Annulation de la réunion de cabinet de dimanche, sur fonds de plans d’annexion
Aucune date n'a été décidée pour la prochaine réunion ministérielle qui devait approuver l'élargissement de la souveraineté en Cisjordanie après les appels à la retenue des US
La prochaine réunion du cabinet de dimanche qui, selon une promesse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, devait être consacrée à l’approbation de l’élargissement de la souveraineté israélienne dans la vallée du Jourdain et dans les implantations israéliennes de Cisjordanie, a été annulée sans nouvelle date prévue à ce jour, ont fait savoir vendredi les médias en hébreu.
Depuis la promesse concernant l’application de la souveraineté faite par Netanyahu suite à la révélation, mardi, du contenu du plan de paix, les responsables israéliens ont fait marche arrière. En effet, l’administration américaine a indiqué que si elle ne s’opposait pas à l’annexion, elle ne souhaitait pas qu’une telle initiative se réalise cette dernière avant – au moins – le scrutin israélien du 2 mars.
La proposition dévoilée à la Maison Blanche par le président Donald Trump a reconnu le droit d’Israël à annexer la vallée du Jourdain ainsi que toutes les implantations de Cisjordanie et leurs environs – soit 30 % de la Cisjordanie au total.
Toutefois, le moment où Israël mettra en oeuvre ce processus reste indéterminé. Trump a évoqué mardi la formation d’une commission conjointe dans laquelle les Etats-Unis et Israël convertiraient la carte conceptuelle du plan « en carte plus détaillée et calibrée, de manière à ce que la reconnaissance puisse immédiatement se faire ».
Et pourtant, Netanyahu a indiqué aux journalistes, le même jour, qu’il présenterait l’annexion au vote lors de la rencontre du cabinet de dimanche. Si l’ambassadeur en Israël David Friedman a déclaré dans un premier temps qu’il n’y avait aucun obstacle à cette démarche, le conseiller au président américain Jared Kushner et d’autres responsables, aux Etats-Unis, ont fait savoir qu’ils souhaitaient qu’Israël s’abstienne de toute initiative dans ce sens avant le lendemain des élections au plus tôt.
Jeudi, un haut-responsable du gouvernement israélien, s’exprimant sous condition d’anonymat, a déclaré aux médias qu’il n’y avait pas de désaccord significatif entre Washington et Jérusalem sur le droit d’Israël à annexer la vallée du Jourdain et autres territoires de Cisjordanie.
Vendredi également, le président du parti travailliste de gauche, le député Amir Peretz, a attaqué le parti Kakhol lavan et affirmé que le mouvement centriste « marche sur une ligne fine et cherche toutes les occasions de virer à droite. La tentative de faire voter le plan Trump à la Knesset témoigne qu’ils préfèrent également l’annexion unilatérale aux négociations et à la séparation avec les Palestiniens », a rapporté le journal Maariv.
Si de nombreux membres de la droite israélienne ont salué la proposition du plan Trump, qui permet d’étendre la souveraineté à des zones clés de Cisjordanie et de la vallée du Jourdain, certains se sont montrés réticents car elle permet également la création d’un état palestinien.
La députée Ayelet Shaked, de l’alliance Yamina, une union de trois partis à la droite du Likud, a déclaré vendredi qu’Israël doit commencer par annexer les territoires prévus dans le plan pour empêcher la formation d’un état palestinien.
« Si nous commençons par étendre la souveraineté, alors nous ne nous retrouverons pas à un état palestinien », a-t-elle déclaré lors d’un point presse. « Si nous commençons par des négociations pour un État palestinien, nous nous nous retrouverons avec … Jérusalem-Est aux mains de terroristes et des bus qui explosent. »