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Colère et peur à la cérémonie de mémoire pour la victime érythréenne

La mort d’Haftom Zarhum, battu par la foule après avoir été pris pour un terroriste, illustre le manque de confiance profond envers les Israéliens parmi les migrants

Une femme pleure lors d'une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)
Une femme pleure lors d'une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)

Plus de 2000 personnes se sont rassemblées mercredi soir au parc Levinsky de Tel Aviv pour une cérémonie à la mémoire d’Haftom Zarhum, un homme érythréen sur qui les forces de sécurité ont tiré puis qui a été battu par une foule après avoir été pris pour un terroriste lors d’une attaque à la gare routière de Beersheva dimanche.

La foule, largement composée d’Erythréens, était en pleurs et a allumé de bougies en sa mémoire. On a fait l’éloge du jeune homme de 29 ans, qui s’était rendu à Beer Sheva pour renouveller ses papiers, selon des amis.

« Il est tombé, et ensuite ils ont continué à le frapper, a déclaré une femme érythréenne, qui a voulu rester anonyme, lors de la cérémonie. Pourquoi le frapper ? Parce qu’il est noir ? Arrêtez-le, fouillez ses poches. Il est Africain, pas Arabe. Pourquoi l’avez-vous frappé alors qu’il était au sol ? » a demandé la femme éclatant en sanglots.

Allumage de bougies lors d'une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)
Allumage de bougies lors d’une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)

Zarhum est mort à l’hôpital dimanche soir après que la police, le prenant pour un terroriste, lui ait tiré dessus, et il a ensuite été battu par une foule en colère qui a commis la même erreur. Des vidéos de l’incident le montrent en train de fuir le scène, seulement pour être bléssé par la police et ensuite frappé à coups de pieds dans la tête à plusieurs reprises par une foule à la Gare routière. On a également lancé un banc sur sa tête alors qu’il était immobile au sol et se tordait de douleur.

Les images cristallisent de nombreuses peurs que les réfugiés éprouvent quotidiennement en Israël. « Comme d’habitude, cela n’intéresse personne, a déclaré Haile Mengisteab, qui vit en Israël depuis cinq ans après avoir quitté l’Erythrée. « Je ne fais confiance à personne… cela devient de plus en plus dangereux », a-t-elle déclaré.

Mengisteab a également contesté le rapport du médecin légal qui a conclu que Zarhum avait été tué par les balles et non pas par la foule juste après.

« Il n’est pas mort des balles. Nous l’avons vu sur la vidéo, il bougeait sa main, a-t-il déclaré. Mais même s’il était le terroriste, cela ne change rien, il avait le droit de voir un docteur. Les gens l’ont empêché de se faire soigner. Nous avons besoin de protection. Nous avons besoin d’être protégés, peu importe la couleur de notre peau ».

Des centaines de personnes ont assisté à une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)
Des centaines de personnes ont assisté à une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)

Environ 200 Israéliens se sont joints à la cérémonie de mémoire, qui a été conduite en Tigrinya, la langue nationale d’Erythrée. La cérémonie de mémoire a eu lieu dans au parcLevinsky au sud de Tel Aviv, qui constitue un point de rencontre des communautés de migrants.

« Oui, il y a quelques Israéliens ici, mais 90% d’entre eux sont méchants avec nous », a dit Yaros, un Erythréenne.
« C’est dégoutant, je n’ai simplement pas de mots », a déclaré Anat, une Israélienne qui participait à la cérémonie de mémoire. Le problème avec ce genre de choses, c’est que ce sont toujours les mêmes [Israéliens] qui viennent. Les personnes qui font l’introspection [sur le lynchage] ne sont pas celles qui en ont besoin ».
« Il y a un fond de haine dont tout le monde paie le prix », a-t-elle ajouté.

Allumage de bougies lors d'une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)
Allumage de bougies lors d’une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)

Maya Friedman, enseignante âgée de 28 ans, a déclaré qu’elle se sentait frustrée par le rapport du médecin légiste qui a déclaré que Zarhum était mort des blessures par balle.
Les nouvelles conclusions impliquent que les supects du passage à tabac ne peuvent pas être inculpés de meurtre mais seront plutôt accusés d’agression, d’agression agravée ou d’attaque contre individu sans défense, a précisé la Deuxième chaîne.

Mercredi, quatre personnes ont été arrêtées pour de l’attaque de la foule, dont deux agents de l’administration pénitentiare.
« C’est dégoutant de voir une personne déchargée de sa responsabilité, a ajouté Alon Gal un autre enseignant à Tel Aviv. « C’est difficile pour moi de croire qu’il y a des personnes qui voient [la vidéo] et ne sont pas dérangées ».

Sœur Azezet Kidane, une religieuse originaire d'Érythrée, allume une bougie lors d'une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)
Sœur Azezet Kidane, une religieuse originaire d’Érythrée, allume une bougie lors d’une cérémonie à la mémoire de Haftom Zarhum dans le sud de Tel Aviv le 21 octobre 2015 (Crédit photo: Tomer Neuberg / Flash90)

Un soldat de Tsahal, Omri Levy, a également été tué et 11 autres personnes blessés au couteau ou à l’arme à feu dans l’attentat. La police a identifié le terroriste comme Muhanad Alukabi, âgé de 21 ans, originaire de la ville bédouïne d’Hura, juste à l’Est de la ville.

« Ce [lynchage] est l’un des symptômes de tous les problèmes de notre société, a déclaré Zohar un autre Israélien participant à la cérémonie. C’est le résultat, mais pas seulement un épisode isolé ».
« C’est un microcosme du pays entier, a-t-il ajouté. Une personne hait l’autre, qu’il soit Arabe et Juif, de droite ou de gauche, Israélien et migrant. Il y a tellement de haine et nous sommes toujours les uns contre les autres ».

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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