Cinq combattants pro-iraniens tués dans des raids dans l’est de la Syrie – ONG
L'OSDH fait état d'attaques consécutives contre le Hezbollah et les groupes chiites près de la frontière irakienne, où Israël aurait mené un certain nombre de frappes
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Cinq combattants pro-iraniens ont été tués mercredi soir dans des frappes aériennes sur la ville syrienne de Boukamal, dans la province de Deir Ezzor, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), sans pouvoir identifier l’auteur de ces raids.
« Des missiles dont l’origine est indéterminée ont visé le siège de la ‘brigade 47’ appartenant aux milices pro-iraniennes dans la ville de Boukamal, dans l’est de la province de Deir Ezzor, tuant cinq combattants », a indiqué l’OSDH.
L’ONG, qui a fait état de « fortes déflagrations » dans le secteur, n’a pu donner aucune indication sur l’origine de ces frappes. « Il pourrait s’agir de drones », a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La ville de Boukamal se trouve à proximité de la frontière avec l’Irak, dans l’extrême est de la Syrie, et la province de Deir Ezzor abrite plusieurs acteurs du conflit syrien.
Les frappes aériennes de mercredi auraient visé un centre de commandement du Hezbollah, ainsi que plusieurs sites de milices pro-iraniennes dans l’est de la Syrie.
En règle générale, l’État juif ne commente pas les frappes aériennes spécifiques en Syrie, sauf celles qui sont en représailles à des attaques contre Israël depuis le territoire syrien.
Plus tôt mercredi, le chef d’état-major de l’armée israélienne Aviv Kohavi a déclaré qu’Israël s’efforçait de contrecarrer les efforts de l’Iran pour établir une présence militaire permanente en Syrie et en Irak, et qu’il était prêt à risquer une guerre pour cela.
L’attaque de mercredi est survenue quelques jours après une série de tirs de missiles visant des sites liés à l’Iran autour de la capitale syrienne, tuant au moins trois combattants étrangers pro-régime, vraisemblablement des Iraniens.
Il y a deux semaines, des avions non identifiés ont bombardé trois dépôts d’armes contrôlés par l’Iran, tuant plusieurs membres des milices soutenues par Téhéran, avaient rapporté les médias syriens à l’époque. Ces frappes aériennes ont visé trois entrepôts de la région de Boulkamal. Aucune information sur les responsables de ces frappes n’avait été rapportée, bien que les analystes de la défense aient indiqué qu’Israël était l’acteur probable.
Le 8 décembre, cinq combattants pro-iraniens avaient péri dans des raids similaires aux abords de Boukamal, selon l’OSDH.
En septembre, 28 combattants pro-iraniens, dont au moins dix Irakiens, avaient été tués dans des frappes identiques, d’après la même source.
Un organe du groupe terroriste libanais du Hezbollah, soutenu par Téhéran, avait alors imputé la frappe à Israël, citant « une source sécuritaire en Syrie ».
En juin 2018, des frappes sur l’extrême est syrien avaient également été attribuées à Israël par un responsable américain à Washington, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.
Israël a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’accepterait pas que l’armée iranienne s’implante en Syrie et qu’il riposterait à toute attaque de la Syrie contre l’État juif. Bien qu’il ne commente pas de manière générale les attaques spécifiques, le pays a admis avoir effectué des centaines de frappes aériennes en Syrie contre des cibles iraniennes au cours des dernières années. L’Iran a des forces basées en Syrie, le voisin du nord d’Israël, et soutient le groupe terroriste Hezbollah et les terroristes de Gaza.
Le mois dernier, Israël a déclaré avoir frappé des dizaines de cibles iraniennes en Syrie dans le cadre d’une opération « à grande échelle » en réponse aux tirs de roquettes sur le plateau du Golan contrôlé par Israël la veille.
Au début du mois de novembre, Israël a tué un haut commandant du Jihad islamique palestinien, un groupe terroriste soutenu par l’Iran dans la bande de Gaza, déclenchant ainsi deux jours de combats intenses. Une autre frappe aérienne a visé, mais n’a pas réussi à tuer un dirigeant du Jihad islamique à Damas, ce qui souligne le risque d’escalade à divers points de pression dans cette région instable.
L’AFP et l’équipe du Times of Israël ont contribué à cet article.