Avec Trump en ville, Bennett fait pression pour la reconnaissance de Jérusalem
Le président de HaBayit HaYehudi met en garde contre la cession “même d'un centimètre de terrain à nos ennemis”
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le ministre de l’Education Naftali Bennett a utilisé lundi la visite du président américain Donald Trump pour renforcer ses pressions pour que les Etats-Unis reconnaissent Jérusalem comme capitale d’Israël.
Après avoir demandé sans succès la reconnaissance pendant une brève poignée de mains avec Trump à l’aéroport Ben Gurion lundi en début d’après-midi, Bennett, qui dirige le parti nationaliste religieux HaBayit HaYehudi, a persisté en demandant un changement de politique américaine dans la même journée.
« En tant que chef du monde libre, et meilleur ami d’Israël, vous avez l’opportunité historique d’être le premier dirigeant à reconnaître Jérusalem comme capitale éternelle d’Israël », a déclaré Bennett pendant un discours devant le Mouvement mondial mizrahi.
« Au nom du peuple israélien de gauche et de droite, et au nom des Juifs du monde entier, je vous appelle aujourd’hui, président Trump, à entrer dans l’histoire ! Reconnaissez Jérusalem comme la capitale d’Israël ! »
Bennett a également jugé que l’incapacité de la communauté internationale à reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël était une « anomalie historique ».
President Trump,
On behalf of the Israeli people, please recognize Jerusalem as Israel's united capital.
You can do this!
(Pic: bardugo) pic.twitter.com/T72RTel6yF— Naftali Bennett בנט (@naftalibennett) May 22, 2017
Le président du parti pro-implantations a également déclaré qu’il n’accepterait pas de « donner même un centimètre de terrain à nos ennemis. »
Lundi, après l’arrivée de Trump à l’aéroport Ben Gurion, Bennett avait transmis un message similaire quand il avait serré la main du président américain sur le tarmac.
« Cela fait 50 ans que nous avons unifié Jérusalem, a dit Bennett à Trump. Il est à présent temps de reconnaître que Jérusalem est la capitale d’Israël. »
« C’est une idée », a répondu Trump, avant de s’avancer vers le ministre suivant.

Les propos de Bennett, similaires à ceux tenus à Trump par le ministre de l’Environnement Zeev Elkin (Likud), ont été prononcés après la formation d’un différend entre les Etats-Unis et Israël, alors que l’administration Trump a refusé de reconnaître la souveraineté israélienne sur Jérusalem Est, y compris sur le mur Occidental, considéré comme le site le plus saint où les Juifs peuvent prier.
Trump a déclaré que Jérusalem était la « capitale éternelle d’Israël » et a promis d’y déplacer l’ambassade américaine pendant sa campagne électorale, mais a depuis semblé prendre du recul sur ces positions.
« Le président Trump n’a pas encore pris de décision sur le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem et ne prévoit pas de prendre une décision sur le sujet avant la fin de sa visite », a dit un responsable américain au Times of Israël la semaine dernière.
Selon la Deuxième chaîne, les responsables américains seraient très mécontents de Bennett, affirmant qu’il est le responsable principal de la décision de Trump de reculer le déplacement de l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem.
L’un des conseillers de Trump a dit à l’équipe israélienne que « s’il y a une personne qui a enterré les chances de déplacer l’ambassade, c’est Naftali Bennett », a annoncé la chaîne jeudi.
Ce mois-ci, le président de HaBayit HaYehudi avait déclaré que « tout accord basé sur la division de Jérusalem est voué à l’échec. » Il a également dit au Premier ministre Benjamin Netanyahu qu’il devait demander à la Maison Blanche de déplacer l’ambassade.
Bennett avait alors répondu à ces accusations, disant que sa tâche était de servir Israël, pas l’administration Trump.
« Bennett salue Trump pour sa première visite en Israël, avait déclaré un porte-parole du ministre. Cependant, parallèlement, il protège la sécurité d’Israël et préserve ses politiques. »
Raoul Wootliff a contribué à cet article.