Comment enseigner la crise du climat dans les salles de classe en Israël ?
Les organisations spécialisées dans le dérèglement climatique saluent cette réflexion initiée par le ministère de l'Éducation et réclament l'implication personnelle de la ministre
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Une équipe spéciale a été établie au sein du ministère de l’Éducation pour réfléchir à la meilleure manière d’intégrer la crise du climat dans les programmes scolaires.
Dirigée par la docteur Gilmor Keshet-Maor, à la tête de la division des Sciences et des mathématiques au sein du ministère, l’équipe pédagogique devrait remettre un rapport et ses conclusions au directeur-général Yigal Slovik d’ici la fin décembre.
Un communiqué du ministère a indiqué que l’équipe était assistée par une commission scientifique placée sous l’autorité du professeur Itay Halevy, spécialisé dans les sciences de la Terre à l’institut Weizmann.
Une commission distincte et trans-départementale a aussi été mise en place pour évaluer les effets du changement climatique sur les opérations, la logistique, les bâtiments et la sécurité du système de l’éducation, a annoncé le communiqué.
Il a également précisé que des changements étaient actuellement effectués dans la politique d’éducation au développement durable du ministère, et que ces changements seraient précisés dans la déclaration de politique générale d’Yigal Slovik.
Le Forum d’éducation de la coalition des organisations sur le climat a salué ces annonces, affirmant que les responsables commençaient enfin à comprendre la gravité de la crise et faisant remarquer que la situation dans les écoles était actuellement « loin d’être satisfaisante ».
« Les quelques sujets et programmes qui existent actuellement dans les écoles n’offrent pas aux élèves les connaissances, les compétences et les capacités nécessaires pour faire face à une réalité changeante et difficile », a fait savoir le forum dans un communiqué.
« Il faut ajouter à cela l’absence de planification nécessaire pour préparer le système de l’enseignement aux situations d’urgence dont le nombre ne cesse d’augmenter – incendies, inondations et canicules ».
Le communiqué a précisé qu’il n’y aurait pas de changement tant que les responsables du haut de la hiérarchie ne s’empareraient pas personnellement du débat sur la crise climatique.
Il a appelé la ministre de l’Éducation Yifat Shasha-Biton et son directeur-général à « se mettre à l’avant-garde du débat, à prendre des décisions courageuses, à déclarer un changement de politique et à s’assurer de la mise à disposition des ressources nécessaires ».
« Nous éduquons la prochaine génération en mettant l’accent sur la pensée critique, l’attention et la prise de responsabilité », a continué le communiqué.
« Il est temps que la ministre de l’Éducation donne personnellement l’exemple », a-t-il conclu.
La Coalition des organisations du climat travaille dans le cadre de Vie et Environnement, organisation-cadre des groupes de défense de l’environnement dans le pays.
Erratum : Yigal Slovik a démissionné le 12 décembre au soir juste après la rédaction de cet article.