Attentat AMIA : Un juge cite à comparaître l’ex-présidente de l’Argentine
Kirchner et 14 autres personnes ont l’interdiction de quitter le payer alors que le tribunal enquête sur une possible tentative de dissimulation des liens de l’Iran dans l’attentat à la bombe de 1994 et la mort de Nisman
Un juge a cité l’ancienne présidente d’Argentine et l’ancien ministre des Affaires étrangères à comparaître devant la commission qui enquête sur l’attentat à la bombe contre le centre juif de l’AMIA en 1994 à Buenos Aires et la mystérieuse mort du procureur Alberto Nisman, qui enquêtait sur l’attaque.
Le juge fédéral Claudio Bonadio a également interdit à l’ancienne présidente Cristina Fernandez de Kirchner, l’ancien ministre des Affaires étrangères Héctor Timerman et à 13 autres accusés de quitter le pays avant d’avoir témoigné dans l’affaire, selon des informations de médias argentins mardi.
Les auditions par Bonadio des différentes personnes citées commenceront avec Timerman le 17 octobre et continueront jusqu’au 26 octobre, alors que Kirchner doit être la dernière à témoigner.
L’audition de Kirchner aura lieu quatre jours après des élections de mi-mandat où elle devrait remporter un siège au Sénat, lui accordant ainsi une immunité pour une arrestation.
Nisman avait été retrouvé mort par balle dans son appartement en janvier 2015, quelques heures avant de devoir témoigner au Congrès. Nisman devait y présenter des accusations contre Kirchner, la présidente de l’époque, qui aurait organisé un accord secret pour couvrir le rôle d’officiels iraniens dans l’attaque de l’AMIA. Kirchner avait nié les accusations et les juges avaient classé l’affaire.
L’affaire a été réouverte il y a un an, même si aucune conclusion n’a encore été annoncée. Le président argentin Mauricio Macri, qui a remplacé Kirchner, a déclaré qu’il était « déterminé » à résoudre la mort mystérieuse de Nisman.
L’Argentine a auparavant accusé le groupe terroriste du Hezbollah, soutenu par l’Iran, d’avoir perpétré l’attaque, qui a tué 85 personnes, sur les ordres de l’Iran. Aucune arrestation n’a été effectuée, et l’enquête a été entachée par des accusations d’incompétence et de corruption.
Depuis 2007, six Iraniens ont été placés sur la liste de personnes les plus recherchées de l’agence de police internationale Interpol en lien avec l’attaque à la bombe.
Plus tôt ce mois, l’Unité d’enquête spéciale de l’AMIA du Procureur Général d’Argentine, qui était dirigée par Nisman avant sa mort, a annoncé que des traces d’ADN retrouvées sur le lieu de l’attaque à la bombe et qui ont été à nouveau analysées pourrait fournir le lien définitif vers Ibrahim Berro, terroriste du Hezbollah qui s’est suicidé dans l’attentat, et dont le corps n’avait jamais été retrouvé ou identifié jusqu’à maintenant.
Le rapport final, après deux années d’enquête par une équipe de médecins légaux, révèle, pour la première fois, l’existence d’un profile génétique parmi les restes humains conservés dans le laboratoire de la Police Fédérale qui « n’appartient à aucune des victimes connues ».
Avec ces informations, les procureurs ont pris des mesures « dans le domaine de la coopération internationale afin de faire correspondre le profile obtenu avec des échantillons de proches de l’individu suspecté ».
En 2005, le procureur spécial Nisman a identifié Berro comme le terroriste qui a perpétré l’attaque en se suicidant. Les frères de Berro ont nié qu’il était impliqué, affirmant qu’il avait été tué dans des combats au Liban. Certains journalistes argentins ont également mis en doute leur affirmation.
En plus de l’attaque à la bombe de l’AMIA, l’Iran a soutenu l’attaque de mars 1992 dans laquelle un terroriste s’est fait exploser en tuant 29 personnes et en blessant des centaines avant l’ambassade israélienne à Buenos Aires, l’attaque la plus mortelle d’une mission diplomatique israélienne.
Un groupe avec des liens à l’Iran et au groupe terroriste du Hezbollah avait revendiqué l’attaque.
JTA a contribué à cet article.