Ariel, 31 ans et Roi Guri, 21 ans : des frères « courageux » morts en protégeant Ofakim
Tués en combattant des terroristes du Hamas à Ofakim, le 7 octobre dernier
Ariel Refael Guri, 30 ans, et le sergent-major de Tsahal Roi Haim Guri, 21 ans, des frères originaires d’Ofakim, ont été tués le 7 octobre en tentant de repousser l’invasion du Hamas dans leur ville.
Ils laissent dans la peine leurs parents, Zehava et Avinadav, et leurs sœurs Hodaya et Shira. Ariel laisse également dans la peine son épouse, Hadar.
Les deux hommes ont été inhumés côte à côte dans le carré militaire du cimetière d’Ofakim, le 13 octobre, après que l’une de leurs sœurs s’est battue pour leur obtenir des funérailles militaires.
Ariel, étudiant en génie électrique, et Roi, soldat de la brigade Golani, sont sortis pour affronter les terroristes du Hamas à Ofakim.
L’épouse d’Ariel, Hadar, a expliqué au journal Makor Rishon qu’ils se trouvaient chez ses parents pour la fête de Simhat Torah et qu’ils avaient été réveillés par les sirènes d’alerte des attaques aériennes, puis des coups de feu tirés dehors.
« Ariel s’est précipité, son arme à la main, en direction des coups de feu : Roi était derrière lui, désarmé. Je leur ai couru après en criant ‘Ariel, Ariel !’ Il était tellement concentré qu’il ne s’est même pas retourné, il a juste crié à Roi : « Rentre, retourne à la maison ! »
Hadar dit qu’elle se trouvait à une cinquantaine de mètres lorsqu’elle a vu Ariel prendre position derrière un mur : « Son arme était prête, il a tiré en direction des terroristes… Puis j’ai vu cinq terroristes sortir de derrière le mur, lui tirer dessus à très courte distance, et il est tombé. Quelques minutes, c’est Roi qui a lui aussi été tué. »
Elle explique s’être enfuie et cachée à l’intérieur d’un bâtiment, sans s’être aperçue qu’elle avait elle aussi été touchée. C’est un voisin qui lui a fait remarquer que sa jambe saignait. Elle a voulu aller voir si Ariel respirait encore, et elle a compris qu’il n’était plus en vie. « Ariel et Roi sont sortis se battre pour protéger la ville. Ils ont été courageux, ils voulaient sauver des vies. Ariel a attiré l’attention – et les coups de feu – sur lui, ce qui a permis aux personnes qui se trouvaient dehors de s’enfuir. Roi et lui étaient très proches : ils ne se sont pas séparés, même dans la mort.
Leur sœur, Hodaya Guri, 28 ans, a déclaré à Ynet : « Ils ont été les premiers à sortir se battre… La femme d’Ariel l’a supplié de ne pas y aller, de rentrer. Mais il ne l’a pas écoutée. » Elle a ajouté : « L’Ofakim que nous connaissions jusqu’alors était une ville heureuse : les gens ne fermaient pas leurs portes à clef, c’était un endroit sûr. »
Il est écrit à l’entrée de la ville : « Une ville de gens simples ». Il faudrait le remplacer par « Une ville de héros ».
Eliad Sharabi, un ami de Roi, a écrit sur TikTok qu’il l’avait rencontré lorsqu’il était venu gérer un camp d’été à Ashkelon. « Du moment où il est entré et a souri, j’ai vu son âme juive, tout sourire, avec des yeux purs. Nous nous sommes immédiatement très bien entendus. » Sharabi a rappelé qu’il avait passé le Shabbat avec la famille Guri « Roi est venu me chercher, m’a pris dans ses bras, s’est occupé de moi, m’a préparé à manger et prêté son lit… Je suis très fier d’avoir été ton ami, d’avoir eu le privilège de te connaître. »
Hodaya a pour sa part déclaré à Ynet qu’ils avaient grandi dans une « maison pleine de joie de vivre… Nous avons passé notre enfance à jouer dehors, dans le quartier : nous jouions à cache-cache jusqu’à ce qu’on nous appelle pour le dîner. »
Ses deux frères « avaient beaucoup d’amour pour cette terre et en particulier pour Ofakim », a dit Hodaya. « Tous deux étaient généreux… Je ne m’attendais pas à ce qu’ils agissent différemment. C’était toujours amusant d’être en leur compagnie, ils avaient chacun quelque chose de spécial. »
Ariel, a-t-elle dit, « était un peu comme mon jumeau : nous sommes allés à la même école primaire, je connaissais ses amis et lui les miens, nous étions souvent ensemble… C’était le farceur de la maison, il avait ce talent rare de plaisanter même dans des circonstances difficiles. »
Quant à Roi, poursuit Hodaya, « j’avais pour lui de l’admiration, nous avions une relation spéciale… Il est le premier auquel j’ai dit que je sortais avec Matanel. Il m’a toujours comprise, toujours écoutée : je savais que je pouvais me reposer sur lui. »
« Je n’ai toujours pas accepté d’avoir perdu mes deux frères le même jour. »