Alsace-Moselle: juifs, catholiques et protestants contre les « replis nationalistes »
Les représentants des cultes concordataires ont rappelé leur "attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité de la République"
Les représentants des cultes concordataires d’Alsace-Moselle, juifs, catholiques et protestants, ont mis en garde contre la tentation du « repli nationaliste », appelant à « aller voter » et à défendre les « valeurs de la République » au second tour de l’élection présidentielle, dans un communiqué reçu vendredi par l’AFP.
« Nous appelons tous les membres de nos communautés à prendre très au sérieux cette échéance électorale. Notre devoir est d’aller voter », écrivent Christian Albecker, président de l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine, Luc Ravel, Archevêque de Strasbourg, et Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin.
Face à un « choix décisif pour l’avenir » dans lequel les « valeur fondamentales sont au cœur des enjeux », les trois responsables religieux rappellent leur « attachement aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité de la République ».
Ils défendent le « projet européen », « facteur de démocratie et de paix », et mettent en garde contre les « replis nationalistes » dont ils constatent « les terribles méfaits sur notre continent ».
S’appropriant un slogan de l’association d’aide aux étrangers, La Cimade, « il n’y a pas d’étrangers sur cette terre », ils appellent à « revoir nos relations internationales et nos politiques d’accueil » de migrants et de réfugiés.
Ils encouragent donc leurs fidèles à « faire le choix de la personne qui sera le mieux à même de mener une politique internationale gage de paix et de stabilité » mais s’abstiennent de nommer l’un ou l’autre des deux candidats qualifiés au second tour, Marine le Pen et Emmanuel Macron.
Dimanche, Mgr Luc Ravel avait déjà invité les catholiques à réfléchir en conscience » à leur vote. « Le citoyen que je suis votera Emmanuel Macron, bien entendu », avait-il déclaré sur France Info.
Quelques jours après le premier tour, la Conférence des évêques de France avait demandé de la même manière aux catholiques de voter « en conscience », mais sans donner de consigne de vote, comme en 2017 mais contrairement à 2002.
La loi française de séparation des Eglise et de l’Etat, votée en 1905, ne s’applique pas à l’Alsace et la Moselle. Ces territoires, cédés à l’Empire Allemand en 1871 et récupérés par la France en 1919, continuent d’appliquer le Concordat, régime instauré sous Napoléon Ier et qui régit les relations entre l’Etat et les cultes catholique, protestant et juif.