« C’est notre pays, et il n’y en a pas d’autre », clame Aharish en arabe
Malgré les protestations, la journaliste arabe israélienne a allumé une des douze torches lors de la cérémonie du Jour de l'Indépendance
La présentatrice des informations et actrice israélienne arabe, Lucy Aharish, faisait partie des personnes qui avaient l’honneur d’allumer une torche lors de la cérémonie officielle donnant le coup d’envoi des célébrations de 67e anniversaire du Jour de l’Indépendance d’Israël.
Aharish, 33 ans, une Arabe musulmane dont les parents sont originaires de Nazareth, a fait ses études dans des établissements juifs. Elle est devenue la cible de critiques quand il a été annoncé qu’elle avait accepté l’honneur d’allumer une torche lors de la cérémonie du Jour de l’Indépendance de l’Etat.
De même, certains critiques de gauche ont affirmé que le fait qu’elle ait accepté cet honneur était une façon de servir de feuille de vigne au gouvernement.
A l’extrême droite – Lehava, un groupe agissant pour empêcher les mariages interreligieux et d’autres actes d’intégration des citoyens non-Juifs dans la vie israélienne – n’a pas reçu l’autorisation de la police de manifester contre la participation d’Aharish à l’événement.
Le groupe avait l’intention de manifester devant le cimetière du mont Herzl, à Jérusalem, où la cérémonie a eu lieu, mais n’a pas reçu l’approbation de la police pour organiser la manifestation.
Aharish avait les larmes aux yeux quand elle a déclaré qu’elle allumait le flambeau « pour tous les êtres humains, où qu’ils soient, qui n’ont pas perdu espoir en la paix, et pour les enfants remplis d’innocence qui vivent sur cette terre ».
« Pour ceux qui étaient mais qui ne sont plus, qui ont été victimes de la haine sans fondement de ceux qui ont oublié que nous sommes tous nés à l’image d’un Dieu. Pour les Séfarades et les Ashkénazes, les religieux et les laïcs, les Arabes et les Juifs, les fils de cette patrie qui nous rappelle que nous n’avons pas d’autre endroit, pour nous, comme Israël, pour l’honneur de l’humanité et pour la gloire de l’Etat d’Israël », a-t-elle déclaré.
Aharish, la seule Arabe ayant allumé une torche à la cérémonie, s’est également exprimée en arabe. Elle a dit : « Pour notre honneur en tant qu’êtres humains, c’est notre pays et il n’y en a pas d’autre. »
Pendant l’opération Bordure protectrice de l’été dernier, Aharish, qui présente les informations sur la chaîne I24news, a mené un débat sur les ondes avec un responsable du Hamas à Gaza, où elle a accusé le groupe terroriste d’utiliser des civils comme boucliers humains et a appelé les habitants de Gaza à se rebeller contre le régime du Hamas.
Dans une interview accordée au Times of Israel cette semaine, Aharish a défini son identité comme étant israélienne avant tout.
« Aujourd’hui, quand les gens me demandent ‘Comment vous définissez-vous ?’, je réponds que je suis une Israélienne. Je n’ai pas honte de mon ‘israélité’. Ensuite, je suis une femme, et puis je suis une Arabe musulmane. C’est dans cet ordre-là : israélienne, femme, arabo-musulmane. »
Le thème choisi pour les 12 personnalités israéliennes qui ont eu l’honneur d’allumer la torche cette année est la notion de « pionnier ».
Le comité qui a choisi les personnalités pour allumer les torches a souligné qu’ils ont été choisis « parce qu’ils sont parvenus à des réalisations extraordinaires et pleines d’inspirations, et ont apporté une contribution significative à l’excellence israélienne et à l’innovation dans les différents aspects de la vie – comme la science, la technologie, la sécurité, l’économie, la médecine, l’agriculture, la culture et le sport ».