Après ses propos sur Ahed Tamimi, Twitter suspend le compte de Bezalel Smotrich
Le député de HaBayit HaYehudi a fustigé la "réduction au silence des opinions" et rejeté la demande du réseau social de supprimer le tweet offensant

Twitter a suspendu le compte d’un législateur israélien provocateur lundi en raison d’un post dans lequel il affirmait qu’une adolescente palestinienne qui avait été filmée en train de gifler un soldat de l’armée aurait mérité de recevoir une balle.
Le député issu du parti HaBayit HaYehudi Bezalel Smotrich a été suspendu pendant 12 heures du réseau social pour « comportement offensant ». Il lui a également été demandé de retirer son tweet dans lequel il exprimait son regret qu’Ahed Tamimi, une Palestinienne âgée de 17 ans et qui a été condamnée à huit mois de prison pour avoir giflé un soldat israélien, n’ait pas été blessée.
Réagissant à un tweet d’Yinon Magal, ancien député de HaBayit HaYehudi, Smotrich avait déploré le fait que l’armée israélienne n’ait pas blessé la jeune fille de 17 ans, lors de l’incident survenu au mois de décembre 2017.
« Je suis effectivement très triste qu’elle ait été arrêtée, Yinon », avait tweeté Smotrich à l’intention de Magal, qui a fait part de sa satisfaction quant à la réclusion de la jeune femme, quatre mois après son arrestation.
« En ce qui me concerne, elle méritait une balle, au moins dans la rotule. Elle aurait été assignée à résidence pour le reste de sa vie », avait ajouté Smotrich.
Le membre d’extrême-droite de la Knesset a clairement établi lundi dans la soirée qu’il n’avait pas l’intention de supprimer le tweet, jurant de faire appel contre la demande faite de le faire.
« C’est un nouveau record dans la réduction au silence des opinions », a dit Smotrich. « Apparemment, la liberté d’expression n’est réservée qu’à un seul côté du spectre politique ».
« Je maintiens chaque mot de ce tweet », a-t-il affirmé.
Selon une capture d’écran que Smotrich aurait apparemment envoyée à des collègues de droite, Twitter aurait expliqué qu’il avait violé les règles du site qui interdisent des « comportements offensants ».
« Vous n’êtes pas autorisé à procéder au harcèlement délibéré d’une personne ou à inciter les autres à s’impliquer dans un tel comportement », disait le message de Twitter. « Nous considérons un comportement offensant comme étant une tentative de harceler, d’effrayer ou de réduire au silence autrui ».
Tamimi purge actuellement une peine de huit mois de prison, après négociation de peine, pour avoir frappé et giflé deux soldats devant sa maison de Cisjordanie, durant le mois de décembre.