Attentats de janvier 2015 : Plaidoiries pour les victimes de la « haine antisémite »
En première instance, la cour d'assises spéciale de Paris avait condamné les onze accusés présents à des peines allant de quatre ans d'emprisonnement à trente ans de réclusion
Les avocats de parties civiles ont commencé à plaider mercredi au procès en appel des attentats de janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher, portant la voix des victimes de la « haine antisémite » des auteurs des tueries jihadistes.
Pendant trois jours de terreur entre le 7 et le 9 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ont porté la guerre sur le sol français, ciblant la liberté d’expression, les forces de l’ordre et la communauté juive.
Ils ont assassiné 17 personnes au total, dont des caricaturistes de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge, et des clients et employés d’un supermarché cacher de l’est parisien.
Près de huit ans après les faits, c’est à ces dernières victimes qu’ont été consacrées les premières plaidoiries d’avocats de parties civiles, qui doivent s’échelonner jusqu’à lundi.
L’attentat de l’Hyper Cacher, perpétré par Amedy Coulibaly, est « viscéralement lié à la haine antisémite portée par l’islam radical », a lancé Me Elie Korchia, avocat de deux jeunes femmes otages du jihadiste pendant « quatre heures et quatre minutes d’enfer ».
Il avait débuté sa plaidoirie avec une phrase de Coulibaly lancée pendant sa prise d’otages, résumant selon lui cette « haine » : « Vous les Juifs, vous aimez la vie alors que pour nous, c’est la mort qui est importante. »
Amedy Coulibaly et les frères Kouachi, qui avaient « concerté » leurs attaques meurtrières, ont été abattus le 9 janvier 2015 dans un double assaut policier.
En première instance, en décembre 2020, la cour d’assises spéciale de Paris avait condamné les onze accusés présents, dont quatre pour terrorisme, à des peines allant de quatre ans d’emprisonnement à trente ans de réclusion.
Seuls deux ont fait appel et sont rejugés depuis le 12 septembre devant une autre cour d’assises composée uniquement de magistrats professionnels.
Ali Riza Polat, 37 ans, encourt la perpétuité pour complicité d’assassinats terroristes. Amar Ramdani, 41 ans, est accusé d’avoir fourni des armes et financé les attentats.
« Pas d’armes, pas de morts. C’est aussi simple que cela », a souligné Me Alain Jakubowicz.
Les réquisitions du parquet général sont prévues le 18 octobre.
Verdict attendu le 20 ou 21 octobre.