Antisémitisme : Habib rappelé à l’ordre après avoir mis en cause Mélenchon
"Le député ami de Netanyahou @Meyer_Habib s'en prend a moi en m'assimilant à l'assassin de madame Halimi," a écrit le député LFI
Le député UDI-Agir Meyer Habib a été rappelé à l’ordre mardi par le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand pour avoir mis en cause Jean-Luc Mélenchon (LFI) après ses propos récents critiquant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Lors des questions au gouvernement, Habib a interpellé le gouvernement sur des récents sondages sur l’antisémitisme, affirmant que « la bête immonde n’est pas morte », mais « a muté ».
« Hier apanage de l’ultra-droite, l’antisémitisme prospère aujourd’hui, sur fond d’islamisme, de haine d’Israël et de théorie du complot », a-t-il poursuivi.
« Parlons-en de la théorie du complot. Tout récemment Jean-Luc Mélenchon a imputé dans une quasi indifférence la victoire de (Boris) Johnson et la déroute de (Jeremy) Corbyn aux rabbins, à (Benjamin) Netanyahu et au Crif. C’est la version revisitée des protocoles des sages de Sion », un texte antisémite, a-t-il poursuivi.
Antisémitisme : @Meyer_Habib cite un sondage de l'@IfopOpinion "aux résultats effrayants".
> Le député UDI met en cause @JLMelenchon, qu'il accuse de "théorie du complot" suite à son analyse du résultat des dernières élections législatives britanniques.#DirectAN pic.twitter.com/9AqwgMo2Mg— LCP (@LCP) January 21, 2020
Il a ensuite dénoncé le « scandale judiciaire » du meurtre de la sexagénaire juive Sarah Halimi, l’auteur des faits ayant été déclaré pénalement irresponsable.
Visiblement agacé, le chef de file des députés insoumis, qui avait critiqué mi-décembre les « ukases » et le « communautarisme » du Crif en commentant le résultat des élections britanniques, a alors adressé des signes à Richard Ferrand au perchoir.
Celui-ci a lancé à M. Habib : « M. le député, permettez-moi de vous rappeler que (…) notre règlement interdit les mises en causes personnelles à l’égard d’un collègue surtout quand il n’a pas la faculté de vous répondre (…). Je vous rappelle donc à l’ordre ».
.@RichardFerrand rappelle à l'ordre @Meyer_Habib, qui a critiqué @JLMelenchon lors des #QAG : "L'article 70 de notre règlement interdit les mises en cause personnelles à l'égard d'un collègue."#DirectAN pic.twitter.com/YWyNT7384l
— LCP (@LCP) January 21, 2020
« En séance des questions au gouvernement, le député ami de Netanyahou @Meyer_Habib s’en prend a moi en m’assimilant à l’assassin de madame Halimi. Le voyou a été rappelé à l’ordre par le président de l’Assemblée », a ensuite réagi de son côté Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, suscitant de nombreuses réponses de soutien et de photos de l’élu juif aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l’avocat Gilles William Goldnadel.
En séance des questions au gouvernement, le député ami de Netanyahou @Meyer_Habib s'en prend à moi en m’assimilant à l'assassin de madame Halimi. Le voyou a été rappelé à l'ordre par le président de l’Assemblée.#QAG #DirectAN
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 21, 2020
La porte-parole du gouvernement Sibeth N’Diaye a dit à M. Habib comprendre « l’émotion » et « les interrogations légitimes » suscitées par la décision judiciaire concernant Sarah Halimi, mais a fait valoir que le caractère antisémite du meurtre avait été reconnu « de manière claire ».
Concernant « la recrudescence des actes antisémites » évoquée par le député, elle a rappelé « la résolution du gouvernement à lutter très fermement contre l’ensemble des actes antisémites ».
Suspect du meurtre de Sarah Halimi déclaré irresponsable pénalement : "Je comprends, au nom du gouvernement, l'émotion que suscite cette décision. Je comprends les interrogations légitimes mais nous ne pouvons pas nous prononcer là-dessus", répond @SibethNdiaye.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/sc6RP85L8V
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