Israël en guerre - Jour 348

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Biden souligne à Netanyahu l’urgence de conclure l’accord de « trêve contre otages »

Harris a participé à l'appel ; selon des responsables arabes, Washington est allé trop loin en soutenant la position israélienne sur le corridor Philadelphi ; le cabinet de sécurité se réunira jeudi soir

Le président américain Joe Biden avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 25 juillet 2024. (Crédit : Susan Walsh/AP)
Le président américain Joe Biden avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 25 juillet 2024. (Crédit : Susan Walsh/AP)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est entretenu avec le président américain Joe Biden par téléphone mercredi, alors que les efforts pour parvenir à un accord de « trêve contre libération d’otages » sont dans l’impasse malgré le récent optimisme affiché par l’administration Biden.

La vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate à l’élection présidentielle, s’est également jointe à l’appel, selon la Maison Blanche.

Au cours de cet appel, Biden « a souligné l’urgence de conclure l’accord de ‘trêve contre libération d’otages’ et a évoqué des discussions à venir au Caire pour lever tout obstacle restant », a indiqué la Maison Blanche dans un compte-rendu de leur entretien téléphonique.

Les deux dirigeants ont également « discuté des efforts actifs et continus des États-Unis pour soutenir la défense d’Israël contre toutes les menaces de l’Iran, y compris ses groupes terroristes mandataires, le Hamas, le Hezbollah et les Houthis, ainsi que des déploiements militaires défensifs américains en cours », a ajouté le bref communiqué de presse des États-Unis.

La vice-présidente Kamala Harris et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant une réunion dans l’aile Eisenhower de la Maison Blanche, à Washington, le 25 juillet 2024. (Crédit : Julia Nikhinson/AP)

Le bureau de Netanyahu a refusé de commenter la conversation.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est rendu dans la région cette semaine pour présenter une « proposition de compromis » américaine destinée à surmonter les désaccords entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas sur des questions telles que le retrait de l’armée israélienne le long du couloir dit de « Philadelphi », qui sépare l’Égypte de la bande de Gaza dans l’éventualité d’un accord.

S’adressant à la presse lundi, Blinken a salué Netanyahu pour avoir soutenu la proposition.

Mais l’approche de Blinken a déplu à certains. Deux responsables arabes d’un pays médiateur et un troisième responsable impliqué dans les pourparlers ont déclaré au Times of Israel que Blinken était allé trop loin pour satisfaire les positions de Netanyahu sur le maintien de la présence de Tsahal dans les corridors Philadelphi et Netzarim.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’adressant à la presse, à l’hôtel David Kempinski, à Tel Aviv, le 19 août 2024. (Crédit : Kevin Mohatt/Pool Photo via AP)

Un responsable arabe a déploré qu’il soit inutile d’organiser la réunion de haut niveau des négociateurs prévue plus tard cette semaine au Caire, à moins que les États-Unis ne fassent pression sur Netanyahu pour qu’il revienne sur ses exigences non négociables et qu’ils modifient leur proposition charnière en conséquence.

Un deuxième responsable arabe a exprimé sa perplexité face à l’insistance publique répétée de Blinken ces derniers jours sur le fait que Netanyahu soutient la proposition des États-Unis, arguant que cela présente le Hamas comme la seule partie à faire obstruction.

Le responsable arabe a souligné les déclarations répétées du Premier ministre israélien, sur la nécessité d’une présence militaire israélienne permanente dans le corridor Philadelphi pour empêcher la contrebande d’armes de l’Égypte vers Gaza.

Un troisième responsable impliqué dans les pourparlers a déclaré que la proposition américaine ne permettait pas une présence israélienne permanente dans le corridor, mais qu’elle n’excluait pas un déploiement partiel.

Une vue du couloir de Philadelphi qui sépare le sud de la bande de Gaza et l’Égypte, le 15 juillet 2024. (Crédit : Oren Cohen/Flash90)

Lors d’une réunion mardi, Netanyahu a déclaré à un groupe de parents de soldats de soldats tombés au combat le 7 octobre et d’otages détenus à Gaza « qu’Israël ne quittera en aucun cas ni corridor Philadelphi, ni celui de Netzarim ».

De telles déclarations nuisent aux efforts visant à maintenir les pourparlers avec le Hamas, a déclaré le fonctionnaire.

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a clairement fait savoir, après avoir renoncé à sa demande d’un engagement israélien de cessez-le-feu, qu’il n’accepterait pas le maintien de la présence israélienne à Rafah et à Netzarim. « Netanyahu va donc devoir décider s’il veut s’en tenir à ces nouvelles exigences ou s’il veut ramener les otages vivants à la maison », a déclaré le fonctionnaire.

Dans une déclaration commune avec le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien mercredi soir, le Hamas a confirmé qu’il n’accepterait rien de moins qu’un accord comprenant « un cessez-le-feu global, un retrait complet [des troupes israéliennes] de la bande de Gaza, le début de la reconstruction et la fin du blocus [restrictions sécuritaires imposées par Israël et l’Égypte] ».

Des manifestants écrivant les noms des otages du Hamas sur le sol de la rue Begin au milieu des appels à un accord pour la libération des otages, à Tel Aviv, le 20 août 2024. (Crédit : Oded Engel/Mouvement de protestation pour la démocratie)

Les groupes terroristes ont déclaré qu’ils tenaient les dirigeants israéliens « responsables de l’effondrement des efforts déployés par les médiateurs en insistant sur la poursuite de l’agression et en niant ce qui a été convenu lors des étapes précédentes, en particulier la proposition que le groupe [terroriste] avait acceptée le 2 juillet ».

La proposition du 2 juillet, que Netanyahu a rejetée, était elle-même une réponse à la proposition israélienne rendue publique par Biden fin mai.

Selon la chaîne publique Kann, Netanyahu a accepté, lors de sa rencontre avec Blinken lundi, de retirer les troupes de Tsahal du corridor Philadelphi dans le cadre de la deuxième phase d’un éventuel accord de « trêve contre otages » avec le Hamas.

Cependant, le bureau de Netanyahu a répondu que cette information était « incorrecte ».

Des soldats de l’armée israélienne opérant dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, le 13 août 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Israël insistera pour atteindre tous ses objectifs de guerre, tels que définis par le cabinet – y compris l’objectif que Gaza ne représente plus jamais une menace pour la sécurité d’Israël. Cela nécessite la fermeture de la frontière sud », conclut le reportage, en référence à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Dans un contexte de pessimisme croissant quant aux chances de parvenir à un accord, le cabinet de sécurité doit se réunir jeudi soir à 19h00 aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, a déclaré un responsable israélien au Times of Israel.

Selon la Douzième chaîne, les responsables israéliens estiment que les chances de parvenir à un accord dans un avenir proche sont « extrêmement, extrêmement faibles ».

Les pourparlers sont « au bord de l’effondrement », a rapporté Politico, citant deux responsables américains et un responsable israélien anonymes.

Alors que Washington a publiquement insisté pour exprimer son optimisme, les fonctionnaires auraient déclaré que les efforts visant à rallier le Hamas à la dernière proposition ont jusqu’à présent été infructueux, les responsables de la Maison Blanche étant frustrés par la rhétorique intransigeante du groupe terroriste palestinien à son encontre.

Selon le média américain, « les responsables américains craignent de plus en plus que cette proposition n’échoue comme les précédentes, avec le Hamas et Israël en désaccord et sans voie claire pour mettre fin aux combats ou ramener les otages à la maison ».

Des responsables égyptiens, qui ont un rôle unique à jouer en tant que médiateur et partie concernée puisqu’ils sont limitrophes de Gaza, ont déclaré que le Hamas n’accepterait pas la proposition charnière pour un certain nombre de raisons, qui s’ajoutent à la méfiance de longue date quant à savoir si un accord permettrait réellement de retirer les troupes israéliennes de Gaza et de mettre un terme à la guerre.

Un fonctionnaire égyptien ayant une connaissance directe des pourparlers a déclaré que la proposition charnière nécessitait la mise en œuvre de la première phase de l’accord, qui prévoit la libération par le Hamas des otages civils les plus vulnérables capturés lors du pogrom du 7 octobre qui a déclenché la guerre. Au cours de la première phase, les parties négocieraient les deuxième et troisième phases sans qu’Israël ou les médiateurs n’offrent de « garanties » au groupe terroriste palestinien.

Illustration : Le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, s’exprimant lors d’un rassemblement marquant le jour d’Al-Qods (« Jérusalem » en arabe), à Gaza City, le 14 avril 2023. (Crédit : Mohammed Abed/AFP)

« Les Américains offrent des promesses, pas des garanties », a déclaré le fonctionnaire. « Le Hamas ne l’acceptera pas, car cela signifie virtuellement que le Hamas libérera les otages civils en échange d’une pause de six semaines dans les combats, sans garantie d’un cessez-le-feu permanent négocié. »

Il a également déclaré que la proposition ne disait pas clairement qu’Israël retirerait ses troupes des deux corridors stratégiques de Gaza. Israël a proposé de réduire ses effectifs dans le corridor Philadelphi, avec des
« promesses » de se retirer de la zone, a-t-il déclaré.

« Ce n’est pas acceptable pour nous et, bien sûr, pour le Hamas », a déclaré le responsable égyptien.

Ces derniers mois, les négociations se sont basées sur un plan présenté par Biden à la fin du mois de mai. Ce plan prévoyait trois étapes, dont la première, d’une durée de six semaines, prévoyait une pause dans les opérations terrestres israéliennes et le retrait des troupes en échange de la libération de 33 otages (femmes, enfants, personnes âgées et blessés) et de la libération par Israël de 990 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant rencontrant des troupes de l’armée israélienne stationnées le long du corridor Philadelphi, la zone frontalière entre l’Égypte et Gaza, le 21 août 2024. (Crédit : Ariel Heremoni/Ministère de la Défense)

Les négociations sur les grandes lignes de l’accord s’étant enlisées à de multiples reprises, un nouveau cycle de pourparlers s’est tenu à Doha la semaine dernière, les responsables américains et israéliens avertissant qu’il s’agissait peut-être de la dernière chance de parvenir à un accord en vue de faire libérer les otages.

On estime que 105 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.

En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.

À ce jour, 335 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.

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