Avi Mor, 61 ans : L’amoureux des animaux à la main verte
Il a été assassiné au kibboutz Beeri, le 7 octobre
Avi Mor, 61 ans, a été assassiné par les terroristes du Hamas dans sa maison du kibboutz Beeri, le 7 octobre.
Mor, fils de survivants de la Shoah, laisse derrière lui trois enfants, Roi, Gil et Tomer, sa sœur jumelle, Yael et son plus jeune frère, Boaz. Il a été inhumé le 19 octobre au kibboutz Revivim. Son ex-beau-père, Raffi Mordo, a aussi été tué pendant l’assaut, et il a été enterré le même jour.
Son ami d’enfance, Tsvika Yechilzuke, s’est souvenu avoir grandi avec lui dans la rue Hameri à Givatayim et il s’est rappelé qu’il lui avait rendu visite plusieurs années auparavant à Beeri, « où il avait installé sa famille et où il aura vécu pendant la plus grande partie de sa vie jusqu’à ce samedi maudit ». Apprendre sa mort, a-t-il écrit, « ramène lentement des souvenirs des adolescents stupides que nous étions, malgré la peine qui m’étreint ».
L’éloge funèbre préparé par le kibboutz a noté que Mor était quelqu’un de très actif, qu’il faisait du vélo, qu’il jouait au tennis et qu’il faisait de la gym – notant également son amour pour le cinéma et pour la lecture, avec les encyclopédies qu’il avait achetées et qu’il chérissait particulièrement. Il adorait les animaux et il avait eu de nombreux chats et de nombreux chiens pendant toute son existence.
Au cours des années, il avait assumé une grande variété d’emplois au sein du kibboutz – il avait ainsi été professeur de tennis, il avait travaillé à l’imprimerie, il avait été jardinier et laveur de voitures à la station automobile. Même s’il n’avait pas été officiellement chargé des espaces verts au sein de la communauté, il prenait toutefois grand soin des plantes dans le kibboutz, de celles qui poussaient dans son propre jardin ou ailleurs.
Il avait rencontré Tamira, qui devait devenir son épouse, à l’âge de 16 ans à l’occasion d’une visite à Beeri. Des années plus tard, le couple s’était marié et il s’était établi dans le kibboutz, là où elle avait grandi. Ils y avaient élevé leurs propres enfants.
Selon l’éloge funèbre, il avait servi pendant la Première guerre du Liban, en 1982. Il avait été stationné dans le sud du pays, à Beaufort. Il était revenu « irrémédiablement blessé à l’âme. A partir du moment où il était rentré, il était devenu quelqu’un de différent ». Lui et Tamira avaient finalement divorcé.
Son fils Tomer a déclaré avoir des souvenirs heureux malgré les luttes intérieures de son père, évoquant « nos voyages dans la nature, les kumzitz [feux de joie] avec un bon thé chaud qu’on préparait ensemble, nos nuits sous la tente, nos parties de bowling, nos déplacements à Eilat… Nos parties de padel sur la plage de Tel Aviv, nos énormes châteaux de sable dont nous envoyions toujours des photos à Yael ».