Bennett s’engage à faire pression sur Netanyahu pour construire plus en Cisjordanie
Le ministre de l'Éducation estime qu'Israël devrait profiter de l'opportunité présentée par l'administration Trump, perçue comme plus favorable aux implantations que celle d'Obama
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le ministre de l’Éducation Naftali Bennett a déclaré mercredi qu’il exhorterait le Premier ministre Benjamin Netanyahu à approuver davantage de constructions à Jérusalem Est et en Cisjordanie pour qu’Israël puisse consolider sa prise sur la terre.
Bennett, chef du parti pro-implantations Habayit Hayehudi, a déclaré sur les ondes de la radio militaire qu’Israël devrait profiter de l’opportunité présentée par l’administration Trump, qui, affirme-t-il, a reconnu la revendication juive en Cisjordanie.
Il s’est exprimé au lendemain du séjour de 28 heures du président américain Donald Trump en Israël et en Cisjordanie, durant lequel il s’est entretenu avec le Netanyahu ainsi qu’avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Dans son discours au Musée d’Israël mardi, Trump s’est engagé à se tenir aux côtés d’Israël.
Bennett a répondu par l’affirmative à la question de savoir s’il allait évoquer la construction dans les implantations à la réunion du cabinet qui fera le bilan de la visite de Trump.
« Je pense [qu’un boom des constructions] va se faire naturellement », a-t-il dit. « Construire notre pays va être quelque chose de naturel. » Il a fait remarquer qu’il a personnellement dit à Trump que les juifs étaient les indigènes du peuple de la Terre et Bennett a ajouté que « nous sommes en droit de construire sur notre terre, et cela renforcera notre sécurité ».
Bennett a expliqué qu’en premier lieu, il encouragera la construction à Jérusalem Est, qui a été considérablement ralentie ces dernières années en raison des 8 ans de l’administration Obama.
Bennett a poursuivi en disant qu’il fallait davantage de projets à Har Gilo et à Givat Zeev, deux implantations en Cisjordanie adjacentes à Jérusalem, où selon lui, « on ne construit pas assez ».
« Je ne pense pas qu’une personne de l’auditoire pense que Maalé Adoumim reviendra un jour aux Palestiniens », a-t-il proclamé, en référence à une grande implantation à l’est de Jérusalem.
Les Israéliens s’attendent à ce que Maalé Adumim, qui accueille près de 40 000 personnes, soit annexé par Israël dans le cadre d’un échange de territoires en cas d’accord avec les Palestiniens. Les détracteurs affirment qu’étendre la souveraineté israélienne jusqu’à cette implantation et sur une parcelle de terre appelée E-1, entre la ville et la capitale, séparerait totalement le nord et le sud de la Cisjordanie, où les Palestiniens souhaitent établir leur état
Il a souligné que Trump n’a pas parlé de la solution à 2 États durant son séjour, bien que ce soit la politique officielle des États-Unis depuis plusieurs administrations américaines. Bennett a ajouté que Trump avait « compris que la paix n’arrivera pas nécessairement grâce à l’établissement d’un état palestinien au cœur d’Israël ».
Bien que Trump ait dit qu’il sera plus tolérant à l’égard des implantations que ne l’a été l’administration Obama, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’ils doivent encore mettre au point un accord en ce qui concerne la politique en Cisjordanie. Trump a nommé David Friedman, un avocat américain, étroitement lié aux implantations, pour être son ambassadeur en Israël.
Au début du mois, Friedman avait déclaré que les États-Unis n’exigeront pas d’Israël qu’il instaure un gel de la construction dans les implantations comme condition préalable aux négociations de paix.
Depuis l’élection de Trump, le chef du parti HaBayit HaYehudi Naftali Bennett et les députés du Likud et de la droite en général ont intensifié leurs appels à l’annexion de zones importantes de la Cisjordanie, que les Palestiniens considèrent comme partie intégrante de leur futur état, notamment Maale Adumim.
Avant l’arrivée de Trump, le chef de l’opposition Isaac Herzog, du parti de l’Union sioniste, avait visité Maalé Adumim et déclaré que l’implantation devrait rester aux mains d’Israël dans le cadre d’un éventuel accord de paix.
Israël contrôle la Cisjordanie depuis qu’il l’a conquise pendant la guerre des Six Jours en 1967, mais n’a pas annexé de territoire au-delà de l’extension de la souveraineté à Jérusalem Est. Il a ensuite appliqué la loi israélienne au plateau du Golan, conquis aux Syriens au cours de la même guerre.
En mars, Israël a accepté d’imposer des restrictions sur la construction de nouvelles implantations, ce qui a été perçu comme un geste destinée à l’administration Trump après que des négociations de plusieurs mois entre les deux parties n’ont pas permis de parvenir à un accord formel sur la question.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.