Israël en guerre - Jour 532

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Au procès de son assaillant, Salman Rushdie raconte s’être vu « mourir »

Dès son entrée dans le tribunal, l'accusé, qui est aussi inculpé par la justice fédérale américaine pour « acte de terrorisme au nom du Hezbollah », a lancé les mots « Palestine libre »

Cette combinaison d'images créée le 11 février 2025 montre (de gauche à droite) Hadi Matar, l'homme accusé de la tentative de meurtre de l'auteur Salman Rushdie, au tribunal pour une audience de procédure au Chautauqua County Courthouse à Mayville, New York, le 18 août 2022, et le romancier indien-britannique Salman Rushdie à Berlin, le 16 mai 2024. L'auteur des « Versets sataniques », Salman Rushdie, a témoigné le 11 février 2025 au procès de l'homme accusé d'avoir tenté de le tuer, décrivant les événements qui ont conduit à l'attaque. Rushdie, qui portait des lunettes polarisées sur un seul verre pour masquer la blessure qui l'a rendu aveugle d'un œil, a prêté serment et a commencé à décrire le jour de 2022 où il a été attaqué. (Photo de ANGELA WEISS et Tobias SCHWARZ / AFP)
Cette combinaison d'images créée le 11 février 2025 montre (de gauche à droite) Hadi Matar, l'homme accusé de la tentative de meurtre de l'auteur Salman Rushdie, au tribunal pour une audience de procédure au Chautauqua County Courthouse à Mayville, New York, le 18 août 2022, et le romancier indien-britannique Salman Rushdie à Berlin, le 16 mai 2024. L'auteur des « Versets sataniques », Salman Rushdie, a témoigné le 11 février 2025 au procès de l'homme accusé d'avoir tenté de le tuer, décrivant les événements qui ont conduit à l'attaque. Rushdie, qui portait des lunettes polarisées sur un seul verre pour masquer la blessure qui l'a rendu aveugle d'un œil, a prêté serment et a commencé à décrire le jour de 2022 où il a été attaqué. (Photo de ANGELA WEISS et Tobias SCHWARZ / AFP)

Il a « hurlé » de douleur, au point de se voir « mourir » : l’écrivain Salman Rushdie, symbole de la liberté d’expression, a raconté mardi au procès de son assaillant présumé, dans le nord des États-Unis, la brutalité de l’agression au couteau qu’il subie à l’été 2022.

Le procès de Hadi Matar, un Américano-libanais de 23 ans qui a grandi aux États-Unis, s’est ouvert lundi à Mayville, dans l’État de New York, près de la frontière avec le Canada.

Il a tenté de tuer le 12 août 2022 l’auteur des « Versets sataniques », ouvrage qui avait valu il y a plus de trente ans à Salman Rushdie une fatwa de l’Iran, qui le jugeait blasphématoire.

Devant les jurés mardi, l’écrivain américano-britannique, né en Inde, a rembobiné les événements survenus devant près d’un millier de personnes lors d’une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans cette région paisible de l’Amérique des Grands Lacs.

Vêtu d’un costume sombre, l’œil droit dont il a perdu l’usage caché derrière un verre teinté, il a retracé l’agression lors de laquelle il a été lardé à l’arme blanche et dont il a déjà fait le récit dans un livre, « Le couteau ».

Il se souvient d’avoir vu « à la dernière minute », son agresseur se « précipiter » sur lui sur sa droite, dans l’amphithéâtre. A ce moment-là, il a raconté aux jurés avoir été choqué par son regard « noir » qui lui a paru « très féroce ».

« Mare de sang »

Puis les coups ont plu. « C’était un coup de couteau dans mon œil, extrêmement douloureux, après ça j’ai hurlé de douleur et je ne pouvais plus voir » de cet œil, a détaillé Rushdie, aujourd’hui âgé de 77 ans. Il s’est retrouvé dans une « mare de sang ».

« Il m’est venu à l’esprit que j’allais mourir », a-t-il assuré.

Hadi Matar est passé « tout près » de tuer Salman Rushdie, avait convenu la veille, à l’ouverture du procès, le procureur Jason Schmidt.

Cette image fixe tirée d’une vidéo montre Hadi Matar, 24 ans, de Fairview, NJ, à gauche, escorté de la scène, alors que les gens aident l’auteur Salman Rushdie, au centre droit, à la Chautauqua Institution, à Chautauqua, NY, le 12 août 2022. (Crédit : AP)

L’accusé « a plongé son couteau avec force, efficacité et rapidité », avait décrit l’accusation. « Il a frappé la tête, le cou, l’abdomen et le haut de la cuisse », ce qui a valu des semaines d’hospitalisation à l’écrivain.

Henry Reese, cofondateur de « Pittsburgh Ville Refuge », un projet d’aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé.

Lundi, l’accusé, dont le procès doit durer environ deux semaines, était entré dans le tribunal en lançant les mots « Palestine libre ».

Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée de l’attaque. Il a plaidé non coupable devant la justice de l’État de New York des crimes de tentative de meurtre et agression, pour lesquels il encourt respectivement 25 et sept années de prison.

L’une de ses avocates, Lynn Schaffer, a appelé les jurés à ne pas condamner son client à l’avance et à se méfier des a priori.

Quelques jours après les faits, l’accusé avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été « surpris » que Salman Rushdie ait survécu.

Il n’avait pas dit, en revanche, s’il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, à la tête de l’Iran à l’époque, mais souligné qu’il ne « [l’aimait] pas » et lui reprochait d’avoir « attaqué l’islam ».

Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine pour « acte de terrorisme au nom du Hezbollah », le mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran.

Téhéran avait nié toute implication dans l’agression.

Menacé de longue date depuis la fatwa iranienne, l’écrivain avait dû vivre caché pendant des années, avant de s’installer à New York.

En concluant son témoignage mardi, l’écrivain devenu une icône mondiale de la liberté d’expression, a arraché d’une phrase quelques rires étouffés des jurés : « La première chose que j’ai dite après avoir retrouvé la capacité de parler, c’était : ‘Je peux parler’ ».

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