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Assemblée: le RN se propose pour présider un groupe d’études sur l’antisémitisme

Si le groupe RN devait présider, "jamais le Crif et les institutions juives ne participeront à cette mascarade", a réagi Yonathan Arfi, président du Crif

Sébastien Chenu, élu du Rassemblement national, sur le plateau de LCI, le 5 avril 2017. (Crédit : Capture d'écran YouTube)
Sébastien Chenu, élu du Rassemblement national, sur le plateau de LCI, le 5 avril 2017. (Crédit : Capture d'écran YouTube)

Le groupe RN à l’Assemblée a proposé de présider un groupe d’études sur l’antisémitisme, suscitant un tollé de la majorité et de groupes de gauche selon des sources parlementaires, une candidature qui a très peu de chances d’aboutir.

L’affaire, soulevée par la radio RCJ mercredi après-midi, a pris de l’ampleur à la faveur de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une liste temporaire d’attribution de la présidence de ces groupes, présentée à tort comme définitive, et sur laquelle on voit que le RN a sélectionné celui sur l’antisémitisme.

Le groupe d’extrême droite, qui s’attache à afficher une image de respectabilité notamment depuis l’élection de 89 députés aux dernières législatives, participait à une réunion mardi sur ces structures rassemblant des parlementaires sur des thématiques variées pour un travail de veille et de suivi.

Selon un membre de Renaissance participant à la réunion, les groupes politiques ont acté le principe de sélectionner « chacun leur tour deux groupes d’études », jusqu’à ce que la liste des « 80 thèmes » disponibles soit éclusée.

Son tour venu, Sébastien Chenu, vice-président RN, également chargé des groupes d’études à l’Assemblée, a proposé que son parti préside celui sur l’antisémitisme.

Tollé en réponse du député Renaissance Sylvain Maillard, président de ce groupe jusqu’en juin dernier. « Les députés de gauche, LFI, PS, écolos sont venus derrière nous (…) C’est un véritable casus belli pour nous », insiste une source Renaissance.

« Il est hors de question que nous cédions sur ce point : nous voulons absolument récupérer la présidence de ce groupe », a déclaré mercredi au JDD Sylvain Maillard.

Contacté, Sébastien Chenu a confirmé avoir proposé que le RN préside, puis co-préside le groupe. « Rien n’est réglé », a-t-il ajouté. Chenu a récemment été invité sur station Radio J.

Sylvain Maillard (Crédit : capture d’écran YouTube/L’Opinion)

Plusieurs réunions doivent encore avoir lieu dont une le 16 novembre, selon des participants.

« Aucune création, aucune attribution n’est actée avant décision du bureau de l’Assemblée », a réagi mercredi la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet.

La plus haute instance collégiale, dont la composition n’est pas favorable au RN, devra en effet valider (ou rejeter) l’attribution des groupes « le 7 décembre », selon la présidence.

Si le groupe RN devait présider, « jamais le Crif et les institutions juives ne participeront à cette mascarade », a réagi Yonathan Arfi, président du Crif.

« Inconcevable. Les socialistes s’y opposent fermement et demandent aux autres groupes républicains à l’Assemblée nationale de faire de même », a insisté le patron des députés PS Boris Vallaud.

Jérôme Guedj (Crédit : capture d’écran YouTube)

« L’arc républicain, celui qui a sanctionné les propos racistes dans l’hémicycle, doit l’empêcher », a abondé son collègue Jérôme Guedj.

« Ça nous intéresse sur le fond, ce n’est pas du tout de la provocation, c’est un engagement de Sébastien Chenu depuis longtemps », a assuré une source dans l’entourage de Marine Le Pen, dont le père était jugé en appel ce mercredi pour pour provocation à la haine raciale. Dans une vidéo diffusée sur son blog en juin 2014, l’ancien président du Front national (FN, devenu Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui âgé de 94 ans, alors député européen, s’en prenait à des artistes engagés contre le FN comme Guy Bedos, Madonna ou encore Yannick Noah. Alors que son interlocutrice lui avançait le nom de Patrick Bruel, M. Le Pen avait commenté dans un rire : « Ça ne m’étonne pas. Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois ».

Ce mot à l’encontre d’un chanteur de religion juive a « une portée intrinsèquement antisémite et raciste », a fait valoir Me Sahan Saber au nom de la Licra, partie civile, tandis que sa consoeur Marie Mercier, conseil de SOS Racisme, également partie civile, a estimé qu’en ciblant Patrick Bruel, « c’est la communauté juive dans son ensemble qui est visée ». « Fournée renvoie à four qui renvoie au génocide des juifs », a-t-elle plaidé avant de qualifier M. Le Pen de « prédicateur de la haine raciste et antisémite ».

La Licra, SOS Racisme et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) avait fait appel du jugement de première instance en estimant que le mot « fournée » employé en référence à Patrick Bruel constituait une « provocation à la haine raciale ».

La cour rendra sa décision le 15 décembre.

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