« Arafat mentait quand il condamnait le terrorisme contre Israël »
Selon le garde du corps du défunt chef de l’AP, l'Egypte l’incitait à dénoncer les attentats terroristes. Et de préciser que la loi islamique autorise le mensonge en politique
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Dans une interview accordée à la BBC en langue arabe la semaine dernière et traduite par le MEMRI – l’observatoire des médias du Moyen Orient – Muhammad Al-Daya a déclaré que Yasser Arafat « condamnait les attentats à sa manière en affirmant ‘Je suis opposé aux meurtres de civils’. Mais il s’agissait d’un mensonge »
Arafat n’a pas prononcé ces condamnations de gaieté de cœur, raconte Al-Daya. Il n’a fait qu’obtempérer, harcelé par le président égyptien de l’époque.
« Ce n’est que le résultat des pressions, en particulier exercées par le président Hosni Moubarak », affirme-t-il.
« Moubarak appelait Arafat et lui disait : ‘Condamne, ou ils te le feront payer’. Arafat répondait à Moubarak : ‘M. le Président, nous avons des martyrs. [Les Israéliens] nous ont détruits. Ils nous ont massacrés’. Et Moubarak de rétorquer : ‘Condamne, ou ils te le feront payer’ »
Par ailleurs, ces mensonges ne contreviennent absolument pas à la loi islamique, poursuit Al-Daya.
« L’islam autorise le mensonge dans trois cas : pour concilier deux personnes. Si votre épouse est laide, vous êtes autorisé à lui dire qu’elle est la plus belle femme du monde. Le troisième cas relève de la politique. Vous êtes autorisé à mentir en politique », explique-t-il.
Arafat a dirigé l’OLP de 1969 à 2004, et l’Autorité palestinienne de 1994 jusqu’à sa mort en 2004.
C’est sous sa présidence que la seconde Intifada a éclaté, déclenchant une vague d’attentats-suicides contre Israël.