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Au procès de l’attaque à Nice en 2015, l’accusé revient sur ses aveux

Moussa Coulibaly, qui s'est souvenu d'un verset coranique disant "qu'il faut repousser ceux qui combattent les musulmans", a nié avoir voulu se livrer au jihad armé

La Cour d'assises de Paris. (Crédit : justice.gouv.fr)
La Cour d'assises de Paris. (Crédit : justice.gouv.fr)

Moussa Coulibaly, délinquant radicalisé jugé pour l’attaque au couteau de trois militaires devant un centre communautaire juif à Nice en février 2015, est revenu mercredi sur ses aveux, affirmant devant les assises de Paris qu’il ne voulait « pas les tuer ».

A l’ouverture des débats lundi, l’accusé de 35 ans avait reconnu pour la première fois « l’intégralité des faits », admettant la préméditation de cette attaque survenue le 3 février 2015, cinq jours après son expulsion de Turquie et moins d’un mois après les attentats jihadistes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.

Il avait été arrêté après avoir, dans une artère commerciale très fréquentée de Nice, blessé avec un long couteau deux militaires tandis qu’un troisième soldat parvenait à le maîtriser. La scène avait été filmée par les caméras de surveillance de la ville.

« Oui, je reconnais les faits, oui », avait-il dit lundi, le regard vague dans le box et semblant hésiter dans les réponses à apporter à la cour d’assises spéciale.

« Ces accusations m’ont peiné. J’étais abattu. J’étais pressé que ça se termine. Je vous ai dit que je reconnaissais les faits mais je ne les reconnais pas », a déclaré Moussa Coulibaly lors de son interrogatoire mercredi.

Il a assuré avoir, sous le coup de l’impulsion, agressé le premier militaire qu’il a croisé sur son chemin ce vendredi de février 2015 après s’être souvenu d’un verset coranique disant « qu’il faut repousser ceux qui combattent les musulmans ».

En visant son visage, il voulait « laisser une marque » mais « à aucun moment toucher une partie vitale », a avancé l’accusé.

Il s’est défendu d’avoir voulu prendre le fusil d’assaut du soldat qui l’a maîtrisé au sol après lui avoir fait une balayette, assurant s’être « laissé interpeller » après avoir « réalisé » son acte.

« Je sais que c’est mal ce que j’ai fait », a poursuivi Moussa Coulibaly, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il s’est cependant « interdit d’éprouver des regrets (…) en solidarité avec les pays musulmans qui subissent des bombardements », notamment dus à l’intervention militaire au Mali.

Comme lors de l’instruction, l’accusé a aussi nié avoir voulu se livrer au jihad armé et se rendre en Syrie, invoquant devant la cour « un voyage touristique » qui l’a mené en trois jours à Nice, en Corse puis à Istanbul, d’où il a été refoulé.

Jusqu’à son passage à l’acte, Moussa Coulibaly était surtout connu pour des faits de droit commun et avait écopé de condamnations pour vol, usage de stupéfiants et outrage.

Il se serait radicalisé en 2011 ou 2012 selon les membres de sa famille, qui n’ont pu expliquer l’élément déclencheur.

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