Carmel Shama-Hacohen : « le plus simple était d’être tué dans la Shoah »
Le maire de Ramat Gan a été vivement critiqué après avoir assuré, lors des cérémonies de Yom HaShoah, que « le plus difficile avait été de survivre et créer un État »
Carmel Shama-Hacohen, maire de Ramat Gan, une ville dans la banlieue de Tel Aviv, a provoqué l’indignation lors d’une cérémonie de Yom HaShoah mercredi soir.
Dans son discours, dont le texte a été publié plus tard sur Facebook, Shama-Hacohen a déclaré qu’il « avait été plus simple de désespérer et être tué pendant la Shoah ».
Il a dit que « le plus difficile avait été de survivre et ensuite créer un État ».
Ses propos ont suscité une vive colère sur les réseaux sociaux. Les survivants et victimes de la Shoah ont parfois été critiqués pour s’être laissés conduire à la mort comme des « agneaux à l’abattoir », malgré la violence à laquelle ils ont été confrontés.
De tels propos étaient monnaie courante dans les premières années suivant la création de l’État d’Israël. Un manuel approuvé par le ministère de l’Éducation à l’époque disait que « la position héroïque des Juifs du ghetto compensait la reddition humiliante de ceux qui avaient été conduits dans les camps de la mort » et que les victimes de la Shoah étaient allées « comme des moutons à l’abattoir ».
Les commentaires de Shama-Hacohen ont ravivé la controverse sur ces propos.
« En tant que fille d’un survivant de la Shoah, c’était pénible et embarrassant de lire ce discours. Avec tout le respect que je vous dois, je vous conseille de réfléchir à deux fois avant de dire certaines choses », a écrit une personne.
« Le choix des mots a été malheureux », a écrit un autre, tout en reconnaissant les bonnes intentions du maire.
Une réponse plus brutale a exigé que le maire « démissionne immédiatement ».
Suite aux réactions de colère, la publication sur Facebook a été modifiée pour supprimer les propos controversés.
Le maire s’est tourné vers les réseaux sociaux pour réagir à cette indignation, présentant ses excuses tout en défendant son discours. Il a admis avoir particulièrement mal choisi ses mots, assurant qu’il n’avait jamais eu l’intention de dire que les victimes des nazis avaient choisi de mourir. Au contraire, il a dit avoir voulu mettre en évidence « le sort funeste des Juifs apatrides et sans défense face à l’énorme machine nazie ».
Il a également indiqué avoir eu l’intention de faire l’éloge des survivants, qui auraient pu très naturellement désespérer, mais « malgré tout, la vie a continué et une majorité d’entre eux a choisi d’immigrer [en Israël] ».