Beitar Illit: Un manifestant anti-confinement renversé par un véhicule municipal
La police indique avoir ouvert une enquête ; rien ne permet pour l'instant de dire si la voiture a percuté volontairement ou non le manifestant

Un véhicule de sécurité appartenant à la municipalité de Beitar Illit a été filmé, jeudi soir, percutant un jeune homme qui manifestait contre la prolongation prévue du confinement dans l’implantation haredi en raison du taux de morbidité élevé qui caractérise la municipalité dans un contexte de crise du coronavirus.
L’homme a été légèrement blessé après avoir été projeté au sol au moment où la voiture partait à vive allure du lieu de la manifestation, suscitant l’indignation sur les réseaux sociaux – en particulier parmi ceux qui ont critiqué la police pour ce qu’ils ont qualifié de recours à une force excessive contre les ultra-orthodoxes contrevenant aux directives gouvernementales induites par l’épidémie.
Toutefois, des images tournées par les caméras de sécurité de l’implantation semblent montrer le jeune protestataire se tenir au capot du véhicule tandis que des dizaines de personnes commencent également à l’entourer.
Le maire de la ville, Meir Rubinstein, a publié un communiqué disant qu’il veillerait à ce que le conducteur de la voiture soit renvoyé s’il était prouvé qu’il avait agi de manière inadéquate.
המשטרה עיכבה לחקירה את נהג רכב הביטחון שתועד פוגע בהולך רגל בביתר עילית. ראש העיר: "אין שום הצדקה לאירוע חמור כזה. איש הביטחון יובא מיידית לבירור ואם יימצא שנהג לא כדין – יפוטר לאלתר"
(צילום: שלומי כהן, מחאות החרדים הקיצוניים)@glick_sh pic.twitter.com/nHRoOKNPLd— גלצ (@GLZRadio) October 15, 2020
La police a noté avoir arrêté le conducteur, qui sera interrogé. Elle a annoncé par ailleurs qu’une enquête avait été ouverte sur l’incident.
Le cabinet a voté, jeudi matin, le début de la levée des restrictions de confinement dès dimanche, mais l’implantation de Beitar Illit devrait rester soumise à des mesures strictes de confinement en raison de son taux de morbidité élevé.
Elle était déjà rentrée, le mois dernier, dans la liste de plusieurs « zones rouges » qui avaient nécessité un couvre-feu. Les responsables de la ville avaient affirmé que Beitar Illit ne pourrait pas survivre à un nouveau confinement au niveau économique. Les responsables de la santé, de l’autre côté, avaient averti que l’incapacité à contenir la propagation du virus dans des secteurs hautement infectés pourrait entraîner un nouveau confinement du pays, qui serait de loin plus préjudiciable.
Jeudi, les ministres ont accepté de commencer à lever les limitations sur les déplacements imposées aux Israéliens – qui avaient l’autorisation de se déplacer exclusivement dans un périmètre d’un kilomètre autour de leurs habitations, sauf exceptions – dès la semaine prochaine. Les citoyens pourront aussi se rendre les uns chez les autres dans la mesure où les restrictions sur les rassemblements sont respectées (avec une limite de dix personnes à l’intérieur et de vingt personnes à l’extérieur) ; les crèches et les garderies pourront rouvrir ainsi que les entreprises qui ne reçoivent pas de public ; les restaurants pourront vendre des plats à emporter et les Israéliens pourront aller sur les plages et dans les parcs nationaux. Le mur Occidental et le complexe du mont du Temple pourront à nouveau accueillir les fidèles, sous certaines restrictions.
Cette première phase de réouverture à l’issue d’un confinement national d’un mois entre dans le cadre d’un plan ourdi par le ministère de la Santé qui prévoit une sortie de crise graduelle, sur plusieurs mois, qui dépendra de cibles épidémiologiques à atteindre.
L’Etat juif a été placé sous confinement national depuis un mois pour contenir une seconde vague de la pandémie qui, à un moment, a atteint les 9 000 cas par jour. Ces derniers jours, il y a eu une baisse du nombre de cas quotidiens ainsi que du pourcentage de tests positifs dans ce contexte de restrictions imposées au public. Le bilan des décès n’a cessé de s’alourdir, toutefois, franchissant dimanche dernier la battre des 2 000 – seulement cinq semaines après avoir passé le tournant des 1 000 morts.