Biden à ses côtés, Lapid saisit l’occasion pour exposer sa vision de Premier ministre
Se distinguant de Bennett et Netanyahu par le ton et le fond, le chef de Yesh Atid transmet un message à la région et à l'électorat israélien
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Il y a quelques semaines à peine, Yair Lapid n’aurait pas cru que ce serait lui qui accueillerait le président américain Joe Biden lors de sa visite cette semaine. Et d’ici quelques mois, les élections confirmeront son mandat de Premier ministre ou bien elles mettront fin à sa fonction d’intérimaire.
Lors de leur conférence de presse conjointe à Jérusalem jeudi après-midi, alors que Joe Biden se trouvait à ses côtés, Lapid a profité de ce moment où il était sûr d’avoir les projecteurs du monde entier sur lui pour se faire remarquer – en exposant sa vision d’Israël et de ses relations avec la région, qui différait en ton et en substance de celle de ses deux récents prédécesseurs, et qui mettait également son invité au défi.
Là où son récent prédécesseur Naftali Bennett s’était montré prudent et circonspect, Lapid, lui, n’a pas hésité à condamner « l’invasion injustifiée de l’Ukraine » par la Russie.
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Alors que son visiteur présidentiel avait indiqué qu’il préférait laisser encore un peu de temps à l’Iran pour voir s’il accepterait de conclure un accord sur son programme nucléaire, Lapid a affirmé que « la diplomatie ne les arrêtera pas ». Affrontant poliment mais sans détours l’approche de Biden, il a insisté : « La seule façon de les arrêter est de mettre sur la table une menace militaire crédible. » Rappelant les propres commentaires de Biden, il a noté : « Vous avez dit à plusieurs reprises, Monsieur le Président, que ‘les grands pays ne bluffent pas’. Je suis tout à fait d’accord. Il ne faut pas que ce soit un bluff, mais la réalité. »
Et alors que son rival aux élections du 1er novembre, le leader de l’opposition et ancien Premier ministre expérimenté Benjamin Netanyahu, a renoncé à soutenir une solution à deux États pour les Palestiniens, Lapid a déclaré de manière catégorique et ferme : « Une solution à deux États est une garantie pour un État d’Israël fort, démocratique et à majorité juive. »
Dans ses remarques préparées et dans la partie questions-réponses de leur apparition conjointe, Lapid a cherché à souligner la capacité et la volonté d’Israël de se défendre contre toutes les menaces ennemies, tout en mettant en avant un profond désir de nouer des relations pacifiques avec les pays de la région désireux de normaliser leurs relations.

Ce message était clairement destiné à et partagé par Biden, qui a souligné le soutien sécuritaire « inébranlable » des États-Unis à Israël et sa détermination à œuvrer pour « l’intégration complète » d’Israël dans la région.
Il était également clairement destiné à être entendu par les nouveaux partenaires régionaux potentiels : « Monsieur le Président, vous allez rencontrer les dirigeants de l’Arabie saoudite, du Qatar, du Koweït, d’Oman et de l’Irak », a noté M. Lapid. « Je voudrais que vous leur transmettiez à tous un message de notre part : Notre main est tendue vers la paix. Nous sommes prêts à partager notre technologie et notre expérience, prêts à ce que nos peuples se rencontrent et apprennent à se connaître, prêts à ce que nos scientifiques collaborent et que nos entreprises coopèrent. »
Mais surtout, il s’agissait d’un message destiné à l’électorat israélien. En rappelant l’expérience de la Shoah vécue par son père, en citant des Psaumes, en soulignant la puissance militaire d’Israël, ses réalisations et son désir de paix avec ses voisins, Lapid espère faire bouger les lignes politiques. Il espérait ainsi faire basculer une petite tranche de la population en sa faveur et sortir Israël de l’impasse électorale.
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