Arrestations au Liban en lien avec les tirs de roquettes sur Israël en mars
Selon l'armée libanaise, plusieurs Palestiniens figurent parmi les personnes arrêtées ; le Hezbollah nie toute implication, le Hamas reconnaît les arrestations mais dément toute responsabilité

BEYROUTH, Liban — L’armée libanaise a annoncé mercredi l’arrestation d’un groupe de personnes soupçonnées d’être liées aux tirs de roquettes contre Israël survenus le mois dernier.
Dans un communiqué, l’armée a précisé que plusieurs Palestiniens faisaient partie des suspects arrêtés, en lien avec deux attaques distinctes menées fin mars. Israël avait riposté par des frappes aériennes sur Beyrouth et dans le sud du Liban.
Le Hezbollah, groupe terroriste chiite soutenu par l’Iran, avait nié toute responsabilité dans ces tirs de roquettes.
Depuis le cessez-le-feu conclu fin novembre entre Israël et le Hezbollah – qui a mis fin à 14 mois de conflit –, Israël a retiré toutes ses troupes du Liban à l’exception de cinq postes stratégiques. L’accord autorise cependant Israël à continuer de frapper des cibles du Hezbollah considérées comme des menaces directes.
L’armée libanaise a indiqué avoir saisi un véhicule ainsi que du matériel utilisé lors des tirs de roquettes, et avoir transféré les détenus aux autorités judiciaires. Elle a précisé avoir mené des raids dans plusieurs régions du Liban pour arrêter les suspects, sans fournir de détails supplémentaires.
Jeudi, l’agence de presse officielle libanaise (National News Agency) a rapporté que le général Rodolph Haikal avait présenté au cabinet, lors de sa réunion hebdomadaire, un point de situation sur la sécurité à la frontière et sur l’application de l’accord de cessez-le-feu.

Dès le 8 octobre 2023, au lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien Hamas dans le sud d’Israël, le Hezbollah a lancé ses attaques contre le nord du pays, tirant quotidiennement roquettes et drones. Le groupe terroriste libanais affirmait agir en soutien au Hamas, alors que Tsahal avait déclenché une offensive dans la bande de Gaza en réponse aux massacres du 7 octobre.
Les attaques quotidiennes contre Israël se sont poursuivies pendant près d’un an, provoquant le déplacement d’environ 60 000 habitants du nord du pays et la mort de dizaines de civils israéliens, avant que ces escarmouches ne dégénèrent en une guerre ouverte d’environ deux mois, jusqu’à la signature de l’accord de cessez-le-feu de novembre qui a largement mis fin aux combats.

Mardi, le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a indiqué qu’au moins 71 civils, dont 14 femmes et 9 enfants, avaient été tués par des frappes israéliennes au Liban depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Israël affirme que les frappes menées au Liban depuis novembre visent exclusivement le Hezbollah et d’autres terroristes violant l’accord, et qu’elles ont pour objectif d’empêcher le groupe terroriste de reconstruire ses infrastructures militaires dans le pays. Selon l’armée israélienne, plus de 120 membres du Hezbollah ont été éliminés dans des frappes depuis le début du cessez-le-feu.
Jeudi, le ministre libanais de l’Information, Paul Morcos, a déclaré lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion gouvernementale, que le Liban avait recensé 2 740 violations du cessez-le-feu par Israël. Il a également affirmé que 190 personnes avaient été tuées et 485 blessées par des frappes israéliennes depuis novembre, sans préciser combien parmi elles étaient des civils.