Bergé accuse LFI d’avoir « un problème avec l’antisémitisme », comme le Labour
D'autres personnalités politiques ont qualifié les propos du chef de la France insoumise d' "ignobles" et "choquants"
Aurore Bergé, porte-parole de LREM (parti du président Emmanuel Macron), a accusé lundi La France insoumise (LFI) d’avoir, à l’instar du parti travailliste britannique (Labour), un « problème avec l’antisémitisme » illustré par les attaques de Jean-Luc Mélenchon contre le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
« C’est pas sorti de son contexte, c’est un billet de blog, donc quand vous écrivez sur votre propre blog, sur votre propre site internet, a priori vous savez quand même les mots que vous employez et Jean Luc Mélenchon sait suffisamment bien manier la langue française pour savoir exactement ce qu’il fait. Il y a un problème avec l’antisémitisme depuis longtemps au Labour et c’est je pense et heureusement d’ailleurs ce qui a causé une partie de leur perte aujourd’hui et celle de Jeremy Corbyn et je pense que La France insoumise est atteinte par la même chose », a dénoncé la députée des Yvelines au micro de Sud Radio.
« Ça fait 48 heures que tous les dirigeants de la France insoumise se relayent pour attaquer le Crif, c’est-à-dire attaquer une association qui lutte dans notre pays contre l’antisémitisme, donc à un moment, en attaquant le Crif, on attaque ceux qui luttent contre l’antisémitisme et je trouve que c’est assez insupportable de la part de Mélenchon », a déploré Mme Bergé.
"Il y a un problème d'antisémitisme depuis longtemps avec Corbyn et le Labour. La France Insoumise est atteinte du même mal. Depuis 48 heures, ses dirigeants ne cessent d'attaquer ceux qui luttent contre l'antisémitisme !" @SudRadio pic.twitter.com/XDDj9LSk2E
— Aurore Bergé (@auroreberge) December 16, 2019
Le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a estimé pour sa part que M. Mélenchon « devrait clarifier ses propos », car « il y a quelque chose de flou : je ne vois pas du tout le lien entre une défaite électorale en Grande-Bretagne et le Crif », a-t-il dit sur Radio Classique, prudent sans, à l’instar des journalistes Guillaume Durand et Guillaume Tabard (qui a très mal résumé en à peine une minute un très long historique d’accusations d’antisémitisme, de départs d’élus, et la tribune du Grand rabbin Ephraïm Mirvis), qualifier les propos du chef de LFI d’antisémites.
Radio Classique https://t.co/S54zo82Npq
— Radio Classique (@radioclassique) December 16, 2019
« Cette façon d’alimenter par des sous-entendus parfois quelque chose qui relève en sous-jacent – je ne dis pas que Jean-Luc Mélenchon est dans cette catégorie – des relents d’antisémitisme est toujours dangereux », a-t-il ajouté.
Le Crif a dénoncé dimanche les « propos inadmissibles » du patron de LFI, qui avait critiqué dans un billet sur son blog ses « ukases » et son « communautarisme » en commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn, accusé d’avoir laissé l’antisémitisme se répandre au sein de sa formation du Labour.
« Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du Crif: c’est non », y écrit le chef de file de LFI.
L’entourage de M. Mélenchon l’a dédouané de tout antisémitisme auprès de l’AFP en soulignant qu’il voulait par ces mots dire qu’il ne se laisserait « pas influencer par des lobbys quels qu’ils soient, financiers ou communautaristes ».
Avant M. Fesneau, plusieurs ministres, dont ceux de l’Intérieur Christophe Castaner et de l’Education Jean-Michel Blanquer, avaient déjà critiqué les déclarations de Jean-Luc Mélenchon.
La haine et le complotisme se nourrissent de sous-entendus douteux et de préjugés nauséabonds.
Les propos tenus par M. Mélenchon sont choquants et inappropriés à notre débat républicain.
La République est toujours plus forte quand elle est rassemblée.https://t.co/0nGnwDcbUS— Christophe Castaner (@CCastaner) December 14, 2019
Les propos de J-L Mélenchon contre le Crif sont ignobles et relèvent de la pire tradition antisémite.
Il doit présenter ses excuses et retrouver la raison républicaine.
Les responsables politiques de gauche et de droite doivent condamner de tels propos: https://t.co/7f1LcOA2wB— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) December 15, 2019