Israël cite les noms des 19 terroristes tués dans la frappe à Gaza
Suite à cette attaque qui a pris pour cible une école et qui, selon le Hamas, aurait fait plus de 90 morts, les réactions indignées se sont multipliées à l'international
Plusieurs diplomates occidentaux, les médiateurs des pourparlers sur l’accord de « trêve contre libération d’otages » et de nombreux pays musulmans ont condamné Israël pour la frappe aérienne meurtrière sur une école à Gaza, où l’armée israélienne a déclaré qu’au moins vingt éléments des groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien menaient des opérations.
L’agence de défense civile de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, a déclaré que plus de 90 personnes avaient été tuées dans la frappe aérienne de samedi, décrivant les faits comme un « horrible massacre ».
Tsahal a déclaré avoir visé une salle de commandement du Hamas à l’intérieur du bâtiment et a exprimé un grand scepticisme quant aux chiffres du groupe terroriste au pouvoir à Gaza, affirmant qu’ils semblaient avoir été gonflés.
On ne sait pas exactement combien de personnes ont été en réalité tuées et combien de victimes étaient des terroristes.
La France a déclaré qu’elle condamnait la frappe « avec la plus grande fermeté ». « Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont pris pour cible de manière répétée, avec un nombre intolérable de victimes civiles », a-t-elle déclaré.
« Horrifié par les images d’une école abritant des déplacés à Gaza touchée par une frappe israélienne, qui aurait fait des dizaines de victimes palestiniennes. Au moins dix écoles ont été visées ces dernières semaines. Rien ne justifie ces massacres », a écrit le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell sur X.
Horrified by images from a sheltering school in Gaza hit by an Israeli strike, w/ reportedly dozens of Palestinian victims.
At least 10 schools were targeted in the last weeks. There’s no justification for these massacres
We are dismayed by the terrible overall death toll. 1/2
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) August 10, 2024
Le Royaume-Uni s’est dit samedi « horrifié » par la frappe israélienne meurtrière sur une école coranique de Gaza, réclamant « un cessez-le-feu immédiat ».
« Le Hamas doit cesser de mettre en danger les civils. Israël doit se conformer au droit humanitaire international », a déclaré le chef de la diplomatie David Lammy sur le réseau social X. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat pour protéger les civils, libérer tous les otages et mettre fin aux restrictions sur l’aide », a-t-il ajouté.
L’armée israélienne a exprimé un grand scepticisme à l’égard de cette affirmation, déclarant que les chiffres semblaient avoir été gonflés.
Au cours des derniers mois, des dizaines de frappes aériennes ont été menées contre des sites du Hamas installés dans des écoles et d’autres sites utilisés comme abris pour les civils, selon Tsahal.
Il y a deux jours, l’armée a déclaré avoir frappé des centres de commandement et de contrôle du Hamas dans des écoles des quartiers de Daraj et de Tuffah. Lundi, Tsahal a déclaré que le commandant du bataillon Sheikh Radwan du Hamas avait été tué lors d’une frappe aérienne dans une autre école de la ville de Gaza.
Selon les évaluations militaires, les terroristes du Hamas ont du mal à rester à l’intérieur des tunnels pendant une période aussi longue et se déplacent donc de plus en plus vers des sites en surface, tout en se cachant parmi les civils.
L’Égypte a déclaré que le « meurtre délibéré » de Palestiniens par Israël samedi montrait que ce dernier n’avait pas la volonté politique de mettre fin à la guerre à Gaza, alors que des pourparlers étaient en cours en vue d’un accord prévoyant la libération d’otages par le Hamas en échange d’un cessez-le-feu.
Le Qatar, qui, à l’instar de l’Égypte, joue un rôle de médiateur dans les pourparlers entre Israël et le Hamas, a demandé une enquête urgente après la frappe.
Le ministère des Affaires étrangères du Liban a déclaré que la frappe montre l’intention d’Israël de « prolonger la guerre », tandis que l’Arabie saoudite a demandé la fin du « massacre de masse à Gaza » instamment.
Le Qatar a qualifié cette frappe « d’horrible massacre ».
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré qu’il renouvelait la « demande de l’émirat du Golfe pour une enquête internationale urgente, y compris l’envoi d’enquêteurs indépendants de l’ONU, afin d’établir les faits concernant le ciblage continu par les forces d’occupation israéliennes d’écoles et d’abris pour les personnes déplacées ».
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l’Iran a déclaré que la frappe était la preuve d’un « génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité simultanés » et appelle à une action d’envergure des pays musulmans contre Israël, ainsi qu’à un soutien à la « résistance [le mot fait aussi référence à l’idéologie des groupes terroristes islamistes anti-Israël] » palestinienne.
La Turquie a dénoncé un « nouveau crime contre l’humanité », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
« Israël a commis un nouveau crime contre l’humanité en massacrant plus d’une centaine de civils qui s’étaient réfugiés dans une école », a déclaré le ministère, accusant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de vouloir « saboter les négociations de cessez-le-feu. »
Une experte indépendante nommée par l’ONU a accusé Israël de commettre un « génocide » dans sa guerre contre le Hamas, après une frappe israélienne visant une école d’où opéraient, selon l’armée, au moins vingt terroristes.
« Israël est en train de génocider les Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois, une zone de sécurité à la fois », a déclaré Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits dans les Territoires palestiniens, sur X.
Le Times of Israel avait révélé les antécédents d’antisémitisme de Francesca Albanese dans une enquête menée l’année dernière.
Albanese, qui est chargée d’enquêter sur les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens, n’a subi aucune répercussion de la part des Nations unies et n’a pas présenté d’excuses claires pour ses déclarations antérieures. Ces derniers mois, elle a continué à lancer des accusations de crimes de guerre à l’encontre d’Israël.
La Maison Blanche s’est déclarée « profondément préoccupée » par les pertes civiles.
« Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état de victimes civiles à Gaza » à la suite de la frappe, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Sean Savett, dans un communiqué, ajoutant que les États-Unis ont été informés par leurs homologues israéliens que la frappe visait de hauts responsables du Hamas, et qu’ils « demandent plus de détails. »
Il a ajouté que la frappe, qui a suscité une condamnation internationale, « souligne l’urgence d’un cessez-le-feu et d’un accord sur les otages, pour lesquels nous continuons à travailler sans relâche ».
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Près de 39 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
À ce jour, 331 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.