Canada: un ex-collaborateur du régime nazi conteste sa déchéance de nationalité
Devenu citoyen canadien en 1960, M. Oberlander a toujours affirmé avoir été enrôlé de force dans cette unité et n'avoir joué qu'un rôle d'interprète
Le gouvernement canadien a défendu devant la justice mercredi la déchéance de nationalité d’un immigré d’origine ukrainienne, pour sa collaboration avec une unité d’extermination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Helmut Oberlander, 94 ans, livre depuis 1995 une bataille judiciaire contre le Canada qui veut lui retirer sa citoyenneté pour avoir menti sur son passé lors de son immigration en 1954.
Il lui est reproché de ne pas avoir mentionné à son arrivée sur le sol canadien son appartenance à un Einsatzkommando (EK), une unité mobile d’extermination nazie, ayant mené de nombreuses exécutions sur le territoire de l’ex-URSS après l’invasion allemande.
A quatre reprises, il a fait appel de sa déchéance de nationalité en expliquant qu’il avait rejoint les nazis sous la contrainte.
Devenu citoyen canadien en 1960, M. Oberlander –né en Ukraine de parents d’origine germanique– a toujours affirmé avoir été enrôlé de force dans cette unité parce qu’il parlait allemand et russe, et n’avoir joué qu’un rôle d’interprète.
Le Canada a confirmé à nouveau en 2017 sa perte de nationalité. La défense de M. Oberlander a donc saisi mardi la cour d’appel fédérale pour annuler cette mesure et éviter son renvoi en Europe.
Dans une déclaration à la justice canadienne consultée par l’AFP, son avocat Ronald Poulton affirme que l’infirmité de l’homme de 94 ans et sa mémoire défaillante l’empêchent de répondre à des questions sur son passé.
S’il devait être expulsé du Canada, M. Oberlander pourrait l’être vers son pays natal ou vers un autre, a déjà indiqué l’Agence des services frontaliers du Canada.