Allemagne: Un article du « Spiegel » sur le lobby pro-Israël qualifié d’antisémite
"L'article déborde d'accusations d'influence juive présumée en rapport avec des versements d'argent", a réagi le Conseil central des Juifs d'Allemagne
Le magazine allemand Der Spiegel fait face à de vives critiques suite à son affirmation selon laquelle le lobbying pro-israélien serait à l’origine du récent rejet par le parlement allemand du boycott de l’Etat juif.
Un article du Spiegel du 12 juillet intitulé « Campagne ciblée » visait à dévoiler des pratiques contraires à l’éthique de la part de groupes de pression pro-israéliens qui œuvreraient afin d’orienter la politique allemande. Les groupes visés sont « Initiative des valeurs » et « Naffo – Forum pour la paix au Proche-Orient », des groupes judéo-allemands apolitiques et non partisans.
Selon l’article, les efforts de ces deux groupes ont notamment conduit le Bundestag à adopter en mai une résolution non contraignante dénonçant comme antisémite la campagne de boycott, désinvestissements et sanctions (BDS) contre Israël.
« L’article déborde d’accusations d’influence juive présumée en rapport avec des versements d’argent », a déclaré dimanche Josef Schuster, président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, dans une déclaration à l’hebdomadaire juif allemand Juedische Allgemeine. « L’article utilise clairement des clichés antisémites et stimule ainsi l’antisémitisme. »

(Hannelore Foerster/Getty Images via JTA)
Lundi, les rédacteurs en chef du Spiegel ont insisté dans un communiqué sur le fait qu’ils ne faisaient qu’explorer les « pratiques douteuses des groupes de pression ».
Leur enquête a été déclenchée par les critiques de politiciens qui sont « loin d’être soupçonnés d’être anti-israéliens ou antisémites », ont-ils déclaré.
Parmi les transgressions alléguées attribuées par les politiciens aux groupes pro-israéliens figuraient une « tentative systématique d’influencer » les législateurs et une ingérence dans un processus parlementaire, a avancé le Spiegel.
Les rédacteurs en chef ont également rejeté les accusations selon lesquelles ils avaient tenté de délégitimer une pratique de don légale et d’avoir exagéré l’influence des deux organisations.