CFI Vice-Chairman Andrew Percy today exposed the shocking antisemitic content broadcast by @amazon@AmazonUK in response: pic.twitter.com/wo695lzYt3
— CFoI (@CFoI) November 25, 2020
Le groupe parlementaire de lutte contre l’antisémitisme regroupant tous les partis explique dans sa lettre avoir été « consterné » de constater qu’Alexa cherchait ses informations « sur des sites et dans des théories antisémites du complot, utilisant des phrases choisies et des sources mensongères pour répondre à un certain nombre de questions sur les Juifs, la Shoah et l’antisémitisme ».
Le groupe note, par exemple, que dans une réponse d’Alexa, le haut-parleur intelligent a recours à un article de Wikipedia qui décrit le négationnisme comme étant la propagation de fausses informations sur la Shoah mais que l’outil technologique « choisit arbitrairement une ligne dans l’article qui ne comprend pas cette clarification importante. »
Le courrier évoque ensuite certaines réponses d’Alexa à des questions telles que « la Shoah a-t-elle été un Hoax ? » ou « Israël s’est-il rendu coupable de crimes de guerre ? »
L’organisation a découvert un certain nombre d’exemples où le gadget utilise des citations partielles trouvées sur des sites internet, ou cite des ressources manquant de crédibilité – ce qui débouche sur des réponses fausses et antisémites.
Dans un communiqué, Amazon a noté que « l’antisémitisme et les discriminations de toutes sortes sont inacceptables ».
« Alexa utilise une grande variété de sources pour répondre aux questions. Nous avons ouvert une enquête et nous avons bloqué les réponses signalées », a continué la firme.