Ben Platt affirme que son identité « n’est pas définie » par Israël
Suite aux critiques adressées à Hannah Einbinder pour ses propos contre l'État juif, le lauréat d'un Tony estime que les débats "dogmatiques" sur Israël peuvent "aliéner" les Juifs

JTA — Dans ses premières déclarations publiques importantes sur Israël depuis le déclenchement de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, l’acteur juif Ben Platt a déclaré que son identité juive n’était pas définie par Israël.
Platt a également exprimé son soutien à l’actrice juive, Hannah Einbinder, qui a suscité des critiques après avoir condamné le gouvernement israélien dans un récent discours de remise de prix.
« En tant que Juif queer, dont le lien personnel avec le judaïsme est culturel, émotionnel et interpersonnel, et qui ne se définit pas pour moi par l’État d’Israël, je me suis longtemps senti étranger à ce débat et à beaucoup de personnes de ma communauté d’origine qui font parfois part d’opinions différentes, voire dogmatiques », a écrit Platt sur Instagram, en partageant une vidéo du discours d’Einbinder.
Des propos qui révèlent un fossé entre la vision du monde de Platt et celle de son influente famille juive. Sa mère, Julie Beren Platt, est présidente des Fédérations juives d’Amérique du Nord, une organisation qui a collecté des centaines de millions de dollars pour Israël depuis le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023.
Son père, Marc Platt, producteur hollywoodien, aurait interpellé Rachel Zegler, star de Blanche-Neige, après la publication par l’actrice sur le réseau social X du slogan « Free Palestine ».
Selon Fortune, le frère de Platt, Jonah, qui anime un podcast intitulé « Being Jewish With Jonah Platt », a critiqué le message de Zegler dans un commentaire Instagram désormais supprimé.

En décembre, Marc avait également organisé une projection du documentaire « We Will Dance Again », qui retrace l’assaut sanglant du 7 octobre sur le site du festival de musique Nova.
Lors de la remise d’un prix à l’actrice juive de Hacks par la Human Rights Campaign pour sa représentation des LGBTQ+, Hannah Einbinder avait décrit le rôle de la justice sociale dans son identité juive et elle avait condamné les actions d’Israël à Gaza dans son discours, prononcé le mois dernier.
« En tant que personne queer, juive et américaine, je suis horrifiée par le massacre de plus de 65 000 Palestiniens à Gaza par le gouvernement israélien. Je suis honteuse et furieuse que ce massacre soit financé par les impôts des Américains », avait déclaré Einbinder en s’appuyant sur des chiffres publiés par le groupe terroriste qui sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.
« Il ne devrait pas être controversé de dire que nous devrions tous être contre le meurtre de civils. »
Un discours qui avait suscité des critiques de la part de certains membres de la communauté juive, notamment de la rabbin Denise Eger, appartenant à l’organisation pro-Israël LGBTQ A Wider Bridge. « Même si elle est comédienne, ses propos ne sont pas drôles », avait écrit Eger dans une lettre adressée à ses partisans, dans laquelle elle avait indiqué avoir demandé à s’entretenir avec Einbinder et souligné que son organisation était souvent « une voix isolée au sein de la communauté LGBTQ ».
Platt a déclaré que les paroles d’Einbinder lui avaient donné le sentiment d’être « vu et plein d’espoir ».
Platt aurait également publié un message en soutien à Mahmoud Khalil, militant anti-Israël actuellement détenu par l’administration Trump.
Ces messages marquent un tournant pour Platt. Après le pogrom du 7 octobre 2023, l’acteur avait condamné le groupe terroriste et les personnes qui utilisent le désir de « liberté et de droits de l’Homme en Palestine » pour justifier « l’antisémitisme et l’extermination des Juifs », selon The Algemeiner. Il avait récemment joué dans une reprise de « Parade », une comédie musicale sur Leo Frank, victime d’un lynchage juif, qui avait suscité des protestations de néo-nazis. Mais depuis lors, il était resté relativement silencieux, s’attirant les critiques tant des partisans d’Israël que des anti-Israël pour ne pas avoir mis à profit sa notoriété pour faire avancer leurs causes.

Noah Galvin, le mari de Ben Platt, est un virulent critique d’Israël. L’an dernier, l’acteur juif figurait parmi les signataires d’une lettre exprimant son soutien au discours de Jonathan Glazer, le réalisateur du film sur la Shoah « La Zone d’intérêt », lors de la cérémonie des Oscars. Dans cette lettre, Glazer critiquait Israël et la « déshumanisation ».
Dans une interview accordée en mars à son fils Jonah, Marc Platt avait déclaré que les dirigeants juifs de l’industrie cinématographique avaient la responsabilité de dénoncer l’antisémitisme.
« Je pense que nous avons tous la responsabilité de défendre notre communauté, comme toute autre communauté victime de haine doit se défendre, car l’une des choses que nous avons vraiment apprises depuis le 7 octobre, c’est que si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera », avait déclaré Marc Platt.