Antisémitisme/Racisme : Medhi Meklat va s’expliquer dans un livre
La Licra , pas convaincue, a estimé que "chacun jugera la crédibilité d’une telle défense au regard de la durée, de la violence et de la répétition des faits"

L’ex-chroniqueur controversé Mehdi Meklat, mis en cause pour avoir publié durant des années sur les réseaux sociaux des milliers de messages antisémites, homophobes, racistes et misogynes, va publier un livre à la rentrée d’automne pour tenter de s’expliquer, a annoncé L’Express dans son édition en ligne.
Contacté par l’AFP, l’éditeur Grasset a confirmé cette information.
Âgé de 25 ans, Mehdi Meklat, ancien chroniqueur au Bondy Blog puis sur France Inter, aux Inrocks et sur Arte, a défrayé la chronique l’an dernier quand ont refait surface des milliers de tweets haineux qu’il avait rédigé au début des années 2010 sous le pseudonyme de « Marcelin Deschamps ».
Le jeune homme avait présenté ses excuses (sur Twitter) en expliquant que « jusqu’en 2015, sous le pseudo ‘Marcelin Deschamps’, j’incarnais un personnage honteux raciste antisémite misogyne homophobe sur Twitter ».
« Les propos de ce personnage fictif ne représentent évidemment pas ma pensée et en sont tout l’inverse ». « Je m’excuse si ces tweets ont pu choquer certains d’entre vous : ils sont obsolètes », avait-il ajouté avant de supprimer tous ses tweets d’avant février 2017.
Cette explication n’avait pas convaincu la Licra qui, dans un communiqué, estimait que « chacun jugera la crédibilité d’une telle défense au regard de la durée, de la violence et de la répétition des faits ».
Parmi les tweets incriminés on trouvait notamment : « Regrette que Ben Laden soit mort. Il aurait pu tout faire péter », « Vive les PD vive le sida avec Hollande », « Pourquoi les juifs ont le droit de prendre le métro aussi? ».
Le patron des éditions Grasset, Olivier Nora, a justifié dans un communiqué la publication d’un livre de Mehdi Meklat dans sa maison. « Si nous accueillons à l’automne prochain un texte de Mehdi Meklat, c’est parce que j’estime que cette contribution est de nature à ouvrir les yeux de tous sur le sens des mots dans la génération 2.0 », a expliqué l’éditeur.
« Que les procureurs trop pressés attendent la publication du livre pour juger sur pièce : le débat y gagnera en clarté et se montrera peut-être digne d’une démocratie dont les réseaux sociaux ne sauraient être l’ultima ratio », a ajouté l’éditeur.
« Chacun connaît les publications des éditions Grasset. Nul ne peut les soupçonner de complaisance à l’égard du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie, ou de quelque discrimination que ce soit », a encore affirmé l’éditeur.
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