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Benny Gantz dit ne pas vouloir de retrait territorial unilatéral

Évoquant le retrait du Gush Katif de 2005, le principal rival de Netanyahu a indiqué qu'il faut "en tirer les leçons et les appliquer dans d'autres endroits"

L'ancien chef d'état-major israélien Benny Gantz prononce son premier discours électoral, à Tel Aviv, le 29 janvier 2019. (Jack GUEZ / AFP)
L'ancien chef d'état-major israélien Benny Gantz prononce son premier discours électoral, à Tel Aviv, le 29 janvier 2019. (Jack GUEZ / AFP)

Le principal rival du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour les élections du 9 avril, Benny Gantz, a évoqué un possible retrait de secteurs de Cisjordanie, sans mentionner explicitement ce territoire, provoquant les foudres de la droite.

Dans sa première interview depuis le lancement de sa campagne, publiée mercredi par le quotidien Yedioth Aharonot, l’ex-chef d’état-major Benny Gantz se réfère notamment de façon positive au précédent qu’ont constitué le retrait israélien de la bande de Gaza et le démantèlement des implantations de cette enclave palestinienne en 2005.

Selon lui, ce retrait avait été « appliqué par l’armée et les résidents des implantations d’une façon douloureuse, mais bonne ».

Il faut « en tirer les leçons et les appliquer dans d’autres endroits », ajoute M. Gantz dans l’interview, qui sera publiée dans son intégralité vendredi.

Il ne précise toutefois pas l’ampleur que pourrait avoir un éventuel retrait de la Cisjordanie ni la manière de régler diplomatiquement le conflit avec les Palestiniens.

Israël a récupéré la Cisjordanie en 1967, situation dénoncée par les Palestiniens qui aspirent à créer un Etat comprenant entre autres ce territoire.

Benny Gantz a lancé sa campagne la semaine dernière en prononçant un discours dans lequel il avait rejeté tout retrait des blocs d’implantations en Cisjordanie où vivent la majorité des résidents des implantations, de la partie annexée du plateau du Golan et de la vallée du Jourdain, ou de Jérusalem-Est.

Même s’il ne le dit pas explicitement dans l’interview, il pourrait prôner un retrait israélien d’implantations isolées et « d’avant-postes illégaux » qui n’ont pas l’approbation des autorités. L’ensemble des implantations israéliennes en Cisjordanie sont illégales aux yeux du droit international.

Les plans de paix proposés dans le passé par Israël prévoyaient un retrait partiel de la Cisjordanie et le maintien des blocs d’implantations.

Le parti de M. Gantz, « Hossen LeYisrael » créé en décembre, pourrait remporter entre 21 et 24 des 120 sièges du Parlement, en deuxième position derrière le Likud de Benjamin Netanyahu, selon les derniers sondages.

Après la diffusion de cette interview, son parti a tenu à souligner dans un communiqué que Benny Gantz n’envisageait aucun retrait unilatéral des implantations.

Du côté de la droite israélienne, en revanche, les réactions ont été très critiques.

Ses observations ont attiré les critiques de Netanyahu et d’autres députés de droite qui ont accusé Gantz d’être un « gauchiste ».

« Nous vous l’avions dit : Benny Gantz va former un gouvernement de gauche avec l’aide » des députés arabes d’opposition qui ont 13 sièges sur 120 dans le Parlement, a affirmé un porte-parole du Likud.

Le ministre de l’Education Naftali Bennett, à la tête du parti HaYamin HaHadash, une formation ultra-nationaliste récemment fondée et favorable à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, est également monté au créneau.

« Gantz a jeté bas le masque et doublé sur sa gauche Avi Gabbay(le chef du Parti travailliste). Il veut expulser des juifs de leur foyer », a-t-il dit.

L’Autorité palestinienne « se réjouit » des propos de Gantz sur un éventuel retrait de la Cisjordanie

Nabil Abu Rudeinah, porte-parole de Mahmoud Abbas, lors d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie, le 5 décembre, suite à un entretien téléphonique entre Abbas et le président américain Donald Trump. (Crédit : Flash90)

Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est félicité des remarques faites par Benny Gantz, rival de Netanyahu.

« C’est encourageant s’il réussit, et s’il maintient cette opinion », a affirmé le porte-parole à des journalistes.

Il a toutefois admis que les Palestiniens ne connaissaient pas grand chose sur les choix politiques de Benny Gantz.

« Nous ne le connaissons pas encore, nous avons entendu parler de lui. Comme ne cesse de l’affirmer le président Abbas tout ce dont nous avons besoin c’est d’un gouvernement israélien qui croit en la paix », a souligné M. Abou Roudeina.

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