Israël en guerre - Jour 642

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Assaut d’un entrepôt de l’ONU à Gaza : 4 morts ; Tsahal n’était pas dans la zone

Au moins 2 Palestiniens auraient été tués par balle à Deir Al-Balah, le Hamas nie avoir tiré ; selon la GHF, le groupe terroriste a menti sur le nombre de blessés dans ses centres

Des Palestiniens prenant d'assaut un entrepôt du Programme alimentaire mondial des Nations unies et emportant des sacs de farine à Zawaida, Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 28 mai 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)
Des Palestiniens prenant d'assaut un entrepôt du Programme alimentaire mondial des Nations unies et emportant des sacs de farine à Zawaida, Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 28 mai 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Des centaines de Palestiniens ont pris d’assaut mercredi un entrepôt alimentaire des Nations unies dans le centre de Gaza, criant, se bousculant et arrachant des pans de mur pour pénétrer à l’intérieur, a indiqué l’ONU. Selon des responsables d’hôpitaux palestiniens, quatre personnes ont trouvé la mort dans la confusion, dont deux par balle.

Israël a accusé le groupe terroriste palestinien du Hamas d’avoir ouvert le feu. Il n’y avait aucun soldat israélien dans ou à proximité de l’entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à ce moment-là. De plus, Tsahal n’opère pas à Deir al-Balah.

« Des hordes de personnes affamées ont fait irruption dans l’entrepôt Al-Ghafari du PAM à Deir Al-Balah, dans le centre de Gaza, à la recherche de vivres qui avaient été stockés en vue d’être distribués », a assuré l’agence des Nations unies dans un communiqué publié sur le réseau social X.

« Les premiers rapports indiquent que deux personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessées dans ce tragique incident », a déclaré le PAM, ajoutant que les détails étaient encore en cours de vérification.

Selon le PAM, « les besoins humanitaires sont devenus incontrôlables » après les 78 jours de blocage des livraisons à Gaza par Israël, qui a commencé le 2 mars afin de faire pression sur le Hamas pour qu’il relâche les otages et accepte un cessez-le-feu.

Les responsables de l’hôpital Al-Aqsa Martyrs ont déclaré que deux personnes avaient été piétinées à mort par la foule et que deux autres avaient succombé à leurs blessures par balle.

Des camions transportant des produits alimentaires arrivent à un entrepôt du Programme alimentaire mondial à Zawaida, au centre de la bande de Gaza, le 21 mai 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Sur une vidéo prise par un témoin et vérifiée de manière indépendante par Reuters, on voit une foule importante de personnes pénétrer dans l’entrepôt et emporter des sacs et des cartons, tandis que des coups de feu retentissent.

Dans un communiqué, le Hamas a nié avoir ouvert le feu ou utilisé cet entrepôt.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié une vidéo montrant la scène à l’intérieur de l’entrepôt pendant le pillage, et accuse le Hamas d’avoir ouvert le feu pour protéger les marchandises qu’il refusait de remettre aux Gazaouis.

Les faits ont eu lieu alors que la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation indépendante soutenue par Israël et les États-Unis, avait commencé à mettre en place un mécanisme d’aide visant à empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire vers le Hamas et à faire sans l’ONU qui a refusé de coopérer avec la fondation.

La veille, le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, avait déclaré qu’au moins un Palestinien avait été tué et 48 autres blessés lorsqu’une foule avait été prise pour cible alors qu’elle envahissait un nouveau site de distribution d’aide de la GHF.

L’armée israélienne, qui surveille le site à distance, a déclaré n’avoir tiré que des coups de semonce pour contrôler le pillage. La fondation a déclaré que ses sous-traitants militaires qui gardaient le site n’avaient pas ouvert le feu.

Mercredi, la GHF a affirmé que les chiffres avancés par le Hamas concernant le nombre de victimes lors des pillages de mardi étaient falsifiés et diffusés par le groupe terroriste palestinien afin d’entraver la nouvelle opération d’aide humanitaire.

Des Palestiniens transportant des sacs de farine après avoir pris d’assaut un entrepôt du Programme alimentaire mondial des Nations unies, à Zawaida, Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 28 mai 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

La GHF a déclaré que deux personnes avaient été blessées dans ses locaux depuis le début de ses opérations à Gaza lundi.

« À ce jour, deux Gazaouis ont nécessité des soins qui ont été prodigués sur place, l’un pour déshydratation et l’autre pour des blessures infligées par des personnes cherchant à obtenir de l’aide », a déclaré la GHF dans un communiqué.

Parmi les informations mensongères que le Hamas fait circuler, il y a celle selon laquelle l’organisation humanitaire aurait suspendu ses opérations en raison de coups de feu tirés sur l’un de ses sites plus tôt dans la journée de mercredi.

La GHF a ajouté avoir ouvert avec succès mercredi son deuxième centre de distribution d’aide humanitaire dans le sud de Gaza.

« Menaces, intimidation »

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur israélien Danny Danon a accusé l’ONU de saper délibérément, par des moyens corrompus, le nouveau mécanisme d’aide à la bande de Gaza soutenu par les États-Unis et Israël.

Affirmant avoir obtenu de nouvelles « informations choquantes », Danon a déclaré au Conseil que l’ONU « recourt à des menaces, à l’intimidation et à des représailles contre les ONG qui choisissent de participer au nouveau mécanisme humanitaire ».

Il a affirmé qu’un certain nombre de « grandes ONG internationales » avaient été sanctionnées par l’ONU après avoir indiqué qu’elles participeraient à la nouvelle initiative d’aide et qu’elles « ignoreraient les appels au boycott lancés par l’ONU ».

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, s’adressant au Conseil de sécurité des Nations unies, le 21 mars 2025. (Crédit : Richard Drew/AP)

« La réponse de l’ONU a été brutale. Digne de la mafia », a déclaré l’envoyé.

« Sans aucune discussion ni procédure régulière, l’ONU a retiré ces ONG de la base de données commune sur l’aide humanitaire », a-t-il ajouté, faisant référence à un système centralisé permettant de suivre l’acheminement de l’aide vers Gaza, mis en place à la suite d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies.

Danon n’a fourni aucune preuve ni le nom des ONG visées lors de son intervention.

À la demande d’informations supplémentaires pour étayer les affirmations de l’envoyé, le bureau de Danon a déclaré au Times of Israel qu’il avait connaissance d’un certain nombre d’ONG que l’ONU avait empêchées de coopérer à ce plan d’aide, mais que ces informations ne pouvaient être fournies que directement par l’ONU.

L’ONU n’a pas donné suite à la demande de commentaires.

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, a réaffirmé l’opposition de l’organisation mondiale à toute coordination avec la GHF.

« Nous ne participerons pas à des opérations qui ne respectent pas nos principes humanitaires », a déclaré Dujarric à l’AFP.

Il a estimé que l’ONU faisait tout son possible pour envoyer de l’aide, ajoutant que depuis la semaine dernière, 800 camions avaient été autorisés par Israël, mais que moins de 500 avaient pu entrer dans Gaza.

Des Palestiniens emportant des colis alimentaires de la Gaza Humanitarian Foundation, une organisation soutenue par les États-Unis qui s’est engagée à distribuer de l’aide humanitaire dans l’ouest de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 mai 2025. (Crédit : AFP)

La nouvelle initiative d’aide de la GHF est entrée en vigueur cette semaine, remplaçant en partie le cadre dirigé par l’ONU qui gérait auparavant l’aide humanitaire à Gaza, à la suite de la décision d’Israël de lever le blocage de l’aide humanitaire imposé depuis près de trois mois sur la bande de Gaza.

Israël affirme avoir contribué à la mise en place du nouveau mécanisme d’aide afin d’empêcher le Hamas de détourner les marchandises, mais les agences onusiennes affirment disposer déjà de mécanismes à cette fin tout en acheminant l’aide vers toutes les parties de l’enclave. La GHF a été vivement critiquée par l’ONU et divers acteurs internationaux, qui estiment que ce dispositif ne permet pas de répondre à la crise humanitaire qui sévit à Gaza.

La GHF indique avoir créé quatre centres, dont deux ont déjà commencé à fonctionner dans la ville de Rafah, aujourd’hui presque entièrement désertée. Elle précise qu’environ huit camions d’aide humanitaire ont été distribués mercredi dans ces centres sans incident.

Pendant les deux mois de cessez-le-feu conclus le 19 janvier, environ 600 camions entraient chaque jour dans Gaza.

Lors de la réunion, une représentante de l’ONU a comparé l’aide limitée autorisée à entrer à Gaza à « un canot de sauvetage après le naufrage du navire ».

Sigrid Kaag, coordinatrice spéciale par intérim des Nations unies pour le Moyen-Orient, a déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU que les personnes confrontées à la famine à Gaza « ont perdu tout espoir ».

« Au lieu de se dire ‘au revoir’, les Gazaouis disent désormais ‘on se reverra au paradis’ », a ajouté Kaag.

L’envoyé de l’Autorité palestinienne (AP) à l’ONU a fondu en larmes en affirmant que 1 300 enfants avaient été tués et 4 000 blessés depuis la rupture du dernier cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hamas en mars. Il a évoqué des mères « embrassant leurs corps sans vie, caressant leurs cheveux, leur parlant, leur demandant pardon ».

« Si c’est cela la civilisation, alors qu’est-ce que la barbarie ? », a demandé Riyad Mansour.

Les chiffres des victimes à Gaza, qui sont publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

Plus de la moitié des membres du Conseil de sécurité ont appelé les quinze membres de l’organe à agir à Gaza. L’ambassadeur slovène auprès des Nations unies, Samuel Zbogar, a déclaré que certains membres travaillaient sur un projet de résolution visant à garantir un accès sans entrave à l’aide humanitaire.

« Rester silencieux n’est pas une option », a-t-il déclaré au Conseil de l’ONU.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Les groupes terroristes dans la bande de Gaza détiennent 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes pour le sort de trois autres personnes.

Le Hamas a relâché 30 otages – 20 civils, 5 soldates et 5 ressortissants thaïlandais – ainsi que les corps de huit otages israéliens au cours de l’accord de cessez-le-feu en vigueur entre janvier et mars, puis un autre otage, un citoyen américaino-israélien, en mai, en guise de « signe de bonne volonté » envers les États-Unis.

Il avait précédemment libéré 105 civils au cours de la semaine de trêve de la fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées auparavant, au cours des premières semaines de la guerre.

En échange, Israël a libéré quelque 2 000 terroristes palestiniens emprisonnés, des prisonniers sécuritaires et des suspects de terrorisme gazaouis arrêtés pendant la guerre.

Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 41 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal, ainsi que le corps d’un soldat tué en 2014.

Le corps d’un autre soldat tué en 2014, le lieutenant Hadar Goldin, est toujours détenu par le Hamas et compte parmi les 58 otages.

Plus de 53 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat, et 1 600 autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

L’armée israélienne assure prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et souligne que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Les efforts américains pour parvenir à un cessez-le-feu auraient progressé, même si des divergences subsistent entre les parties.

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