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Avion russe abattu : un « mauvais message » envoyé « aux terroristes », selon Zarif

L'armée russe confirme le sauvetage lors d'une opération spéciale du second pilote du Su-24 abattu ; Erdogan et Obama d'accord sur la nécessité de réduire les tensions

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre libanais Tammam Salam le 11 août 2015 au Palais du gouvernement dans la capitale Beyrouth (Crédit : AFP PHOTO / ANWAR AMRO)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre libanais Tammam Salam le 11 août 2015 au Palais du gouvernement dans la capitale Beyrouth (Crédit : AFP PHOTO / ANWAR AMRO)

Le second pilote de l’avion russe Su-24 abattu mardi par la Turquie a été secouru après une opération spéciale menée conjointement par les forces syriennes et russes, a annoncé mercredi le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

« L’opération a été un succès. Le pilote a été rapatrié sur notre base » de Hmeimim en Syrie, a déclaré M. Choïgou, cité par les agences russes, remerciant « tous nos hommes qui ont pris d’énormes risques toute la nuit » pour sauver le pilote.

Selon le ministre russe, l’opération de sauvetage, menée conjointement par les forces spéciales russes et syriennes, « a duré 12 heures » et a été déclarée terminée à 03H40, heure de Moscou (00H40 GMT).

L’autre pilote du Su-24 a été tué alors qu’il descendait en parachute après s’être éjecté, avait annoncé mardi l’état-major russe, ajoutant qu’un soldat participant aux opérations de sauvetage avait été tué après qu’un hélicoptère Mi-8 eut été endommagé par des tirs.

Sergueï Choïgou a par ailleurs annoncé mercredi le déploiement sur la base aérienne de Hmeimim de systèmes de défense antiaérienne S-400. Le croiseur Moskva de la flotte russe, équipé de systèmes antiaériens, est quant à lui arrivé près de la province de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie.

Le président russe Vladimir Poutine a confirmé le déploiement de systèmes de défense antiaérienne à Hmeimin, qui complète les mesures annoncées mardi soir par l’état-major russe: envoi du croiseur Moskva et le fait que les bombardiers russes voleront désormais sous la protection de chasseurs.

« J’espère que ce déploiement, ainsi que les autres mesures prises, sera suffisant pour assurer la sécurité des vols » des avions de l’armée russes, a déclaré Vladimir Poutine, selon des propos diffusés à la télévision.

M. Poutine a également confirmé que le second pilote avait été « sauvé », ajoutant que « lui et les participants aux opérations de sauvetage recevront les honneurs de l’État ».

Selon l’état-major russe, le Su-24 a été abattu par l’armée turque au dessus du territoire syrien sans sommation et s’y est écrasé à quatre kilomètres de la frontière, tandis qu’Ankara affirme que l’avion russe survolait son territoire et avait été averti « dix fois en l’espace de cinq minutes ».

Un « mauvais message » envoyé « aux terroristes », selon Zarif

L’avion russe abattu mardi par la Turquie à sa frontière avec la Syrie envoie « un mauvais message aux groupes terroristes » et démontre le besoin « d’une lutte internationale unie » pour les combattre, a estimé le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

« Cet acte montre une fois encore le caractère sensible de la situation en Syrie et son effet sur la paix et la sécurité mondiales, ainsi que la nécessité d’une lutte internationale unie pour combattre le terrorisme », a déclaré M. Zarif lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov mardi soir, selon Hossein Jaber-Ansar, porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Téhéran.

« De tels actes peuvent mener à une escalade de la crise syrienne et envoient un mauvais message aux groupes terroristes », a-t-il estimé.

Cela « fait croire » en effet aux groupes armés hostiles au régime, dont le groupe jihadiste Etat islamique (EI), « qu’ils peuvent continuer leurs activités terroristes en tirant partie de la division » parmi ceux qui les combattent.

La Turquie a abattu mardi un avion militaire russe qui avait selon elle violé son espace aérien à sa frontière avec la Syrie, provoquant la colère du président russe Vladimir Poutine qui a dénoncé « un coup de poignard dans le dos ».

La Russie est avec l’Iran le principal soutien du pouvoir de Damas, alors que les Occidentaux et la Turquie veulent que le président syrien Bachar el-Assad quitte le pouvoir.

Le président Poutine, en visite lundi à Téhéran, y a rencontré le guide suprême, l’ayatollah Ali Khameni, plus haute autorité politique et religieuse d’Iran, mais également chef suprême des armées. Ils ont affiché leur entente parfaite pour rejeter toutes « tentatives extérieures de dicter » son avenir à la Syrie.

Poutine recommande aux Russes de ne plus se rendre en Turquie

Le président Vladimir Poutine a recommandé mercredi à ses concitoyens de ne plus se rendre en Turquie, l’une de leurs destinations touristiques favorites.

« Que faire après des faits aussi tragiques, la destruction de notre avion et la mort d’un pilote ? C’est une mesure nécessaire (de dissuader les Russes d’aller en Turquie, ndlr), et le ministère des Affaires étrangères a bien fait d’avertir nos citoyens du danger » de séjourner en Turquie, a déclaré M. Poutine dans des propos retransmis à la télévision.

« Après ce qu’il s’est passé hier, nous ne pouvons exclure d’autres incidents. Et s’ils se produisent, nous devrons réagir. Nos citoyens qui se trouvent en Turquie pourraient se retrouver en danger », a-t-il poursuivi.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déjà déconseillé mardi aux Russes tout voyage en Turquie en raison de la menace terroriste.

La Turquie constitue la principale destination touristique des Russes avec l’Égypte, vers laquelle toutes les liaisons aériennes ont cessé après le crash de l’Airbus russe dans le Sinaï le 31 octobre.

Plus de trois millions de touristes russes se sont rendus en Turquie en 2014, le deuxième contingent de visiteurs étrangers dans le pays derrière l’Allemagne.

M. Poutine a déjà mis en garde Ankara contre les « conséquences sérieuses » pour les relations entre les deux pays du crash d’un Su-24, abattu mardi à la frontière syrienne par l’aviation turque.

Indignés, les médias russes appellent toutefois à la prudence

La une des journaux était dominée par les photos du chasseur russe en flammes et par les mots du président Vladimir Poutine, qui a dénoncé « un coup de poignard dans le dos » de la part d’Ankara.

« La Russie ne sera pas un bouc-émissaire », écrit le tabloïd pro-Kremlin Komsomolskaïa Pravda dans un billet d’opinion à la tonalité agressive.

La gravité de l’incident a poussé les médias russes à mettre en garde contre une possible « nouvelle crise des missiles de Cuba », qui avaient amené les États-Unis et l’URSS au bord d’une confrontation nucléaire en 1962.

« Il n’y a pas eu d’accrochage aussi direct entre la Russie et un pays de l’Otan depuis cet épisode », estime le site internet indépendant Gazeta.ru.

Une capture d'écran d'une vidéo qui montre un avion de chasse russe brûlant en train de tomber après avoir été abattu près de la frontière turco-syrienne, à Hatay le 24 novembre, 2015 (Crédit : AFP PHOTO / IHLAS AGENCE DE PRESSE)
Une capture d’écran d’une vidéo qui montre un avion de chasse russe brûlant en train de tomber après avoir été abattu près de la frontière turco-syrienne, à Hatay le 24 novembre, 2015 (Crédit : AFP PHOTO / IHLAS AGENCE DE PRESSE)

« La question la plus importante désormais est de savoir comment la Russie peut apporter une réponse convenable au président turc Tayyip Erdogan sans lancer la Troisième guerre mondiale ni menacer ses intérêts et ses relations avec la Turquie », s’interroge pour sa part le quotidien Moskovski Komsomolets.

Les médias russes avertissent en outre qu’une rupture des relations avec Ankara aurait des conséquences dramatiques pour les tour-opérateurs du pays, dont la Turquie est l’une des destinations privilégiées, ainsi que pour les liens économiques, notamment dans le secteur de l’énergie.

« La première victime sera l’industrie du tourisme », met en garde le quotidien économique Vedomosti, alors que le pouvoir russe a conseillé aux Russes de ne plus se rendre en Turquie.

« Quarante quatre milliards de dollars sont en danger », titre pour sa part le quotidien RBK, en référence à la balance commerciale entre les deux pays l’année dernière.

La Russie importe près de 20 % de ses légumes de Turquie, selon Vedomosti. Ankara est également le deuxième client le plus important pour le gaz russe en Europe après l’Allemagne.

Ankara veut éviter toute « escalade » avec Moscou, assure Erdogan

« Nous n’avons absolument aucune intention de provoquer une escalade après cette affaire », a déclaré M. Erdogan devant un forum de pays musulmans réuni à Istanbul, « nous défendons seulement notre sécurité et le droit de notre peuple ».

M. Erdogan a de nouveau justifié le recours à la force par les F-16 turcs en répétant que le Sukhoï Su-24 russe avait été sommé « 10 fois en 5 minutes » de quitter la frontière.

Le président Erdogan en avril 2015 (Crédit :  AFP PHOTO / DANIEL MIHAILESCU)
Le président Erdogan en avril 2015 (Crédit : AFP PHOTO / DANIEL MIHAILESCU)

Il a également affirmé que les Turcs ignoraient la nationalité de l’avion au moment d’ouvrir le feu. « Nous avons été informés de la présence d’un avion à la nationalité inconnue », a indiqué le chef de l’Etat turc.

M. Erdogan a toutefois dénoncé une nouvelle fois l’intervention militaire russe aux côtés du régime du président Bachar al-Assad, dont il a fait du départ immédiat une condition sine qua non de toute solution politique au conflit syrien.

« Personne n’est dupe », a-t-il lancé. « Ils (les Russes) affirment vouloir viser Daech (acronyme arabe du groupe de l’Etat islamique), mais il n’y pas de Daech dans cette zone. Ils frappent les Turkmènes de Bayirbucak », a insisté le président.

L’appareil russe abattu par la chasse turque s’est écrasé dans l’extrême nord-ouest du territoire syrien, au nord de Lattaquié, théâtre depuis plusieurs jours de violents combats entre l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe, et des groupes rebelles, dont ceux issus de la minorité turcophone de Syrie.

M. Erdogan a enfin indiqué que deux citoyens turcs avaient été « blessés » par la chute sur le sol turc de débris de l’avion russe abattu.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a convenu avec son homologue américain Barack Obama de « l’importance de désamorcer les tensions » après que l’armée turque a abattu un avion militaire russe à la frontière syrienne, a annoncé mardi la présidence turque après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.

Le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse après le sommet du G20 à Antalya le 16 novembre, 2015 (Crédit :  AFP PHOTO / OZAN KOSE)
Le président américain Barack Obama lors d’une conférence de presse après le sommet du G20 à Antalya le 16 novembre, 2015 (Crédit : AFP PHOTO / OZAN KOSE)

« Ils sont d’accord sur l’importance de désamorcer les tensions et de faire en sorte d’éviter de nouveaux incidents similaires », a déclaré la présidence dans un communiqué.

M. Obama a souligné lors de cet échange que le droit de la Turquie de défendre sa souveraineté était « soutenu par les Etats-Unis et l’Otan », selon le communiqué.

Les deux dirigeants ont également exprimé leur engagement en faveur d’un processus politique de transition vers la paix en Syrie, ainsi que leur détermination commune à combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

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