Chevron arrête et dépressurise la plateforme de gaz naturel Tamar
Chevron a déclaré qu'il avait agit sur instructions du ministère de l'Energie. Yuval Steinitz a démenti les rumeurs de tentative d'attaque de la plate-forme
Le géant américain de l’énergie Chevron a annoncé mercredi qu’il arrêtait ses activités sur la plateforme offshore Tamar à la demande d’Israël, alors que le Hamas a déclaré avoir pris pour cible le gisement de gaz naturel dans le cadre des combats intenses entre Israël et le groupe terroriste au pouvoir à Gaza.
« Conformément aux instructions reçues du ministère de l’Énergie, nous avons mis à l’arrêt et dépressurisé la plateforme Tamar », a déclaré une porte-parole de Chevron à S&P Global. « La priorité absolue de Chevron est la sécurité de notre personnel, de nos installations et de l’environnement des communautés dans lesquelles nous opérons. »
La porte-parole a ajouté : « Chevron suit de près la situation et se concentre sur la fourniture sûre et fiable de gaz au profit du marché intérieur israélien et de nos clients régionaux. »
Le ministère de l’Énergie a nié tout lien entre l’arrêt des opérations et la déclaration du Hamas. Le bureau du ministre de l’énergie, Yuval Steinitz, a déclaré au Times of Israel qu’il avait donné l’ordre d’arrêter les opérations à Tamar mardi par « précaution supplémentaire », et qu’il n’y avait « aucun lien » entre la décision du ministre de l’Énergie de fermer la plate-forme et les rapports « totalement faux » faisant état de tentatives d’attaque.
« Le ministre l’a fait en vertu de son autorité, après avoir consulté des responsables de la sécurité et des experts du secteur de l’énergie », a indiqué un communiqué du bureau de M. Steinitz.

Son bureau a également déclaré que « diverses mesures ont été prises pour assurer la poursuite de l’approvisionnement en gaz des centrales électriques des usines industrielles dans tout le pays et qu’il ne devrait pas y avoir de perturbation de l’approvisionnement en électricité en Israël. »
« Tous les besoins du secteur de l’énergie seront entièrement satisfaits », a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont déclaré mercredi avoir pris pour cible une « plateforme gazière sioniste » au large de Gaza.
La porte-parole de Chevron a déclaré que les opérations se poursuivaient sur le champ gazier plus important de Leviathan, au large de la côte nord d’Israël. Tamar se trouve à 23 kilomètres de la côte d’Ashkelon, une ville du sud du pays qui a été frappée par des tirs de roquettes qui ont tué deux femmes mardi.
« Nous continuons à approvisionner les clients à partir de Leviathan et nous travaillons avec les clients et les organismes de réglementation compétents pour veiller à ce que l’approvisionnement en gaz se poursuive de manière sûre et fiable », a-t-elle déclaré.
Israël avait déjà fermé Tamar lors de combats entre l’armée et les terroristes palestiniens à Gaza. Lorsque Steinitz a ordonné d’y arrêter les opérations en mai 2019, Tamar était la seule source de gaz naturel en activité dans le pays, car Leviathan n’avait pas encore commencé à pomper du gaz, ce qui a amené les centrales électriques à utiliser d’autres combustibles pour répondre aux demandes d’électricité.
La société californienne Chevron détient 39,66 % des parts de Tamar grâce à l’acquisition de Noble Energy.
Le Hamas a annoncé qu’il visait Tamar après qu’un grand réservoir à Ashkelon, appartenant à l’oléoduc Eilat-Ashkelon, a été touché par une roquette ; il est en feu depuis lors, les pompiers s’efforçant d’éteindre l’incendie. Les autorités israéliennes ont déclaré qu’il n’y avait aucun risque de rejet de produits chimiques dangereux dans l’air, mais les responsables de la santé ont demandé aux habitants de la zone de rester à l’intérieur et de fermer leurs fenêtres.
