Antisémitisme: Le président du Congrès juif désavoue la publication d’un rapport
Menée par l'ancien chef de la police de New York, Ray Kelly, l’étude cite la France comme l'endroit le plus dangereux en tant que Juif en Europe
Dans un communiqué daté du 18 février, Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial, a tenu à distancer l’organisation et sa personne de la publication non autorisée d’un rapport sur l’antisémitisme établi par l’ancien chef de la police de New York, Ray Kelly.
Parmi ses conclusions, publiées lundi par le New York Post, l’étude cite la France comme l’endroit le plus dangereux en tant que Juif en Europe.
« Ni le Congrès juif mondial ni moi-même, personnellement, n’avons approuvé la publication du récent rapport sur l’antisémitisme en Europe réalisé par l’ancien commissaire du NYPD, Raymond Kelly, que j’ai commandé, mais que je n’ai pas encore examiné. Les conclusions de ce rapport, que je ne peux en aucune façon confirmer, ont été préparées sur une base strictement confidentielle, pour être partagées avant tout avec nos communautés affiliées. Le rapport était uniquement destiné à des fins internes, afin d’apporter aux dirigeants de nos communautés toute aide quant à la manière de procéder et sur les conclusions à en tirer », a déclaré le président du Congrès juif mondial.
« À une époque où l’antisémitisme s’accroît incontestablement, nous devons être extrêmement vigilants et prudents dans nos stratégies proactives et réactives, en examinant tous les faits sur le terrain et toutes leurs implications. La divulgation irresponsable de telles informations alimente inévitablement l’anxiété et la peur chez les Juifs. Il est extrêmement décevant, et de plus déconcertant, que ce rapport ait été publié sans mon autorisation », a déclaré Lauder.
« Le Congrès juif mondial s’est engagé à travailler au nom et en totale coordination avec chacune de nos plus de 100 communautés juives affiliées à travers le monde. Notre principal intérêt est leur meilleur intérêt, et nous ne permettrons pas que ce processus soit exploité davantage. »
En France, 687 méfaits antisémites ont été dénombrés en 2019, contre 541 en 2018, soit une augmentation de 27 % – l’augmentation avait déjà été de 74 % entre 2017 et 2018.