Israël en guerre - Jour 472

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Colère contre une fin considérée comme « peu concluante » des combats à Gaza

Des locaux furieux estiment que le Jihad islamique n'a pas été dissuadé ; des leaders fustigent l'armée qui a prôné un retour à la normale peu avant un barrage de roquettes

Un homme examine les dégâts causés à une maison à Sderot, en Israël, après avoir été touchée par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, le 12 novembre 2019. (Crédit : Tsafrir Abayov / AP)
Un homme examine les dégâts causés à une maison à Sderot, en Israël, après avoir été touchée par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, le 12 novembre 2019. (Crédit : Tsafrir Abayov / AP)

Les résidents et les responsables locaux du sud d’Israël ont critiqué avec force un accord de cessez-le-feu conclu jeudi avec le Jihad islamique palestinien, un groupe terroriste de Gaza, estimant qu’il ne suffisait pas à marquer une victoire définitive à l’issue de deux jours de tirs de roquettes qui ont paralysé la vie des communautés du sud.

Ils ont également déploré la la levée des restrictions prématurée par le gouvernement aux habitants, peu avant un nouveau barrage de projectiles qui avait été envoyé sur la région.

L’armée israélienne a fait savoir que cinq roquettes avaient été lancées vers l’Etat juif, jeudi matin, quelques heures après la confirmation par les militaires de la mise en vigueur d’une trêve avec le groupe terroriste. Aux premières heures de la soirée de jeudi, les sirènes ont encore une fois résonné dans certaines communautés israélienne. Une roquette a alors été abattue par le système antimissiles du Dôme de fer.

Les affrontements entre Israël et le Jihad islamique palestinien avaient commencé mardi matin, suite à l’assassinat ciblé d’un haut-commandant du groupe terroriste, Baha Abu al-Ata, qui, selon les responsables israéliens, avait été le « premier instigateur » de lancers de roquettes et autres attentats terroristes émanant de Gaza au cours de l’année passée.

Des missiles israéliens lancés par le système de défense Dôme de Fer, conçu pour intercepter et détruire des roquettes de courte portée et des obus de mortier, au dessus de Netivot,, le 12 novembre 2019 (Crédit : MENAHEM KAHANA / AFP)

Le Jihad islamique, un groupe terroriste soutenu par l’Iran qui a juré la destruction d’Israël, avait alors répondu en lançant des centaines de roquettes vers Israël, certaines jusqu’à Tel Aviv, entraînant la riposte de l’Etat juif avec un grand nombre de frappes.

Aucun blessé ni dégâts n’a été signalé après le bombardement de jeudi matin qui a ciblé la ville de Netivot et les communautés avoisinantes, même si une partie de roquette est retombée sur une crèche.

Malgré les tirs de roquettes sporadiques, le cessez-le-feu fragile a paru se maintenir majoritairement dans la journée de jeudi.

Le chef de l’alliance Travailliste-Gesher Amir Peretz, ancien ministre de la Défense et natif de Sdérot, a rejeté le nouveau tir de roquettes, disant qu’il était le fait de « fauteurs de troubles ».

« Ce genre de choses arrive », a-t-il dit devant la Treizième chaîne.

Des familles israéliennes trouvent refuge à dans la ville côtière d’Ashkelon, le 13 novembre 2019. (AP Photo/Tsafrir Abayov)

D’autres, malgré tout, ont laissé exploser leur colère après l’appel de l’armée à un retour à la normale alors que les sirènes résonnaient encore.

Arel Hajaj, dont le fils se trouvait dans une crèche de Netivot, a raconté à la Douzième chaîne la confusion et l’alarme entraînés par la dernière attaque à la roquette.

« C’était la panique et les parents ont quitté le travail pour aller rechercher leurs enfants », a noté Hajaj, qui a dit qu’au moment où il était arrivé au jardin d’enfants, son fils était l’un des derniers à être encore là.

« Il y a beaucoup de colère contre le gouvernement qui ne nous protège pas et qui a conclu un cessez-le-feu alors qu’on nous tire toujours dessus », s’est-il exclamé. « Il y a aussi de la colère envers le Commandement intérieur de l’armée et la municipalité, qui n’ont pas pris en compte le danger et qui ont ouvert les écoles à 9 heures, ce matin ».

Un fragment de roquette dans une crèche de Netivot, le 14 novembre 2019 (Autorisation : Aviad Amos)

Hajaj a qualifié la situation de « scandaleuse », ajoutant qu’après « deux jours de combat, le gouvernement nous dit de revenir à la normale et deux heures plus tard, la routine de notre quotidien habituel est détruite ».

Les leaders communautaires se sont également plaints de ce qu’ils ont qualifié de résultats « médiocres » mis en place pour sortir du conflit, certains appelant à une vaste campagne militaire qui permettrait de mettre un terme définitif aux attaques à la roquette.

Alon Davidi, maire de Sdérot, une ville avoisinant Gaza qui a été prise pour cible par des tirs de roquettes de l’enclave côtière au cours des 18 dernières années, a confié s’être entretenu mercredi avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu concernant la situation.

Alon Davidi, maire de la ville de Sderot, dans le sud d’Israël, assiste à une conférence de presse à Jérusalem, le 27 mars 2017. (Hadas Parush/Flash90)

« J’ai demandé à ce que l’opération militaire dure aussi longtemps que ce serait nécessaire, l’important étant qu’il y ait un retour au calme », a-t-il dit à Kan.

Davidi a expliqué avoir vivement recommandé à Netanyahu de faire des assassinats ciblés une réponse « standard » à l’égard de « ceux qui nous tirent dessus » et avoir assuré au Premier ministre qu’il aurait le soutien des résidents locaux, prêts à se maintenir dans des abris antiaériens deux ou trois mois si nécessaire, en cas de campagne militaire décisive qui permettrait un retour au calme de plusieurs années.

Ce retour de la tranquillité à long-terme ne pourra être obtenu que par le biais d’une opération militaire majeure de l’ampleur de l’Opération bordure protectrice de 2014, a expliqué jeudi Davidi. Dans cette guerre, l’armée israélienne avait affronté le Hamas et les autres groupes terroristes pendant 50 jours dans les profondeurs de Gaza.

« Nous devons nous embarquer dans une telle campagne », a-t-il continué. « Sans une opération de ce type, il n’y aura pas de retour au calme ».

Le président du conseil régional de Shaar HaNegev, Ofir Libstein, dont la région se trouve à la frontière avec Gaza, a critiqué le cessez-le-feu.

« Ce n’est pas calme pour nous », a-t-il clamé. « Si la réussite militaire est formidable, il n’y a toutefois aucun résultat politique. Il n’y a eu rien de décisif et les organisations terroristes n’ont pas remballé leurs lanceurs de roquettes. »

Des soldats israéliens dans le sud d’Israël, avec leur artillerie, près de la frontière avec la bande de Gaza, le 13 novembre 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Tamir Idan, du conseil régional de Sdot Negev, a critiqué l’armée pour avoir autorisé prématurément l’ouverture des écoles locales, jeudi.

« Les enfants de Netivot sont retournés en cours et se sont retrouvés sans protection, avec des roquettes leur tombant sur la tête. Le commandement intérieur aurait dû réfléchir davantage » avant d’émettre son ordre, a-t-il déclaré.

« Il est irresponsable d’envoyer des enfants à l’école » si peu de temps après des barrages de roquettes aussi importants, a-t-il continué.

« C’est de la négligence », a-t-il déploré.

Dans une déclaration faite à la presse, jeudi, un porte-parole de l’armée israélienne a expliqué qu’environ 450 roquettes avaient été lancées vers l’Etat juif au cours de la récente escalade, que 60 % d’entre elles avaient atterri dans des terrains vagues et que 90 % des autres avaient été interceptées.

Un policier devant une habitation frappée par une roquette lancée depuis la bande de Gaza et qui a atterri à Netivot, en Israël, le 12 novembre 2019 (Crédit :Tsafrir Abayov/AP)

Plusieurs dizaines d’Israéliens ont été blessés, principalement alors qu’ils se précipitaient vers des abris aériens. Il y a eu également de nombreuses attaques de panique.

L’armée israélienne a appelé son raid l’Opération Ceinture noire. Les militaires ont expliqué jeudi qu’ils avaient rapidement atteint leurs objectifs et qu’ils avaient porté un « coup sévère » au Jihad islamique.

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