Israël en guerre - Jour 339

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Assassinat d’un gardien de prison : le procureur de l’armée retient finalement le motif terroriste

Selon l'acte d'accusation, le mobile retenu est la judéité de Yochai Avni ; le suspect parle d'un vol qui a mal tourné ; la piste terroriste aurait été privilégiée suite à l'échec du suspect au détecteur de mensonge

Le maître-chien de l'administration pénitentiaire d'Israël, Yochai Avni. (Autorisation)
Le maître-chien de l'administration pénitentiaire d'Israël, Yochai Avni. (Autorisation)

Selon les médias israéliens, le Palestinien accusé de la mort d’un employé de l’administration pénitentiaire israélienne (IPS) a été inculpé mardi pour meurtre avec des motivations terroristes, plus d’un mois après l’annonce, par le procureur militaire, qu’il ne s’agissait pas, en l’espèce, de terrorisme.

La police avait appréhendé Ibrahim Mansour début juillet après la découverte du corps de Yochai Avni à son domicile de l’implantation de Givon Hahadasha, non loin de Jérusalem. Les enquêteurs avaient dans un tout premier temps déclaré que le meurtre n’avait pas de motivations nationalistes.

Mais l’acte d’accusation déposé mardi comporte une nouvelle accusation, cette fois de terrorisme. Selon ce même acte, « l’accusé a décidé de s’en prendre à la victime et de la tuer avec une grande cruauté parce qu’il était juif ».

Selon le site d’information Ynet, lors de son interrogatoire, Mansour a déclaré aux enquêteurs que le meurtre était le résultat d’un vol qui avait mal tourné, mais l’accusation de terrorisme a été ajoutée à l’acte d’accusation à l’issue d’un test polygraphique ayant conclu qu’il mentait en affirmant ne pas avoir planifié le meurtre.

Les polygraphes, ou détecteurs de mensonges, posent question : de nombreux scientifiques les estiment peu fiables et leurs conclusions sont la plupart du temps irrecevables devant les tribunaux israéliens.

Selon l’acte d’accusation, Mansour a, sans succès, tenté de s’introduire dans plusieurs maisons de l’implantation, le 7 juillet dernier, avant de réussir à s’introduire par la fenêtre dans celle d’Avni, que la présence de Mansour chez lui a réveillé. Une bagarre aurait alors éclaté au cours de laquelle, toujours selon l’acte d’accusation, Mansour aurait frappé Avni avec un vase et une chaise avant de le poignarder à 66 reprises avec plusieurs couteaux.

Les funérailles de Yochai Avni, maître-chien de l’administration pénitentiaire, près de Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, le 10 juillet 2024. (Photo de David Cohen/Flash90)

Mansour aurait ensuite volé plusieurs objets et tenté de mettre le feu à la maison avant de s’enfuir, mais le feu se serait éteint de lui-même. Plus tard, il aurait brûlé les objets volés en s’enfuyant.

S’il est reconnu coupable de terrorisme, Mansour est passible d’une peine plus sévère, et ses proches en Cisjordanie pourraient eux aussi en pâtir, que ce soit via la démolition de la maison familiale ou des restrictions à l’entrée en Israël, ce qui ne serait pas le cas dans l’hypothèse d’une simple condamnation pour meurtre.

Après le dépôt de l’acte d’accusation, mardi, le juge a décidé que Mansour serait maintenu en détention jusqu’au 11 septembre.

Le ministre d’extrême droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s’est réjoui de l’ajout de l’accusation de terrorisme.

« Mieux vaut tard que jamais – je me réjouis que l’acte d’accusation de ce matin, 51 jours après la mort de Yochai Avni, fasse état d’un meurtre aux motivations nationalistes et non criminelles, comme ils l’ont cru à tort au début », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que les pressions du chef de l’administration pénitentiaire israélienne et des proches de la victime sans oublier les siennes avaient contribué à ce revirement.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, face à la caméra, lors d’une cérémonie pour le nouveau chef de la police Daniel Levy, à Jérusalem, le 25 août 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« J’adresse mes pensées à la famille et aux amis du garde en cette période difficile. Le ministère de la Sécurité intérieure sera toujours à leurs côtés », a-t-il poursuivi.

Ynet a évoqué les propos de la sœur de Yochai, Nitzan, à l’issue de l’audience : « Nous sommes certains que la justice est de notre côté », ajoutant avoir dû « lutter en ces circonstances des plus difficiles » pour que l’accusation de terrorisme soit ajoutée à l’acte d’accusation.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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