Autriche : Un rabbin attaqué au couteau par une femme à Vienne
Le plus haut responsable autrichien de la sécurité, le ministre de l’Intérieur Karl Nehammer, a condamné ce crime comme une « attaque contre la vie juive à Vienne »

Un rabbin a été attaqué jeudi soir à l’arme blanche à Vienne par une femme qui lui a arraché sa kippa et a hurlé une menace antisémite avant de s’enfuir, a déclaré la police de la capitale autrichienne, citée par le site web du Congrès juif européen.
L’assaillante, décrite comme une cinquantenaire qui portait un manteau gris, s’est soudainement précipitée sur le rabbin et a sorti le couteau de son sac à main.
Elle a donné un coup de pied dans la jambe du rabbin, a renversé son chapeau, puis lui a arraché sa kippa et a hurlé une insulte antisémite avant de s’enfuir, selon la police. La principale organisation juive de Vienne a déclaré à la chaîne de télévision autrichienne ORF que la femme avait hurlé « massacrez tous les Juifs ».
La police a quadrillé le quartier mais n’a pas pu retrouver l’assaillante.
Dieser Angriff ist eine Attacke auf das jüdische Leben in Wien. Neben dem bereits angeordneten verstärkten Schutz der Synagogen werden alle Maßnahmen getroffen um diesen offensichtlich antisemitisch motivierten Angriff rasch aufzuklären. 1/2 https://t.co/4buZiyw7Ck
— Karl Nehammer (@karlnehammer) November 26, 2020
Le plus haut responsable autrichien de la sécurité, le ministre de l’Intérieur Karl Nehammer, a condamné ce crime comme une « attaque contre la vie juive à Vienne » et l’affaire a été reprise par l’agence qui enquête sur les actes d’extrémisme et de terrorisme.
« En plus de la protection accrue des synagogues qui a déjà été ordonnée, toutes les mesures sont prises pour enquêter rapidement sur cette attaque apparemment antisémite », a déclaré Nehammer. « Il n’y a aucune tolérance pour l’antisémitisme, que sa motivation soit politique ou religieuse. »
La police a déclaré que le rabbin avait affirmé aux secouristes n’avoir subi aucune blessure physique.
L’attaque terroriste de début novembre à Vienne, revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique et qui a fait quatre morts et plusieurs blessés, s’était produite à quelques dizaines de mètres d’un bâtiment emblématique de la foisonnante histoire juive de la ville : le « Stadttempel », flamboyante synagogue du XIXe siècle.
L’assaillant « a commencé juste au pied de ce bâtiment [restaurant casher du centre de Vienne], il a peut-être vu qu’il n’y avait rien de notre côté et il a tiré juste en face et tué cette pauvre serveuse. On peut penser que c’était aussi la communauté juive qu’il visait, mais en vérité on ne saura jamais », confiait Shalom Berntholz à l’AFP, le propriétaire du restaurant.
L’auteur de l’attaque, né à Vienne et dont les parents sont originaires de Macédoine du Nord, a été tué par la police. Sous l’oeil affolé de dizaines de passants, Kujtim Fejzulai, 20 ans, avait ouvert le feu aux alentours de 20h00 sur cette placette pavée, où sont situés, outre les bâtiments de la communauté juive, plusieurs bars et restaurants prisés des noctambules.
« Le bâtiment était fermé à ce moment de la journée et ce quartier est LE quartier animé de la ville », souligne le rabbin Schlomo Hofmeister, qui « ne peut pas exclure » un motif antisémite.