Confusion autour de photos de l’ancien gardien de camp Demjanjuk
Le musée Topographie de la Terreur a présenté des photos inédites montrant "vraisemblablement" l'ancien gardien nazi, relativisant ses précédentes affirmations
Un musée de Berlin a présenté mardi des photos inédites montrant « vraisemblablement » l’ancien gardien John Demjanjuk au camp d’extermination nazi de Sobibor, tout en affirmant ne pouvoir encore en avoir la certitude.
Le musée Topographie de la Terreur, situé sur l’ancien siège de la Gestapo à Berlin, a ainsi relativisé des affirmations qu’il avait faites le 20 janvier.
Il avait alors dit être en possession de photographies inédites de John Demjanjuk, né sous le prénom d’Ivan et condamné en 2011 par la justice allemande à cinq ans de prison pour avoir participé au meurtre de plus de 27 900 juifs à Sobibor, dans la Pologne occupée par les nazis.
Or des historiens mandatés par le musée se sont montrés beaucoup plus prudents mardi, soulignant qu’il s’agissait vraisemblablement de John Demjanjuk mais sans pouvoir en être certain.
Martin Cüppers, un historien de l’université de Stuttgart qui a travaillé sur cette collection de plus de 350 photos et documents confiée par un descendant de l’ancien officier SS Johann Niemann, a lui aussi relativisé les précédentes affirmations du musée.
Mais « ce qui est important : Ivan Demjanjuk se trouve vraisemblablement sur les photos de la collection Niemann », a-t-il ajouté. Il a montré à l’appui l’une des deux photos sur lesquelles se trouverait l’ancien gardien de camp, qui pour sa part a toujours nié avoir été à Sobibor.
Né en 1920 en Ukraine, John Demjanjuk a émigré aux Etats-Unis après la Deuxième guerre mondiale où il a pris la nationalité américaine.
Il a comparu pour la première fois devant la justice en 1986 à Jérusalem avant d’être libéré cinq ans plus tard lorsqu’il apparut qu’il n’avait pas été « Ivan le Terrible », un garde ukrainien du camp de Treblinka (est de la Pologne).
Mais après l’émergence de preuves montrant qu’il avait été gardien dans d’autres camps nazis, il est destitué de sa nationalité américaine en 2002, puis extradé en 2009 en Allemagne.
Au cours de son procès, il avait reconnu avoir été capturé par les Allemands en 1942 alors qu’il servait dans l’Armée rouge et assuré avoir été transféré d’un camp de prisonniers à un autre jusqu’à la fin de la guerre.
Il est mort dans une maison de retraite en Bavière en 2012 à l’âge de 91 ans.