Antisémitisme à l’école: la France noue un partenariat avec l’Unesco
Il sera question de former l'ensemble des professionnels de l'éducation, "à tous les niveaux d'enseignement, à déconstruire les stéréotypes et des préjugés" et "les aider à protéger les victimes"
L’Unesco et la France ont noué un partenariat « pour prévenir et lutter contre la recrudescence des actes antisémites dans les établissements scolaires et universitaires », a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères, notant la multiplication des signalements « ces dernières semaines ».
« Avec la reprise des hostilités au Moyen-Orient ces dernières semaines, les communautés juives du monde entier ont été ciblées et menacées par des niveaux de haine antisémite sans précédent au cours des dernières décennies », souligne le Quai d’Orsay alors que Paris accueille dimanche une grande marche contre l’antisémitisme.
La marche se veut une réponse à l’explosion du nombre d’actes hostiles aux juifs en France depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire qui a suivi.
« Cette augmentation a également de lourdes conséquences dans les écoles et les universités », souligne le ministère des Affaires étrangères. « Les éducateurs font face à un besoin urgent de conseils efficaces sur la façon de réagir pour prévenir et faire face à l’antisémitisme et aux autres formes de haine en milieu scolaire ».
« Face au réveil de la ‘bête immonde’ de l’antisémitisme, un sursaut collectif est urgent et nécessaire », a déclaré la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, citée dans le communiqué. « L’éducation est une puissante réponse contre ce fléau », a-t-elle ajouté, soulignant la « longue expérience » et les « solides compétences » de l’Unesco pour former et soutenir les enseignants dans ce domaine.
Le partenariat entre l’Unesco et la France doit permettre de former non seulement les enseignants mais encore l’ensemble des professionnels de l’éducation, « à tous les niveaux d’enseignement, à déconstruire les stéréotypes et des préjugés, les sensibiliser aux formes contemporaines d’antisémitisme et les aider à protéger les victimes, que ce soit en classe ou dans le cadre des activités périscolaires et sportives », a également précisé le Quai d’Orsay.
La France va mobiliser un premier financement de 600 000 euros pour mettre en œuvre ces actions, a également indiqué le Quai d’Orsay.