Israël en guerre - Jour 56

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Clinton : J’aimais vraiment Rabin, il aurait fait la paix

Dans une interview, l'ancien président américain rappelle qu'Arafat pensait que les paroles de Rabin avaient plus de valeur qu'un contrat

L'ancien président américain Bill Clinton pendant un entretien avec la Deuxième chaîne avant le 20e anniversaire de l'assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. (Crédit : Capture d'écran Deuxième chaîne)
L'ancien président américain Bill Clinton pendant un entretien avec la Deuxième chaîne avant le 20e anniversaire de l'assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. (Crédit : Capture d'écran Deuxième chaîne)

S’il avait vécu, Yitzhak Rabin aurait été en mesure de parvenir à un accord de paix dans les trois ans, parce que « les Palestiniens avaient confiance en lui », a déclaré l’ancien président Bill Clinton dans une interview diffusée lundi soir. « Ils étaient absolument convaincus qu’il… ferait ce qu’il a promis de faire ».

Rabin, a déclaré Clinton, avait eu une sorte d’ « emprise psychologique sur les Palestiniens » et en particulier sur Yasser Arafat. Rabin « était très dur », a ajoué Clinton, et « de façon amusante, c’est la raison pour laquelle les Palestiniens avaient confiance en lui comme les Israéliens : Arafat était presque un peu intimidé par lui à cause de ses états de service en tant que militaire et en tant que politicien ».

L’interview, qui a été filmée pendant le dernier voyage de Clinton en Israël en juin 2013, a été diffusée pour la première fois pour coïncider avec le 20e anniversaire de l’assassinat du Premier ministre.

Clinton, très ému tout au long de l’interview, a déclaré qu’il « aimait vraiment l’homme » et qu’il s’attendait à ce que tous deux « soit encore en vie 20 ans de plus et je viendrais ici (en Israël) et le verrais à chaque fois que je le pourrais ».

« Ils [les Palestiniens] ne pensaient pas qu’il se laisserait faire pendant les négociations », a rappelé Clinton.

« Ils savaient qu’ils auraient à négocier dur pour autant [de territoire] de la Cisjordanie qu’ils pourraient obtenir, pour les détails sur combien de temps les forces de sécurité israéliennes seraient présentes le long du Jourdain – ils savaient que toutes ces questions devraient être négociées. Mais quel qu’aurait été l’accord, ils étaient absolument convaincus qu’il était à 100 % certain de faire ce qu’il a promis de faire ».

Bill Clinton regarde tandis qu'Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main lors de la signature historique des accords d'Oslo, le 13 septembre 1993 Tout à droite, il y a l'actuelle dirigeant palestinien Mahmoud Abbas (Crédit : GPO)
Bill Clinton regarde tandis qu’Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main lors de la signature historique des accords d’Oslo, le 13 septembre 1993 Tout à droite, il y a l’actuelle dirigeant palestinien Mahmoud Abbas (Crédit : GPO)

Le Premier ministre a été touché dans le dos par un Juif israélien de l’extrême-droite, Yigal Amir, alors qu’il quittait un rassemblement pour la paix à Tel Aviv le 4 novembre 1995. Il a été déclaré mort peu de temps après à l’hôpital Ichilov situé à proximité. La place où il a été abattu, anciennement connue sous le nom de place des Rois d’Israël, est maintenant appelée la place Rabin.

L’ancien président s’est rappelé les moments qui ont suivi après avoir entendu que son ami avait été abattu. « Je montais voir ma femme », a raconté Clinton. « Nous étions littéralement juste assis là et nous nous sommes tenus l’un contre l’autre pendant 20 minutes ».

Il a ajouté : « Mes premières pensées n’étaient pas même pour le processus de paix, ils étaient juste pour mon ami ». Il a dit qu’il pensait à « la façon dont beaucoup d’entre nous auraient aimé avoir pu arrêter cela ; se mettre entre cela ».

Complimentant et admirant Rabin pendant l’interview, Clinton a déclaré que son lien avec le Premier ministre s’est approfondi quand ils ont mangé ensemble après la cérémonie de signature pour les accords d’Oslo à la Maison Blanche en septembre 1993.

Au cours du repas, s’est rappelé Clinton, Rabin lui disait qu’il avait accepté l’accord avec le chef de l’OLP, Yasser Arafat, « parce que je pense que c’est le seul moyen d’assurer la sécurité d’Israël » et parce qu’Israël « ne peut jamais arriver au point où nous devrions choisir entre être un Etat juif et une démocratie ». En outre, a ajouté Clinton, Rabin a insisté sur le fait que « les enfants des Palestiniens méritent aussi un avenir meilleur ».

Il se souvenait d’un différend sur l’une des cartes associées avec les accords d’Oslo, relative à une route dans la région de Jéricho.

Rabin a convenu d’un changement qui ne figurait pas sur les cartes, a déclaré Clinton, et Arafat a accepté l’engagement verbal de Rabin pour le changement, en affirmant que la parole de Rabin « vaut plus que tout contrat écrit ». Ce niveau de confiance, a poursuivi le président, « est inconcevable aujourd’hui ». Arafat « savait juste que la parole de Rabin était bonne ».

Clinton a dit qu’il était « absolument » certain qu’accord plein aurait été atteint dans les trois ans si Rabin avait vécu « parce que les Palestiniens avaient confiance en lui ».

Il a salué l’engagement de Rabin envers la sécurité d’Israël et son avenir, et aussi son « extraordinaire capacité  à se mettre dans la peau de ceux de l’autre côté ».

Notant que Rabin était « tendre et humain » en privé et « digne et réservé » en public, Clinton a déclaré que lorsque le Premier ministre a commencé à parler, « c’était presque comme si une force venait sur lui – il était l’une des personnes les plus puissamment éloquentes que j’ai jamais connues » parce qu’il était clairement engagé à créer un avenir meilleur pour la prochaine génération. « Vous ne pouvez pas faire cela. Vous ne pouvez pas faire semblant ».

Il a précisé que ses mots : « Shalom Haver » pendant l’éloge funéraire de Rabin à l’enterrement « se rapprochaient le plus pour capturer ce qu’il ressentait pour lui plus que tout autre chose ». Il a ajouté que, « il me manque tout le temps ; J’ai vraiment aimé l’homme ».

Clinton présentera un discours samedi soir lors d’un rassemblement à la mémoire de Rabin sur la place de Tel Aviv où il a été assassiné.

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