Israël en guerre - Jour 376

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Blinken : L’accord de trêve à Gaza devrait être une « évidence » pour le Hamas

Pour le secrétaire d'État, Israël n'a pas encore présenté de "plan crédible" pour Rafah et la gestion de la guerre par Netanyahu reflète l'opinion d'une "grande majorité d'Israéliens"

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, au Forum Sedona de l'Institut McCain, à Sedona, en Arizona, le 3 mai 2024. (Crédit : Jake Bacon/AP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, au Forum Sedona de l'Institut McCain, à Sedona, en Arizona, le 3 mai 2024. (Crédit : Jake Bacon/AP)

Accepter un accord de trêve avec Israël devrait être une « évidence » pour le Hamas, mais les motivations de la direction du groupe terroriste palestinien basé à Gaza restent floues, a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken au cours du week-end.

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a envoyé samedi une délégation au Caire pour reprendre les pourparlers dirigés par l’Égypte et le Qatar, qui visent à stopper temporairement l’opération israélienne en échange de la libération d’otages.

« Nous attendons de voir si, en fait, ils peuvent accepter un oui comme réponse au cessez-le-feu et à la libération des otages », a déclaré Blinken vendredi en fin de journée. « La réalité, en ce moment, c’est que la seule chose qui se trouve entre la population de Gaza et un cessez-le-feu, c’est le Hamas. »

Notant que les terroristes « prétendent représenter » le peuple palestinien, Blinken a ajouté : « Si c’est vrai, alors accepter le cessez-le-feu devrait être une évidence. »

« Mais il se passe peut-être autre chose, et nous aurons une meilleure idée de la situation dans les jours à venir », a-t-il ajouté.

Blinken a évoqué les difficultés à négocier avec le Hamas, que les États-Unis considèrent aussi comme un groupe terroriste et avec lequel ils ne s’engagent pas directement, et qu’Israël s’est juré d’éliminer.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken répondant à une question d’un membre du public lors du Forum Sedona de l’Institut McCain, à Sedona, Arizona, le 3 mai 2024. (Crédit : Jake Bacon/AP)

« Les dirigeants du Hamas avec lesquels nous sommes indirectement engagés – par l’intermédiaire des Qataris, des Égyptiens – vivent, bien entendu, en dehors de Gaza », a déclaré Blinken.

« Les décideurs ultimes sont les personnes qui se trouvent à Gaza et avec lesquelles aucun d’entre nous n’a de contact direct. »

Blinken s’adressait au Forum Sedona de l’Institut McCain, en Arizona, quelques jours après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres dirigeants de premier plan lors de sa dernière visite au Moyen-Orient.

Avant son entretien avec Blinken, Netanyahu a promis qu’une incursion dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, dernier grand bastion du Hamas, aurait lieu tôt ou tard, quelle que soit l’issue des négociations sur la trêve.

L’administration du président américain Joe Biden a mis en garde à de multiples reprises Israël contre tout assaut sur Rafah, où quelque 1,2 million de Palestiniens se sont réfugiés, sans plan de protection des civils.

Blinken a déclaré qu’Israël, qui compte sur le soutien militaire et diplomatique des États-Unis, n’avait pas encore présenté « un plan crédible pour protéger véritablement les civils qui sont en danger ».

« En l’absence d’un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d’envergure à Rafah, car les dommages qu’elle causerait seraient inacceptables », a déclaré Blinken.

Les critiques internationales sur le bilan de la guerre pour les civils se sont multipliées, de même que les pressions exercées sur l’administration Biden.

La guerre a éclaté lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 252 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Une vue de tentes dans un camp abritant des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 avril 2024. (Crédit : AFP)

Israël a répondu à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, par une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza visant à anéantir le Hamas, à mettre fin à son règne de seize ans à Gaza et à libérer tous les otages.

Plus de 34 600 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.

La gestion de la guerre reflète « la grande majorité des Israéliens »

Blinken a été interrogé sur la position politique intérieure de Netanyahu.

« C’est un gouvernement compliqué. C’est un exercice d’équilibre lorsqu’on a une coalition. Et si vous ne regardez que la politique, c’est quelque chose qu’il doit prendre en compte », a-t-il déclaré.

Blinken a ajouté que, quoi que l’on pense de Netanyahu ou du gouvernement actuel, « ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’une grande partie de ce qu’il fait n’est pas simplement le reflet de sa politique ou de ses politiques ; c’est en fait le reflet de la situation dans laquelle se trouve une grande majorité d’Israéliens à l’heure actuelle ».

« Et je pense qu’il est important de comprendre cela si nous voulons vraiment être en mesure de relever ce défi. »

Interrogé sur les raisons pour lesquelles les relations publiques israéliennes au cours de la guerre ont laissé à désirer, Blinken a souligné l’évolution de l’environnement médiatique.

Des troupes du 282e régiment du Corps d’Artillerie de l’armée israélienne, dans le nord d’Israël, sur une photo publiée le 3 mai 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Nous sommes alimentés en informations par intraveineuse, avec de nouvelles impulsions, des contributions toutes les millisecondes. Et bien sûr, la façon dont cela s’est déroulé sur les réseaux sociaux a dominé le récit. Et vous avez un écosystème de réseaux sociaux dans lequel le contexte, l’histoire, les faits se perdent, et l’émotion, l’impact des images dominent », a-t-il déclaré.

Il a ensuite suggéré que si les Palestiniens étaient auparavant l’obstacle à un accord de paix plus large au Moyen-Orient, Israël n’était plus intéressé par un tel accord.

« Pour simplifier à l’extrême, après la création de l’État d’Israël, il y a eu des décennies de rejet de la part des Arabes. Ce rejet a disparu lorsque l’Égypte et la Jordanie ont fait la paix et que d’autres ont suivi. Ensuite, il y a eu quelques décennies de rejet palestinien, parce que des accords ont été mis sur la table – Camp David, Ehud Olmert, d’autres – qui auraient donné aux Palestiniens 95, 96, 97 % de ce qu’ils voulaient, mais ils n’ont pas été en mesure d’obtenir un ‘oui' », a déclaré Blinken.

« Mais je pense que ces dix dernières années, les Israéliens se sont peut-être accommodés de ce statu quo. Et comme je l’ai dit, je ne pense pas que ce soit durable. »

Les liens avec l’Arabie saoudite en jeu

Lundi, Blinken a tenu sa dernière réunion avec le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane, pour discuter d’une normalisation potentielle avec Israël.

« Il a clairement indiqué qu’il voulait faire quelque chose en matière de normalisation, et il aimerait le faire dès que possible », mais seulement si des conditions sont remplies, a déclaré Blinken.

Avant l’assaut barbare du Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre, Netanyahu considérait la reconnaissance croissante d’Israël par les pays arabes comme un héritage essentiel, et l’Arabie saoudite, gardienne des deux sites les plus sacrés de l’islam, comme le triomphe le plus convoité.

Le prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane rencontrant le secrétaire d’État américain Antony Blinken, hors cadre, à Jeddah, en Arabie saoudite, le 20 mars 2024. (Crédit : Evelyn Hockstein/Pool Photo via AP)

Mais l’Arabie saoudite a clairement indiqué qu’elle souhaitait une voie vers un État palestinien, une perspective à laquelle Netanyahu s’oppose depuis longtemps et à laquelle ses alliés d’extrême droite s’opposent catégoriquement.

« Je pense qu’il peut y avoir un État palestinien avec les garanties de sécurité nécessaires pour Israël », a assuré Blinken.

« Dans une certaine mesure, je pense qu’il y a des Israéliens qui aimeraient parvenir à une véritable séparation. C’est l’un des moyens d’y parvenir. »

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