Amman annonce l’abandon du projet visant à relier la mer Rouge à la mer Morte
La Jordanie, un des pays les plus pauvres au monde en eau, va se doter d'ici 2026 d'une usine de dessalement d'eau
La Jordanie va construire dans le Golfe d’Aqaba, sur la mer rouge, une usine de dessalement d’eau qui entrera en activité d’ici cinq ans pour faire face à une sécheresse récurrente, a indiqué dimanche à l’AFP le ministère de l’Eau et de l’Irrigation.
Ce projet, dont le coût est estimé à « environ un milliard de dollars » (près de 826 millions d’euros), comprendra aussi un réseau de canalisations permettant d’acheminer l’eau potable à travers le royaume, a précisé le porte-parole du ministère Omar Salameh.
« D’ici la fin du mois ou au début du mois prochain, le gouvernement sélectionnera cinq cartels internationaux sur les 13 en compétition qui devront soumettre leurs offres techniques et financières définitives pour mettre en œuvre ce projet », a-t-il dit.
L’achèvement de l’usine, « qui produira entre 250 et 300 millions de m3 d’eau potable par an » est attendu « entre 2025 et 2026 ». Elle « devrait couvrir les besoins en eau potable pour les deux prochaines décennies », a ajouté M. Salameh.
Et les sociétés choisies détermineront l’énergie nécessaire pour faire fonctionner l’usine, a affirmé le porte-parole.
Toutefois, « les techniques de dessalement d’eau nécessitent énormément d’énergie » et celle-ci « représentera entre 60 à 70 % du coût de l’eau dessalée », souligne une source au ministère.
Contrairement à d’autres pays de la région, la Jordanie est dépourvue d’hydrocarbures et doit massivement importer pour répondre à ses besoins énergétiques.
Le ministre de l’Irrigation, Mohammad al-Najjar, a annoncé mardi à la télévision l’abandon du vieux projet – au point mort – visant à relier par un canal la mer Rouge à la mer Morte afin d’éviter le dessèchement de cette dernière d’ici 2050.
La Jordanie est un des pays les plus pauvres au monde en eau. Cette année, la saison des pluies, qui s’étend d’octobre à fin avril, a été très faible. Les précipitations se sont élevées à 4,5 milliards de m3, selon M. Salameh, soit 60 % seulement du volume qui arrose d’habitude le pays.
D’après les experts, la Jordanie connait une des plus graves sécheresses de son histoire et le pire est à venir. Les précipitations pourraient chuter de quasiment un tiers d’ici 2100, tandis que la température moyenne augmenterait de quelque 4,5 degrés.