Après l’évacuation des résidents, les bulldozers ont rasé Netiv Haavot
Quelques personnes ont assisté à la démolition au lendemain d'une opération d'évacuation menée par la police, sur ordre de la Haute cour
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des bulldozers ont rasé 15 maisons mercredi, dans l’avant-poste de Netiv Haavot, sur ordre de la Haute cour de justice, qui a statué qu’elles avaient été construites illégalement sur des terres n’appartenant pas à l’Etat, mais à des Palestiniens.
Quelques spectateurs étaient présents pour assister à la démolition après que les forces de l’ordre ont évacué les familles, ainsi qu’un millier de jeunes israéliens qui ont afflué vers ce quartier de l’implantation d’Elazar, pour exprimer leur soutien aux résidents et protester contre la démolition.
Les 15 familles avaient déjà été évacuées vers un quartier provisoire, constitué de préfabriqués fournis par le gouvernement sur une colline voisine, appelée « Parcelle 91 ».
L’évacuation de mardi s’est déroulée sans incident majeur. Les 13 premières maisons ont été évacuées rapidement et les militants ont quitté les lieux de leur plein gré.
Dans les deux dernières maisons, les résidents avaient conclu un accord préalable avec l’armée, qui impliquait une « résistance passive », tolérée par l’armée. Les militants étaient répartis par sexe dans les deux maisons.
La maison qui abritait plus d’une centaine d’adolescentes a été évacuée en premier. Un certain nombre d’entre elles ont crié et frappé sur les soldats chargés de les évacuer. Cependant, l’ampleur de cette résistance a été restreinte et la maison a été évacuée en une heure.

Dans la dernière maison, des centaines de jeunes garçons se sont barricadés sur le toit, sur la terrasse et dans l’entrée. Pour empêcher la police d’entrer, ils ont utilisé des grillages, des planches de bois et des blocs rocheux.
Il aura fallu sept heures pour évacuer la maison. Presque tous les militants ont refusé de sortir de leur plein gré.
La police a signalé avoir été la cible de jets de pierres, de bouteilles de peintures et d’autres objets de la part des jeunes qui se trouvaient sur le toit de la dernière maison.
Les policiers ont également été la cible de violences verbales de la part des jeunes manifestants qui les ont accusés de « prendre part à l’expulsion de Juifs » et de « conspirer avec l’ennemi ».
Neuf policiers ont été blessés durant l’opération d’évacuation. Six d’entre eux ont eu besoin de soins médicaux, dont une prise en charge sérieuse.
Trois personnes ont été arrêtées pour leur attitude durant l’évacuation de la dernière maison, un homme majeur pour agression sur agent et deux mineurs pour jets d’objets sur agents depuis le toit.

L’adulte et le mineur ont été libérés sous caution mercredi, après avoir été interrogés. Le second mineur a été emmené devant la Cour des Magistrats de Jérusalem pour une audience relatives aux accusations portées contre lui.
Deux autres mineurs ont été arrêtés le matin de l’évacuation pour avoir agressé des agents de la police des frontières, pendant que les manifestants arrivaient vers l’avant-poste. Ils ont été relâchés peu après.

Au total, 2 300 agents de la police et de la police des frontières ont pris part à cette opération d’évacuation, durant laquelle plus de 500 jeunes ont été expulsés de force du site, et embarqués à bord de 15 bus qui les ont transférés vers différentes villes du pays.
La police a indiqué que les familles vivant dans l’avant-poste, ainsi que des centaines des sympathisants ont quitté les lieux de leur plein gré.
Des députés du parti pro-implantations HaBayit HaYehudi ont assisté à l’évacuation pour exprimer leur soutien aux militants.
