Bernard-Henri Lévy : « Je suis un juif heureux »
"L’islam n’est pas intrinsèquement antisémite. J’ai passé ma vie à m’engager aux côtés de musulmans," déclare le philosophe
A l’occasion de la sortie de son dernier livre « L’esprit du Judaïsme », Bernard-Henri Lévy, a été interviewé par Anne Sinclair sur Europe 1.
Dans cette interview, le philosophe indique que ce livre revient de loin, rédigé « au fil des 8, 10, 15 dernières années », il traite d’un ensemble de sujets liés au judaïsme.
Le philosophe aborde l’antisémitisme en France, la notion de peuple élu, son rapport avec la religion juive et la place de la communauté juive en France.
Concernant la notion de « peuple élu », BHL explique qu’il ne s’agit ni de « vanité » ni « d’arrogance » mais au contraire d’une responsabilité. Cette élection est synonyme d’obligation, souligne Bernard Henri-Lévy et n’engendre à aucun moment un sentiment « de supériorité ».
Le philosophe revient également sur la notion d’étude qui est essentielle dans le judaïsme.
« Si j’ai une identité, elle est heureuse par rapport au judaïsme. Je suis un juif heureux, » déclare le philosophe à l’antenne d’Europe 1. Dans cette affirmation, BHL s’oppose à ceux qui parlent d’identité malheureuse, douloureuse qui a été un élément de l’identité juive.
Concernant l’antisémitisme, BHL dénonce « l’islam des égorgeurs » qui, selon lui, n’est pas l’islam majoritaire en France et tient à le différencier de l’islam modéré, « l’islam des Lumières. »
« L’islam n’est pas intrinsèquement antisémite. J’ai passé ma vie à m’engager auprès de musulmans, » rappelle le philosophe. Il revient sur la création de SOS racisme avec « des catholiques, des protestants, des athées, des juifs et des musulmans et ça marchait très bien ».
Bernard-Henri Lévy exhorte à rompre avec l’idée qu’il y aurait un conflit éternel basé sur la religion entre les musulmans et les juifs.
Enfin, si le philosophe est « optimiste » quant à la situation des juifs en France, il explique le mouvement d’immigration vers Israël par les attaques répétées envers la communauté juive qui ont débuté avec le meurtre d’Ilan Halimi, il y a dix ans, suivi des attaques de Toulouse par Mohamed Merah, les manifestations anti-Israël en juillet 2014, et l’attaque contre l’Hyper Cacher.
« Je suis de ceux qui pensent qu’il faut garder son sang-froid parce que les institutions tiennent bon, » justifie BHL.
Bernard-Henri Lévy salue la phrase du Premier ministre français, Manuel Valls, « la France sans les juifs ne serait pas la France », qu’il estime être « d’une grande profondeur. » Pour le philosophe, la France amputée de ses juifs serait très diminuée.