Ankara accorde la nationalité à des membres du Hamas – média
Selon The Telegraph, la plupart des terroristes ont déjà reçu des papiers et des passeports, dont un qui aurait planifié l'assassinat de l'ex-maire de Jérusalem

La Turquie est en train d’accorder la citoyenneté à des membres de haut rang du groupe terroriste palestinien du Hamas vivant sur son territoire et qui seraient impliqués dans la préparation d’attentats terroristes, y compris celui qui aurait supervisé un complot manqué pour assassiner le maire de Jérusalem, selon des informations britanniques.
Sur les 12 membres de haut rang de la cellule, la plupart ont déjà obtenu la citoyenneté, a rapporté jeudi le quotidien The Telegraph.
Une source de haut niveau a déclaré au journal que sept d’entre eux ont déjà reçu la citoyenneté et des passeports, tandis que les cinq autres sont en train de le faire. Certains des membres de la cellule vivent en Turquie sous des pseudonymes. Dans certains cas, la citoyenneté a également été accordée aux familles des membres du Hamas.
« Ce ne sont pas des fantassins mais les plus hauts responsables du Hamas en dehors de Gaza », a déclaré une source régionale de haut niveau au journal.
D’après cette source, les membres du Hamas « collectent activement des fonds et donnent des consignes pour mener des attaques à l’heure actuelle ».
Et d’ajouter : « Le gouvernement turc a cédé aux pressions du Hamas pour accorder la citoyenneté à ses agents, leur permettant ainsi de voyager plus librement, mettant en danger d’autres pays qui ont inscrit le Hamas sur la liste des groupes terroristes ».
L’un de ceux ayant apparemment reçu la citoyenneté est Zacharia Najib, qui aurait supervisé un complot visant à assassiner des personnalités israéliennes de haut rang, dont le commissaire de la police nationale et le député Likud Nir Barkat, à l’époque maire de Jérusalem. Un Palestinien de Jérusalem-Est qui avait été recruté pour cette cause lors d’une réunion à Istanbul a été arrêté, après être rentré en Israël et avoir tenté d’acheter une arme.
Les autres membres de la cellule sont Jihad Ya’amor et Hisham Hijaz, selon le Telegraph. Il note que presque tous les membres de la cellule ont été expulsés d’Israël après leur libération des prisons israéliennes dans un accord de 2011 qui a vu 1 027 prisonniers palestiniens libérés en échange de la libération par le Hamas du soldat israélien Gilad Shalit, qui avait été capturé par l’organisation.

Un porte-parole du gouvernement turc a refusé de commenter les informations du Telegraph, les décrivant comme une revendication sans fondement contre la Turquie par un gouvernement étranger.
Un haut responsable du Hamas a démenti, affirmant que les membres du groupe n’opèrent pas en dehors des territoires palestiniens et ne se livrent pas non plus à des activités terroristes.
Les citoyens turcs peuvent déjà voyager sans visa dans divers pays et, selon le Telegraph, la Turquie s’efforce d’obtenir un accès similaire aux pays de l’Union européenne.
On craint que le Hamas ne planifie des attaques contre les Israéliens en Europe, indique le quotidien, et la citoyenneté turque permettrait à ses membres de voyager plus facilement.
Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, est actuellement en visite en Turquie pour des entretiens avec de hauts fonctionnaires, dont peut-être le président turc Recep Tayyip Erdogan, d’après le Telegraph. Les deux se sont rencontrés pour la dernière fois en février.
La Turquie considère le Hamas comme un mouvement politique légitime. Les deux parties entretiennent depuis longtemps des liens chaleureux, qui se sont développés de manière plus ouverte au fur et à mesure que les relations avec Israël se sont refroidies au cours de la dernière décennie. Israël s’est plaint à Ankara de ses liens avec le Hamas, mais en vain, selon le quotidien britannique.
En décembre 2019, le Telegraph a cité des sources israéliennes selon lesquelles la Turquie permettait aux membres du Hamas de planifier des attaques sur son sol. Des responsables israéliens ont alors déclaré au journal que la Turquie était revenue sur son engagement de 2015, négocié par les États-Unis, de ne pas permettre aux responsables du Hamas de planifier des attaques terroristes contre l’État juif depuis son territoire.
Le Hamas et le parti AKP d’Erdogan sont liés politiquement. Tous deux ont des liens idéologiques étroits avec le mouvement des Frères musulmans égyptiens.