Israël en guerre - Jour 526

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Assad construit-il un autre réacteur nucléaire en Syrie ?

Un think tank américain revient sur les affirmations selon lesquelles le régime construit une installation souterraine. Des questions inquiétantes mais pas de vraies réponses

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Un site dans l'ouest de la Syrie soupçonné d'abriter une installation nucléaire potentielle, capturé le 19 juin 2014. (Google Earth)
Un site dans l'ouest de la Syrie soupçonné d'abriter une installation nucléaire potentielle, capturé le 19 juin 2014. (Google Earth)

Alors qu’Israël s’est vanté mercredi, face au monde entier, d’avoir détruit le réacteur nucléaire syrien naissant d’al-Kibar en 2007, un groupe de réflexion basé aux États-Unis a publié le même jour un rapport suggérant qu’il existe une autre installation atomique dont Jérusalem devrait s’inquiéter.

Le document, publié par l’Institut pour la science et la sécurité internationale, revient sur une affirmation faite en 2015 par le quotidien allemand Der Spiegel selon laquelle le dictateur syrien Bashar el-Assad construisait un autre réacteur nucléaire, celui-ci souterrain, près de la ville de Qusayr, le long de la frontière libanaise.

Les résultats du nouveau rapport ne sont pas concluants, mais déterminent que le régime syrien a certainement construit quelque chose dans le sous-sol de Qusayr et que certaines des affirmations de Der Spiegel sont étayées par des preuves publiques, à savoir des images satellites et des données géologiques.

Même si le site souterrain n’abrite pas de réacteur, il peut être utilisé pour stocker les restes de matières nucléaires d’al-Kibar ou est en quelque sorte lié aux programmes syriens d’armes chimiques ou de missiles balistiques, selon le rapport.

Il n’y a pas grand-chose à voir du site à partir d’images satellites : seulement cinq bâtiments rectangulaires gris dans une vallée entre deux collines et, plus loin sur la route, une guérite de garde.

« Nous nous demandons toujours si ce sera le prochain site qu’Israël va frapper », a déclaré David Albright, l’un des auteurs du document et président de l’institut, au téléphone au Times of Israel, peu après sa publication.

L’armée israélienne a refusé de commenter le rapport.

C’est en partie une coïncidence si le rapport a été publié le même jour où Israël a officiellement reconnu avoir bombardé le réacteur syrien à Deir Ezzor en 2007, a dit M. Albright.

Le groupe de réflexion basé à Washington, qui se concentre sur la non-prolifération nucléaire et les questions connexes, a commencé à vérifier les affirmations faites dans Der Spiegel peu après la publication du rapport en 2015, mais il n’en est pas sorti grand-chose. Les auteurs sont revenus sur le sujet il y a quelques mois et y travaillaient encore lorsque les nouvelles ont été diffusées tôt le mercredi matin.

En publiant maintenant, ISIS (le groupe de réflexion a été fondé bien avant le groupe terroriste du même nom) espérait susciter de l’intérêt pour l’installation de Qusayr et obtenir des réponses à certaines des questions qu’il lui restait à poser, a dit M. Albright.

Selon l’institut, la construction du site a pu être réalisée avec l’aide de la Corée du Nord, « connue pour exporter son expertise en matière d’exploitation minière et d’excavation vers des pays comme la Syrie », comme elle l’a fait lors de la construction de l’installation al-Kibar au début des années 2000.

Les décombres du réacteur nucléaire syrien al-Kibar, détruit par Israël le 6 septembre 2007. (Armée israélienne)

L’une des préoccupations persistantes à la suite de la frappe israélienne de 2007 était que si le réacteur a pu être détruit, de nombreuses matières et pièces d’équipement nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire sont restées introuvables, y compris « des stocks d’uranium naturel, des capacités de fabrication de combustible et peut-être même des capacités de séparation du plutonium », selon le rapport.

Citant des responsables du renseignement, Der Spiegel a rapporté en 2015 que les matières nucléaires restantes étaient utilisées pour construire un réacteur nucléaire souterrain à Qusayr.

Le rapport de mercredi note que la construction d’un réacteur souterrain serait un exploit extrêmement difficile, avec les défis techniques importants qui y sont associés, mais que ce n’est « pas impossible ».

Les images satellites montrent que de grandes quantités de calcaire ont été extraites du site et que des efforts ont été faits pour dissimuler ce fait.

Le rapport indique également que la proximité du site d’un aquifère souterrain pourrait fournir l’eau nécessaire pour refroidir un réacteur nucléaire, mais ce n’est généralement pas de cette façon qu’un tel refroidissement est réalisé. Une photo satellite de 2012 a montré une foreuse mobile qui aurait été utilisée pour puiser dans les eaux souterraines.

L’utilisation de l’aquifère existant signifierait que la Syrie pourrait renoncer aux installations de refroidissement hors sol.

« Une telle stratégie, bien qu’inhabituelle, serait cohérente avec les efforts syriens pour supprimer les signes visibles, comme l’a fait la Syrie pour le réacteur d’al-Kibar », ont écrit les auteurs.

Ils notent également que l’utilisation de l’eau souterraine pour refroidir un réacteur nucléaire n’est pas sans précédent, une installation américaine en Alaska utilisant une telle installation.

« Nous pensons que ce site mérite d’être inspecté par l’Agence internationale de l’énergie atomique », ont écrit les auteurs du rapport, qui ont reconnu qu’une telle inspection pourrait ne pas être possible avant la fin de la guerre civile syrienne.

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