Arrestation d’un étudiant de Ben Gurion projetant un attentat pour le compte de l’Iran
Le suspect de 22 ans, recruté par Téhéran, aurait aussi dispersé des clous sur une route de Beer Sheva, selon la police et le Shin Bet ; il sera exclu de l’université

La police et des agents du Shin Bet ont arrêté un étudiant de l’université Ben Gurion, soupçonné d’avoir tenté de mener une attaque contre une personnalité publique sur instruction d’agents iraniens, ont annoncé les autorités jeudi.
Bashar Hassan Qassem Musa, un résident de 22 ans du village de Deir al-Asad en Galilée et étudiant en systèmes d’information, est accusé d’avoir maintenu pendant plusieurs mois des contacts avec des agents des renseignements iraniens avant son arrestation.
Il aurait mené plusieurs missions pour eux, notamment une tentative d’attentat contre une personnalité publique dont l’identité n’a pas été révélée, la dispersion de clous sur une route principale de Beer Sheva et « la promotion d’un discours de division ».
Selon la police, le suspect était motivé par des convictions idéologiques, nourries par la guerre en cours entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza. Comme c’est souvent le cas dans des affaires d’espionnage liées à l’Iran, il aurait également reçu une compensation financière de la part de ses contacts.
Le bureau du procureur du district sud devrait engager des poursuites contre lui dans les prochains jours, à l’issue d’une enquête d’un mois menée par le Shin Bet et la police du district nord.
Dans un communiqué, l’université Ben Gurion a annoncé son intention d’exclure Musa de manière définitive.
« L’université Ben Gurion est choquée d’apprendre que la collaboration avec l’Iran a également atteint Beer Sheva. Depuis son arrestation, l’étudiant ne s’est pas présenté sur le campus », a indiqué l’établissement dans un communiqué cité par des médias israéliens.
« L’université attend la confirmation des faits par le bureau du procureur de l’État, après quoi une procédure disciplinaire sera lancée en vue de son exclusion définitive », ajoute le communiqué.
Depuis deux ans, l’Iran a intensifié ses efforts pour recruter des citoyens israéliens ordinaires comme espions, en échange d’argent. Dans la plupart des cas, les agents iraniens recrutent leurs cibles en ligne et commencent par leur confier des tâches mineures, qui évoluent progressivement vers des infractions plus graves, telles que la collecte de renseignements et même des projets d’assassinat.
Au cours de la campagne aérienne israélienne de 12 jours des sites nucléaires iraniens, la police et le Shin Bet ont annoncé l’arrestation de cinq suspects accusés d’avoir collaboré avec la République islamique par l’intermédiaire de personnes rencontrées en ligne.
En début de semaine, trois Israéliens ont été arrêtés dans le cadre d’affaires similaires, dont l’un est soupçonné d’avoir recueilli des informations sur la future belle-fille du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Au début de la guerre contre l’Iran, les forces de sécurité avaient également arrêté deux Israéliens soupçonnés d’espionnage au profit de Téhéran.
Sur les dizaines de personnes arrêtées et inculpées pour espionnage au bénéfice de l’Iran, seules quelques-unes ont été condamnées à ce jour.