Blanche Gardin semble, par des propos ambigus, minimiser les attaques du 7 octobre 2023
La comédienne avait déjà, en juillet, décrédibilisé et ri de la lutte contre l’antisémitisme
Dans une vidéo postée cette semaine sur les réseaux sociaux, la comédienne et scénariste française Blanche Gardin semble encore minimiser les attaques du 7 octobre 2023 lors d’une réunion en visio avec plusieurs interlocuteurs.
Elle revient de façon décousue et peu factuelle sur l’histoire selon laquelle 40 bébés israéliens auraient été décapités par les terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 – histoire qui n’était en fait qu’une rumeur, née dans le chaos médiatique dans les heures et les jours qui ont suivi les attaques.
« Je repensais l’autre jour à l’histoire des quarante bébés décapités », dit Blanche Gardin dans la vidéo. « Des femmes enceintes éventrées. Avoir fait croire ça au monde pendant… Je ne sais pas, ça n’a pas été démenti avant trois-quatre semaines… Et encore, quand ça a été démenti par Israël, qui a bien voulu dire qu’en fait ils ne savaient pas trop, alors que c’était parti d’infos de soldats israéliens, etc… Et que donc ce n’était pas confirmable… En fait, apparemment, le 7 octobre, y a UN bébé qui est décédé, je crois, qui a été assassiné, qui n’a pas été décapité. Utiliser ça pour faire penser que les attaques du 7 octobre avaient été faites par des barbares semi-animaux, etc… C’est épouvantable que les médias français n’aient pas bombardé derrière en dénonçant ce mensonge. »
Par ces propos et par son usage du mot « décédé », elle semble ainsi minimiser le nombre de bébés et de victimes tués par le Hamas, tout en humanisant les terroristes, qui ne seraient pas les « barbares semi-animaux » qu’Israël aurait, selon elle, inventés.
Pour Blanche Gardin, Israël a inventé une histoire de 40 bébés décapités "pour faire penser que les attaques du 7 octobre avaient été faites par des barbares semi-animaux…"
[pour rappel, le Hamas a tué dans la journée du 7 octobre 1 189 hommes, femmes et enfants de tous âges] pic.twitter.com/hE34vPj2kz
— Destination Ciné (@destinationcine) November 4, 2024
Ses propos ont depuis été dénoncés sur les réseaux sociaux par des pages qui luttent contre l’antisémitisme.
Le 1ᵉʳ juillet dernier, Blanche Gardin avait décrédibilisé et rigolé de la lutte contre l’antisémitisme.
« Bonsoir, je m’appelle Blanche et depuis le 7 octobre, je suis antisémite », lançait-elle face un public conquis à La Cigale, lieu de la soirée « Voice for Gaza ». Face à elle, le chroniqueur démissionnaire de France Inter Aymeric Lompret, qui a choisi de quitter la station après le départ de Guillaume Meurice, lui répondait : « Ne t’inquiète pas Blanche, ici, tu es dans une ‘safe place’, personne ne te jugera, car nous sommes tous antisémites. »
Le sketch, mis en scène sous la forme d’une réunion des alcooliques anonymes, voulait dénoncer une censure supposée du gouvernement israélien et de ce qu’ils appellent le « génocide » en cours dans la bande de Gaza. Lompret désignait alors une chaise vide à la comédienne et lâchait sur un ton goguenard : « Tu vois Blanche, cette chaise, c’était celle de Jordan. Il n’est plus là, il est guéri, car il n’est plus antisémite. » Façon de reprocher l’absence présumée d’insistance sur l’antisémitisme d’extrême droite tout en invisibilisant le malaise de la communauté juive face aux positions de l’extrême gauche.
Tranquillement Blanche Gardin nous explique que pour avoir un molière il faut être islamophobe comme @SophiaAram.
Sophia Aram islamophobe je ne l'ai pas vu venir.
La seule chose où elle a peut-être raison, c'est que pour avoir un molière, il faut effectivement éviter d'être… pic.twitter.com/sOIJafKZra— Benjamin (@sdblepas) July 2, 2024
Pour conclure son numéro, Blanche Gardin décidait de s’attaquer à Sophia Aram, sous le regard ravi et hilare de la salle. À son camarade de jeu qui lui demandait de remonter sur scène, Gardin répondait : « Ce serait trop de pression pour moi, il faudrait que j’aille chercher un Molière et je ne peux pas, il faudrait que je sois islamophobe, comme Sophia Aram. Mais je ne peux pas être islamophobe, parce que je suis antisémite. L’un exclut l’autre, en fait. »
La chroniqueuse de France Inter d’origine musulmane avait dénoncé les silences du monde de la culture après les attaques terroristes du 7 octobre à l’occasion de la cérémonie des Molière : « Comment être solidaires des milliers de civils morts à Gaza sans être aussi solidaires des victimes israéliennes ? Comment exiger d’Israël un cessez-le-feu sans exiger la libération des otages israéliens ? Comment réclamer le départ de Netanyahu sans réclamer celui du Hamas ? » Certains avaient déploré le fait que Sophia Aram ait mis sur le même plan le Premier ministre israélien et le chef du groupe terroriste du Hamas.
Le sketch de Blanche Gardin, qui riait ainsi déjà de l’antisémitisme et se moquait de la lutte contre le phénomène, accusant ceux qui luttent contre d’en faire trop et de reprendre l’accusation d’antisémitisme à tort et à travers, ressemblait à un numéro d’il y a une dizaine d’années de Dieudonné, condamné à de multiples reprises pour antisémitisme.
"Le silence, même relatif, après ce 7 octobre, dans lequel 1200 Israéliens ont été massacrés, est assourdissant, lance @SophiaAram aux #molieres. "Comment être solidaires des milliers de civils morts à Gaza sans être aussi solidaires des victimes israéliennes?". pic.twitter.com/6uhp4d9PIB
— Philippe Berry (@ptiberry) May 6, 2024